34. No smoke without fire.

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          «Pas de fumée sans feu.»

[Athéna]

Mon regard ne quitte pas son visage fondu par l'obscurité présente.
Sa silhouette est légèrement éclairée par les lumières de la ville qui ne dort jamais.
«Vous n'oseriez pas.»
Déclarais-je sûre de moi.

Erreur.
Ne jamais sous-estimer le grand Rayan Abdas.

«J'oserai pas?»
Répète t'il tout en se retournant sur le côté, me faisant face avec un air de défi.

Soudain, il se redresse et me chatouille.
Il laisse promener ses mains sur mon ventre et je pars dans un fou rire incontrôlé.
Il continue de me faire tordre en m'esclaffant en passant autour de mon cou, et il revient sur mon ventre.
Je ne peux me retenir et je ne masque pas mon rire qui résonne dans la pièce.

«J'oserai pas?»
Répète t'il et mon hilarité ne me permet pas de lui répondre.
Je gesticule dans tous les sens, et envoie tout balader sous l'emprise de mon fou rire.

«Stop! Stop!»
M'écriais-je à bout de souffle tout en repoussant ses bras loin de moi.

Rayan finit par arrêter de me faire rire en posant son pouce sur ma joue où une larme achève sa course, afin de l'essuyer.
A mon tour, je me redresse et contemple l'ampleur de nos bêtises.

Les draps reposent à moitié sur le sol, les coussins et oreillers sont également à terre hormis un qui a perdu sa housse.
Mon ours quant à lui a réussit à se promener à l'autre bout de la pièce, sûrement par un coup de pied de ma part.

Rayan tourne le regard vers l'endroit où mes yeux sont rivés et se lève du lit pour aller chercher ma peluche.
Il le jette sur moi et me rejoins.
«Merci.»

Assise en tailleurs sur le lit, le nounours dans mes bras et l'homme d'affaire face à moi à moitié sur le matelas nous restons silencieux.
Silencieux jusqu'à ce que mon ventre gargouille, brisant ainsi le calme et que je ressente à nouveau une grande faim.

«Encore faim?»
M'interroge t'il amusé.
J'hoche la tête pour lui faire part de ma réponse et il pousse un ricanement.

«Moi aussi en fait.»
Répond t'il simplement en me scrutant avec intérêt.
«Pâtes ou pizza?»
Continu t'il comme si je lui avais ouvert l'appétit avec mes gargouillements.

«Hamburgers!»
M'exclamais-je affamée bien que l'on sorte de table.
Car les repas de ses cuisiniers peuvent êtres excellents mais pas assez rassasiants.

«Ça me va.»
Accepte t'il tandis que nous nous levons du lit.
Rayan sort de la pièce et se dirige vers son dressing, j'en profite pour remettre un peu d'ordre dans les draps.

Il revient quelques minutes plus tard paré d'un jean noir et d'un sweat noir également, contrastant avec mon sweat blanc.

Nous approchons de l'entrée, il récupère son portefeuille de sa veste qui est posée sur un tabouret.
Il en sort quelques billets et les mets dans sa poche arrière avec ses clés, puis nous quittons l'immeuble.


«Je te suis.»
Nous sommes dans la rue, devant un centre commercial et Rayan me laisse choisir le lieu.

«Où je veux?»
Le questionnais-je incertaine de la réponse du businessman.

«Tu as carte blanche.»
Déclare t'il gentiment.
À ces mots, je lui prend la main et le tire vers un quartier qui m'est familier.

«Tu m'emmènes où?»
M'interroge t'il intrigué.

«Surprise.»
Me contentais-je de lui donner pour réponse, le laissant ainsi dans le vague.

Il semble tout d'abord surpris par mon geste mais ne bronche pas, il me suit tandis que je l'entraîne en tirant son bras.

Après quelques minutes de marche à passer devant les rues animées de la ville, nous rejoignons un quartier un peu plus calme.

Je lui lâches la main quand nous arrivons devant un petit snack que je connais très bien.

J'avais l'habitude de dîner dans cet endroit avec mes amis du lycée.
Après les longues journées de cours, nous dînions ici ou alors on venait chercher une boisson avant de rentrer.

La fumée de cigarette de Rayan me fait revenir à la réalité et je me retourne pour contempler l'enseigne du fast-food.
Les lumières bleutés n'ont pas changées depuis le temps, l'ambiance qui règne à l'intérieur du restaurant semble toujours la même et le responsable aussi.

Rayan jette le mégot au sol et je l'entraîne à l'intérieur.
Les banquettes, le sol carrelé et les fenêtres émanent de la même couleur dans les bleutés.
À peine ai-je poussé la porte que l'odeur enivrante embaume mes sens.

Au dessus du comptoir, le nom du lieu  Dhi Burger clignote alternant entre le rose et le bleu.
Mon regard s'abaisse et je trouve John essuyant un verre, il relève la tête et un sourire illumine son visage.

Le milliardaire est silencieux, probablement peu habitué à ce genre de restauration pour les repas, il observe minutieusement le lieu comme s'il allait y trouver quelque chose d'extraordinaire.

«Athéna!»
M'interpelle John en me faisant signe de la main d'approcher.
Je m'avance de quelques pas et il repose son verre sur le comptoir.

John est un homme de la quarantaine passée avec de grands yeux pétillants, assez fort, des joues potelées et un sens de l'humour débordant.

Il a pour habitude de sympathiser avec chaque client qui passe ici, c'est un grand défi étant donné le nombre de clients qui vient s'agglutiner ici.
Ce n'est pas seulement le responsable, c'est un cuisinier hors pair, qui allait nous ravir ce soir.

Ce dîner allait être délicieux et plus...

                                 •••

STINKERWhere stories live. Discover now