26. Seduction is dangerous.

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« La séduction est dangereuse. »

[Athéna]

C'est après une bonne heure à essayer différentes démarches du haut de mes talons devant le miroir que j'en trouve une qui me correspond.
Je réinstalle ma perruque tirant sur un blond foncé correctement, et trace au rouge à lèvres la ligne de mes lèvres.

Je recule de quelques pas pour admirer le rendu, je reste assez fière de mon travail et vais me changer.

J'attrape mon téléphone en sortant de ma chambre parée d'une robe bleue électrique qui s'assortie à merveille avec mon maquillage.
Je sourit pour me donner du courage et quitte mon appartement appréhendant la suite des événements.

Jade Kernels
Jade Kernels
Jade Kernels

Dans ma tête, je répète ma nouvelle identité pour éviter de tout foirer au dernier moment.

J'arrive devant Liban Society, je monte les quelques marches et arrive dans l'immense hall que je ne connais que trop bien maintenant.
Les gens défilent toutes la journée, le bruit des talons des femmes résonnent à longueur de journées sur le sol, les appels téléphoniques incessants et le brouhaha du personnel ou des clients ne semblent jamais s'arrêter.

Je sais déjà que je vais monter à l'étage de Rayan mais je me présente tout de même à l'un des guichets pour y montrer ma présence.
Comme prévu celle-ci m'indique de prendre l'ascenseur de patienter dans la salle d'attente à l'entrée du bureau du milliardaire.
J'hoche la tête et prend la direction de la cage de verre qui trône au milieu du gigantesque hall.

En arrivant à son étage une boule de stress prend possession de moi, un peu hésitante je me résous tout de même à m'asseoir dans la salle d'attente qui comme à son habitude est pleine.
Après quelques minutes, la porte s'ouvre sur un Rayan indifférent, professionnel. Il est différent, préoccupé probablement.

«Mademoiselle Jade Kernels?»
Questionne t'il en jetant un regard sur la salle d'attente.

Je me lève, feignant une assurance que je n'ai pas. Un seul pas de travers et c'est la chute assurée.
Il me tend sa main que je saisis, le contact de sa peau contre la mienne, la chaleur de son corps ravive de vifs souvenirs.
Je tourne la tête comme pour admirer la décoration de son bureau que j'aperçois par la porte entrouverte.
Il semble étonné de ma curiosité puisqu'il me lance un étrange regard.

«Entrez.»
Sa voix autoritaire reprend le dessus.

Je passe en le frôlant sans l'attendre, j'entre dans la pièce et prend place sur un fauteuil face au beau bureau en verre qui trône devant l'immense vue panoramique.
Il me rejoint en passant derrière le meuble en verre qui nous sépare.

Soudain tous mes plans comme celui que je viens d'établir me semblent complètement suicidaires.
Je me maudis intérieurement, pauvre débile.

Pendant tout ce temps de réflexion intérieure, le regard de monsieur Abdas ne m'a pas quitté.
Il semble absorbé dans ses pensées.
Mon visage ne lui est pas si étranger que ça, bien que les artifices m'ai légèrement transformé, ils ne font pas tout.

«Mhh vous me dites quelque chose..»
Finit-il par lâcher de la même voix distraite.

Je me lève, et place mes mains de par et d'autre de son bureau.
«Vous ne me dites rien.»

Un sourire vient se loger sur son visage parfait, ses yeux me scrutent sans son air distrait, d'une façon attentive.
«Pour l'instant.»
S'enquit-il de répondre avec un sourire malsain.

«Seulement si vous pouvez m'offrir un job le reste ne m'intéresse pas.»
Résonne ma voix froide.

«Ne te fais pas de film, poupée tu es loin d'être mon genre.»

Bim.
Prend ça dans la tête.

Je prend sa réflexion de plein fouet et lui lance un sourire que j'essaie de rendre le plus vrai possible.
«Vous pensez peut-être être le mien?»

«Ça je m'en fou c'est ton problème.»

Aïe.

Je le regarde avec un air malicieux.
«Ah oui vraiment?»
Demandais-je en passant une main dans mes cheveux blonds.

Son regard passe de l'indifférence à une sorte d'amusement.

«Les précédentes sont toutes passées sur ce bureau.»
M'annonce t'il sans gêne.

«Je suis plus canapé si vous n'y voyez pas d'inconvénient.»
Répondais-je du tact au tact.

La conversation est en train de clairement prendre un tournant malsain mais je préfère éloigner le sujet sur la ressemblance entre moi et la fille qui lui dit quelque chose.

«Sois pas trop sûre de toi.»

«On dirait bien que c'est trop tard alors. Oups.»
Je mets ma main sur ma bouche avec un faux air étonné et désolé.

Je comprend qu'il perd patience, mon insolence commence à l'agacer et je risque de louper ce job alors je renchéris.
«Je suis prête à faire des concessions mais j'aimerai beaucoup avoir ce travail..»

Il se passe une main derrière la nuque et relève la tête avec un air hésitant, il me scrute et hoche la tête pour mettre fin à cet échange visuel.

«Très bien, ce soir vingt heures dans mon bureau, un rendez-vous à l'extérieur important nous attendra.»
M'annonce t'il en rangeant un dossier dans son bureau.

«Merci beaucoup, dois-je préparer quelque chose en particulier? Des papiers à remplir? Ou quoi que ce soit d'autre?»

«A tout à l'heure Jade.»
Dit-il en sortant de la pièce, sans me lancer le moindre regard. Son parfum remplie la pièce et me rappelle d'agréables souvenirs.

Seule au milieu de la pièce, je reste plantée. Je me laisse choir dans un canapé au fond de son grand espace de travail.
Pourquoi m'a t'il laissé seule? Il me fait confiance? Parce que si je voulais je pourrais voler des choses, des dossiers, des informations privées.

Inconsciemment, le sommeil m'emporte et je sombre contre mon gré dans les bras de Morphée. Seule dans son canapé de cuir noir confortable.

La soirée allait être loin de me déplaire...

•••

STINKEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant