20. He likes the inaccessible.

19.3K 849 46
                                    

             "Il aime l'inaccessible."

[Athéna]

Je suis bien trop alcoolisée pour le repousser, pourtant je ne veux pas le laisser me toucher comme il le souhaite.

Je me débats dans tous les sens quand il m'aide à me soutenir.
J'arrive finalement à lui faire lâcher prise en gesticulant dans tous les sens.

À ce moment la, je suis comparable à une cinglée avec mes cheveux qui dressent un mur devant mon visage, mon incapacité à rester en équilibre et mes grands gestes inutiles.

Il me lâche et pour une fois il semble interdit face à la situation, c'est rare venant de lui.
Quand ses bras qui me soutenaient me lâchent, je tombe au sol sur les mains.
Je me retrouve les paumes de mes mains contre le béton froid encore humidifié par la pluie de la veille.

Je relève les yeux dans la direction de Rayan qui se tient debout face à moi, le regard complètement vide.
Toujours à terre, je m'assois et je ramène ma jambe près de moi, j'enlève mes escarpins qui me broient les pieds.

Dans ma tête, le chaos qui subsistait depuis plus d'une semaine disparaît sous l'emprise de l'alcool.
À ce moment la, je pense comme une gamine capricieuse.

J'attrape mes talons dans les mains et je jette un regard à Rayan qui désormais à l'attention rivée sur son écran de téléphone.

Je lance mes chaussures dans les jambes de Rayan et je rigole à terre, le regardant sursauter.

Il rabaisse son regard sur moi et ses sourcils viennent se lever en un regard désespéré, un regard empli de pitié parce que à ses yeux je suis pathétique.

La sonnerie de son téléphone se fait entendre et il décroche en se tournant, dos à moi.

«Oui mon coeur?
Tout l'alcool que j'ai ingurgité durant la soirée semble s'être évaporé en quelques secondes.
Mon cœur se serre et je me relève péniblement et silencieusement.

Je fait demi-tour en direction du bistrot et rentre dans celui-ci.

À l'intérieur, j'esquive tout le monde.
Sofia est accoudée au bar buvant un énième verre en riant à toute tête.

Les gens s'entassent partout, j'atteins avec difficulté les toilettes, mais quand j'ouvre la porte je comprend que je vais interrompre un couple alors je sors.

Oh et puis c'est bon.

Je rentre quand même, j'essaie de ne pas penser à ce que fait le couple dans l'une des cabines et je me dresse devant le miroir, j'allume le jet d'eau du robinet et m'asperge d'eau pour me rafraîchir.

La porte est ouverte par deux filles qui viennent jacasser, elles doivent avoir une quinzaine d'années et traînent dans ce genre d'endroit...

C'est exactement le cliché des deux amies qui sortent, l'une est une petite blonde qui semble toute timide, pas à son aise, réservée et l'autre une grande brune qui paraît être née ici.

La brune se remaquille et se tourne vers son amie pour la remaquiller.
Puis elle lui prend le bras et elles sortent.

Encore une fois, la porte est ouverte mais cette fois par un homme.
«C'est pas la bonne porte.»
Dis-je en me tournant vers le nouveau venue.

Je ne distingue pas l'homme, les néons des toilettes éclairent tellement partiellement que nous sommes presque dans l'obscurité la plus totale.

«Apparement si puisque j'ai trouvé ce que je cherchais.»
Répond l'inconnu qui se trouve être mon ancien patron.

Pourquoi me cherche t'il?

Mais je fait mine de rien et continue de m'observer minutieusement dans le miroir en passant ma brosse dans mes cheveux.

Je revêt un masque impassible. 

«Ah bon? C'est votre fiancée dans la cabine derrière?»
Le questionnais-je en lui désignant la cabine derrière moi avec le manche de ma brosse.

Mais il ne répond pas à ma question et semble avoir une idée derrière la tête.

Une idée pour le moins déplaisante...

Il passe dans mon dos, et une odeur de tabac emmêlée avec son habituel parfum emplie mes sens.

Il est collé à mon dos et il pose une de ses mains sur l'une de mes hanches.

Sa main reste moins d'un quart de seconde à cette position puisque je la retire d'un mouvement sec.

Il continue son jeu, il s'empare de ma brosse à cheveux et commence à me démêler les cheveux, doucement, très lentement.

Je ne dis rien, je le laisse continuer son petit manège.
Mes yeux sont rivés dans les siens à travers le miroir, et son regard est ancré dans le mien.

Nos regards sont profonds, nous nous quittons pas des yeux, comme inexplicablement attirés l'un par l'autre.

Illusion d'optique ou l'alcool?

Il arrête ses mouvements dans mes cheveux et repose la brosse à cheveux sur la vasque du lavabo.

Sa tête vient se loger sur mon épaule, puis il se redresse et dégage mes mèches brunes dans mon cou.

Il murmure quelque chose qui me ramène à la réalité en un quart de seconde.

«Je pourrais faire avec toi, ce qu'ils font..»
Il murmure si bas que sa voix est à peine audible, sa voix si grave...

Le couple derrière nous que j'avais oublié semble soudainement plus bruyant, J'y pensais plus.

«La seule chose que vous pouvez faire, c'est espérer que je ne raconte pas tout à votre fiancée.»
Lui répondis-je froidement.

J'allais partir, encore une fois sur les nerfs par ses avances douteuses.
Mais ses mains viennent se placer fermement sur mes hanches m'empêchant tout mouvement.

Un sourire vient se coller sur le visage de Rayan et j'essaie de masquer toute émotion visible.
Je me contente de le fixer impassible dans le faible reflet du miroir.

Le scénario semblait se répéter...

                               •••

STINKERWhere stories live. Discover now