40. No age to have fun.

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      «Pas d'âge pour s'amuser

[Athéna]

Rayan la prend dans ses bras et tente de la consoler, il chuchote à son oreille pour calmer ses pleurs.

Je croise les bras sur ma poitrine et toise Ella qui semble ne plus pouvoir s'arrêter de gémir comme si je l'avais torturé.

Lassée par la scène qui se déroule sous mes yeux, je décide de quitter cet endroit.
Mais avant même que je ne franchisse la porte, le milliardaire m'interpelle.
«Qu'est-ce que t'as fait putain?»
M'incendie t'il en rapprochant le corps d'Ella contre lui.

«Elle s'est jetée sur moi..»
Pleurniche la comédienne en reniflant bruyamment.

«C'est la représentation du Malade Imaginaire que t'allais voir ce soir?»
La questionnais-je en ricanant moqueuse avant de quitter la pièce.
Mais alors que j'allais passer la porte je rajoute de l'huile sur le feu.
«Oh et Ella, à l'avenir évite de poser tes lèvres sur les miennes sans mon consentement.»

Ella qui avait la tête enfouie dans le cou de l'homme d'affaires se retourne subitement, me lançant des éclairs et un sourire hypocrite se dessine sur mes lèvres.
Quant à Rayan il semble étonné par mes propos puisqu'il arque un sourcil d'interrogation mais reprend rapidement sa contenance.

«Reyels dégage ou tu seras la première femme que je frappe.»
Prononce durement Rayan qui me menace et m'appelle par mon nom de famille.

Je sors mon téléphone et le positionne de sorte à ce qu'il soit au centre de l'attention de tous dans ces toilettes.
Ouvrant l'application de mes contacts, fièrement je bloque et supprime le numéro de mon ancien patron.

«T'as quel âge?»
M'interroge le milliardaire en me jaugeant avec dédain.

«Et toi? T'as quel âge pour être aussi naïf?»
Lui retournais-je sa question avec mépris.

«Rayan... J'ai mal..»
Nous interrompt sa voix qui quémande la pitié.

Rayan dépose un baiser sur son front dans un geste protecteur et continue de m'incendier du regard.
Je suis exaspérée par ce comportement et cette naïveté dont fait preuve Rayan.
N'aurai-je donc jamais sa confiance?

J'essaie de tirer sur mes manches pour cacher mes bras meurtris, je ne veux pas de pitié.
Mais il n'est pas dupe et lorsque des gouttelettes de sang retombent sur le sol carrelé, son regard s'intensifie.
«Tu sais quoi? Je l'ai frappé et je regrette juste qu'elle se soit pas explosé le crâne dans sa chute.»
Satisfaite, je range le téléphone dans ma poche et claque la porte en quittant la pièce.

Or, je suis rattrapée par Rayan qui me court après dans les couloirs sinueux du théâtre.
Les clients se décalent intrigués par cette course poursuite à l'intérieur de l'enseigne.

Je ne m'arrête pas, je prend une grande respiration et cours comme si ma vie en dépendait me persuadant que s'en est le cas pour gagner en rapidité.

Je commence doucement à le semer puisqu'il se trompe de couloir et emprunte le mauvais chemin à mon plus grand bonheur.

Je m'arrête quelques instants dans les toilettes pour homme pour reprendre haleine en sachant pertinemment que le milliardaire me cherchera chez les femmes.

Les hommes présents me dévisagent tous comme si j'étais une cinglée.
Ce que je peux comprendre, je suis essoufflée, les bras sanglants, je semble me cacher et puis soudain je me mets à rire.
Ça doit être nerveux.

J'ai échappé à Rayan, que le cache-cache commence.
Des bruits de pas précipités se font entendre, et je m'empresse d'entrer dans une cabine en mimant un signe de silence.
Je pose mon doigt sur ma bouche et m'enferme à clé dans la cabine.

Il est rapide tout de même et le jeu semble se compliquer.
C'est le jeu du chat et de la souris sauf que la c'est un chat très puissant et moi je suis bien plus coriace qu'une petite souris.

Quelques instants après, la porte est ouverte sur un homme qui reprend sa respiration.
«Bonsoir, vous n'auriez pas vu une femme brune qui court avec des blessures aux bras?»
Interroge le milliardaire à l'intention des quelques hommes en âge avancé présents.
C'est ça ma description?
Je suis contrainte de me mordre la main pour m'empêcher de rire.

«Navré monsieur mais je ne l'ai pas vu.»
Le ciel doit-être avec moi puisqu'ils ne semblent pas vouloir vendre la mèche.

Mais un autre se racle la gorge pour prendre la parole et mon pouls s'accélère dangereusement.
«Je crois l'avoir vu, si mes souvenirs sont bons, elle se dirigeait vers la salle huit et la sécurité voulait la faire partir.»
Conclu t'il et je ne peux que lui en être reconnaissante, bénissant intérieurement mes sauveurs.

«Merci.»
Marmonne-t'il en quittant les toilettes précipitamment et j'attend d'entendre la porte claquer pour ouvrir le verrou.

«N'ouvrez pas la porte, je vais vérifier qu'il ne soit pas pas dans les parages.»
Murmure un homme qui ouvre la porte avant de la refermer.

«C'est bon, allez y.»
À ces mots, je sors en trombe de la cabine dans laquelle je m'étais enfermée.

Je fais alors face à mes sauveurs, des sexagénaires je dirais.

«Merci mille fois messieurs.»
Les remerciais-je avec ma plus grande reconnaissance avant de quitter à mon tour la pièce.

«Soyez prudente.»
Entendais-je dans mon dos mais c'est trop tard la porte est déjà loin derrière moi.

Je n'y manquerais pas.. pensais-je intérieurement.

Je dois avouer que la partie de cache-cache qui vient de commencer dans ce théâtre m'amuse vraiment.
Je vais rendre mon ancien patron fou et cela est très réjouissant.

Que le meilleur gagne...

                                   •••

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