46. Bitterness leads to revenge.

12.5K 521 5
                                    

«L'amertume mène à la vengeance.»

[Athéna]

Avez-vous déjà entendu parler du chat de Schrödinger?
L'expérience du chat mort vivant, c'est tenter de résoudre un problème en utilisant uniquement son imagination.
On enferme un chat dans une boîte, il peut vivre ou mourir, sans que l'on sache ce qui se passe depuis l'intérieur.

On peut utiliser cette expérience pour confronter les gens aux paradoxes de la physique quantique mais également pour marquer une incertitude comme dans mon cas.

incertitude, confusion, doute, imprévisibilité, inconstance...
Tous ces adjectifs décrivent à la perfection ma vie ces derniers mois.

«T'es atteinte d'aphasie?»
Se moque Rayan en me rapprochant de lui, faisant en sorte que nous soyons face à face.

«Pour être honnête...»
Laissant ma phrase en suspend, il arque un sourcil d'incompréhension.

«Ton sarcasme commence à m'agacer...»
Finissais-je avec un sourire éclatant, servant à décrédibiliser mes propos.
Je ne peux m'empêcher d'admirer son expression changeante, ses yeux profonds surmontés de sourcils d'un arc épais, voilez ces yeux de grands cils couleur ébène qui lorsqu'ils s'abaissent, glissent de l'ombre sur la peau hâlé des joues.
Le nez fin, droit sculpté à la perfection accompagné de lèvres sensuelles, charnues et bien dessinées qui lorsqu'elles s'entrouvrent laissent place à des dents blanches bien alignés.
Le tout semble avoir été crée par la main d'Apollon.

«Moi j'aime le tient.»
Déclare t'il sérieusement en caressant ma joue de son pouce, et automatiquement celles-ci s'empourprent.

«Quand rentrerons-nous?»
Le questionnais-je en changeant de sujet.

«Tu t'ennuies? Ça fait plaisir.»
Me répond t'il en haussant les sourcils comme vexé.

«Notez l'ironie...»
Lâchais-je instantanément sur le même ton que lui.

«Faut pas se vexer Rayanou.»
Finissais-je en tirant sur ses fines joues.

«Tu ne m'as toujours pas donné la réponse à ma question..»
Constate t'il d'une voix mielleuse.

Mon regard glisse, et passe du milliardaire au paysage qui se dessine au dessus de ses épaules.
Les restaurants et brasseries vivent encore au rythme des touristes, les flots clapotent contre la coque des bateaux, le vent soulève les longues tiges des palmiers et plus près, à quelques mètres, un homme nous observe.

Face à mon impassibilité, l'homme d'affaires tourne la tête pour pouvoir jeter un coup d'œil à ce que j'observe minutieusement.
«Alo!»
M'appelle t'il devant ma mine hébétée en agitant la main devant mon visage en état contemplatif.

La silhouette moyenne vêtue de noir et élancée de l'homme nous contemple, son visage pourvu d'une mâchoire carrée semble avoir était sculpté à l'équerre, le teint pâle presque livide, les sourcils touffus relevés en une expression sereine, les yeux saillants, vifs et brillants ne semblent jamais se refermer pour faire ne serait-ce qu'un clin d'œil, les joues creusées, le nez camus, les lèvres fines et pincées en un sourire sinistre sont à faire froid dans le dos et lorsqu'il voile ses yeux de lunettes de soleils teintés sous ce ciel étoilé, je suis parcourue de frissons.

«Qu'est-ce que...»
Je m'arrête stupéfaite au beau milieu de ma phrase, lorsque l'inconnu entrouvre sa veste de costume pour en extirper une arme.

Sa carrure s'avance vers nous d'un pas assuré, et un sourire malsain se forme sur son visage aux traits tirés.

Rayan me saisit le bras, et nous fait courir le plus vite possible.
Fatiguée au bout de quelques mètres, je jette un regard derrière moi et ralentis.
«Ne t'arrêtes pas!»
Me hurle t'il en regardant à son tour derrière nous.

«Désolée Rayan...»
Je m'arrête à bout de souffle malgré moi.

«Cache toi derrière.»
Me souffle le milliardaire en s'arrêtant à son tour.

Le type à l'arme braqué sur nous, Rayan s'avance en direction de l'homme tandis que je glisse derrière la large benne qu'il m'a désigné.

Pourtant à proximité des terrasses animées, nous ne sommes pas dans le champs de vision des nombreuses personnes présentes sur les lieux et le pas assuré de monsieur Abdas n'est pas pour me rassurer.

Sa sérénité est déconcertante, comme si il s'y attendait, comme si ça faisait parti de ses plans.

Je dois faire de la paranoïa...

Tandis que moi, je me tapis dans mon silence, posant une main sur ma bouche pour m'empêcher d'émettre des sons tout en analysant chaque faits et gestes de l'inconnu.

Et si je l'aidais?
J'aimerai le faire mais mes membres sont comme paralysés, je reste de marbre, pétrifiée devant la scène qui se joue devant moi.

Que nous veut cet homme?
Pourquoi ne trouvais-je pas le courage d'agir?
Qu'est-ce qui va s'ensuivre?
Pourquoi veut-il notre mort bordel?

L'homme sort de sa poche quelque chose qu'il vice sur le canon de l'arme, satisfait il fait tourner son pistolet dans sa main avant de glisser un doigt sur la sécurité, tenant l'objet dans les deux mains.
Sur de lui, prêt à tirer, l'autre doigt sur la gâchette..

«J'étais pourtant sûre qu'il réussirait...»

STINKERWhere stories live. Discover now