STINKER

16. Bad and horrible angel.

        "Mauvais et horrible ange."

[Athéna]

«Je t'en pris assieds-toi.»
Me propose t'il même si son ton sonne plus comme un ordre.

J'avance dans la pièce et m'assieds dans un fauteuil face à son bureau tandis que lui se positionne d'une cuisse sur la table en verre.

Il attend que je prenne la parole mais face à son air sévère je perd mes mots.

«Qu'est ce que tu est venue faire ici?»

«Bonjour monsieur je vou...»

Il ne me laisse pas continuer, il lève les yeux au ciel et me coupe la parole sèchement.

«Abrège, je n'ai pas de temps à perdre.»

Je suis dans un premier temps prise au dépourvu mais rapidement je reprend ma contenance et le contrôle de moi même.

«Je suis venue m'assurer que ma lettre et le colis vous ai bien été remis.
Je vous demande de me rendre mon dossier et je m'en irais.»

Il me lance un sourire mauvais, malsain avant de se lever et de faire le tour du bureau en verre.
Il ouvre un tiroir, en sort une pochette et la jette.

«Pars et ne reviens jamais.

Je me lève et m'approche du bureau pour prendre mon dossier qui attend sur la table sous le regard froid de Rayan.

Mais c'est assez, je crève l'abcès.

«Vous voulez que je parte? Très bien je m'en vais.
Mais sachez une chose monsieur Abdas ou dois-je dire Rayan vous n'avez aucun droit de me traiter de la sorte. Vous vous croyez supérieur à tout le monde. Vous êtes imbu de votre personne.

Sur ce, je lui tourne le dos et quitte le bureau en faisant claquer mes talons contre le sol marbré.
J'époussette ma jupe noire et quitte Liban Society, mon dossier sous le bras.

Ce travail n'était qu'une infime partie de ma vie, maintenant il faut que je me retrouve autre chose.

En descendant les quelques marches du perron, une femme me bouscule.

Le café qu'elle tient dans sa main se renverse sur sa chemise blanche.

Je reste quelques secondes stoïque face à la femme qui se dresse en face de moi.
C'est une femme aux cheveux blonds foncés tirant vers le châtain, aux yeux d'un bleu océan magnifique et au visage parfaitement sculpté.

Mais la beauté de cette femme s'envole au moment même où elle me toise de haut en bas avec un regard assassin.

«Regarde où tu marches!»

«Tu avais qu'à relever les yeux de ton téléphone.»
Lui répondis-je amèrement.

«Pauvre cinglée.»

Sur sa veste il y'a un badge où est inscrit son nom.

Les garces peuvent avoir une identité humaine? Je pensais que c'était une race à part.

Ella Davis.

Ce nom sonne presque familier...

La femme observe l'étendu des dégâts sur sa chemise et me bouscule de l'épaule pour forcer le passage.