33. Better late than never.

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«Mieux vaut tard que jamais.»

[Athéna]

À quel moment la relation professionnelle s'arrête?
Au moment où votre patron dépose un baiser sur vos lèvres à Dubaï ou bien lorsque celui-ci vient vous apporter du réconfort sous la douche?

De marbre, vêtue de son peignoir blanc j'observe Rayan de dos en cherchant des réponses à mes questions.
Torse nu, la fumée de sa cigarette se dissipant dans l'air je ne peux m'empêcher de lui trouver un air mystérieux.

Je détourne la tête quand celui-ci se retourne, et mon regard vient se poser sur la table magnifiquement dressée.
Un chandelier trône au milieu de la table, les couverts sont disposés de part à d'autre de la table, à l'opposé chacun.

Le milliardaire rentre dans l'immense appartement dégageant une odeur de tabac emmêlée avec une odeur de produit pour homme me rappelant étrangement notre première rencontre.

-
Le dîner touchant à sa fin s'était déroulé dans le plus grand des silences.

Les yeux du milliardaire luisent d'une lueur orangée qui reflète la flame de la bougie dans ses iris émeraudes, et son visage aux traits fins semble enjolivé par l'éclairage qui berce son teint hâlé.

Soudainement, Rayan se lève de table et s'approche de moi.
Il passe derrière mon fauteuil, laisse traîner ses doigts sur ma nuque et encercle mon cou d'un collier.
Puis il dépose un chaste baiser sur mon crâne et murmure à mon oreille un seul mot.
«Dubaï.»

Le nom résonne dans ma tête, je fais parcourir mes doigts sur le pendentif positionné sur mon buste remarquant la similitude avec celui que j'avais contemplé dans la vitrine d'un commerce de la ville.

Cette soirée là avait été éprouvante me remémorais-je silencieusement.

Devant mon mutisme profond, Rayan se met à genoux à côté de mon fauteuil.
De l'une de ses mains, il attrape mon menton et de l'autre il se tient à la chaise tout en ayant le regard ancré dans le mien.
Cependant, je tente de détourner les yeux en sentant mes joues s'empourprer, mais il me rappelle sévèrement.
«Regardes moi.»

De nouveau, mon attention vient se reporter sur l'homme me faisant face.

À vrai dire je n'ai pas vraiment idée de l'occasion pour laquelle il m'a offert cette parure qui certes est belle mais pas indispensable pour moi.

«Elle te plaît?»
Me questionne l'homme d'affaires comme si la question se posait.

Toujours silencieuse, j'hoche la tête en signe d'approbation cherchant une formule de politesse digne de ce nom.
«Merci.»
Fut le seul mot que je trouvais.

Monsieur Abdas jette un coup d'œil à sa montre avant de se relever comme sorti d'un état léthargique.
«Il est tard.»
Dit-il simplement en me tendant la paume de sa main afin de m'aider à me relever.

«Quelle heure?»
Toutes ses petites attentions dont il fait preuve depuis tout à l'heure commencent à me faire tourner la tête en éprouvant une réel fatigue.

«1h04.»
Mes yeux s'agrandissent et viennent trahir mon étonnement.

«Oh déjà..»
Marmonnais-je plus à moi même qu'a lui.

Rayan quitte la pièce pour aller fumer, et je me rend dans la salle de bain.
Mais le miroir trônant au bout du couloir en marbre sombre retient mon attention.

J'arrive à la hauteur de la glace et contemple mon reflet, plus particulièrement le bijou autour de mon cou.
«C'est magnifique...»
Me surpris-je à prononcer d'une voix à peine audible sans quitter le joyau retombant sur mon buste.

Après quelques secondes, je me résous à aller dans ma direction initiale et tourne le dos à la glace.

Ce dîner était... étrange..
Tandis que je me prépare à aller dormir, je cogite à tout ce qui me ramène à Rayan et étrangement tout semble me lier à cet homme ces derniers temps.

Est-ce qu'un homme prêt à se fiancer a le droit d'occuper de telle manière mes pensées?
Il s'accapare toute mon attention et pourtant je sais que c'est bas.

Je fais autant de mal à Alla qu'à moi même.

Toujours absorbée dans mes pensées, je m'allonge dans le lit, les yeux rivés sur le plafond banc.
Je contemple le lustre sombre dont la lumière est reflétée par les buildings voisins.

Des bruits de pas me tirent de mes songes, et je tourne la tête en direction de la porte où bientôt la carrure de l'élégant propriétaire se trouvera dans l'encadrement de cette dernière.

Après quelques instants, il entre dans la pièce et contourne le lit pour rejoindre la salle de bain.
Il finit par sortir et regagne les draps de soie claire.

Comme moi, le milliardaire passe ses mains derrière sa tête qui repose sur l'oreiller et observe le plafond silencieusement.

Le calme régnant sur la pièce me replonge un an auparavant, lors de mon entretient d'embauche avec monsieur Abas.
J'avais été surprise par la vivacité de ce cinquantenaire, si bavard, si expressif, si excentrique et surtout si gentil.
Rayan ne semble pas être son fils, il possède les traits de caractères inverses bien qu'il ne soit pas méchant.

Lassée par le calme, je me tourne sur le côté, tout en analysant chaque parcelle de son visage de profil exposé à mes yeux.
Sa beauté est-elle que c'est comme si Apollon avait offert son apparence de Dieu à cet homme.
«Arrêtes de me regarder comme ça ou je te dévore.»
Rayan brise le silence sans se tourner pour autant.
Il continu d'avoir le regard rivé sur l'étage du dessus mais un sourire malicieux se dessine sur son visage.

Il allait avoir une idée surprenante...

•••

STINKERHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin