24. She is the prey of the tiger.

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        « Elle est la proie du tigre.»

[Athéna point de vue]

La jolie blonde garde une expression impassible, elle pose son sac à main au sol et déboutonne les boutons de son long manteau.
Rayan la dévore des yeux, et je me sens soudainement extrêmement coupable.
Coupable d'entretenir une relation aussi malsaine avec un type fiancé.

Qu'est-ce ce qui ne tourne pas rond chez moi pour que je me comporte ainsi?

Rayan s'éloigne de moi, de quelques pas il se rapproche d'un fauteuil.
Alla finit par retirer sa longue veste qui  laisse apercevoir une tenue pour le moins légère.
Une tenue comportant seulement des sous vêtements sombres et des bas de résille noire.

Du haut de ses talons, elle s'avance dans le salon et passe juste à côté de moi en me frôlant.
La jeune femme se positionne face à Rayan et le pousse de deux mains, il atterrit assît dans le fauteuil qui se trouvait derrière lui.

Je connais déjà la suite du scénario alors je profite du moment d'ignorance totale pour partir de l'appartement.
Par la porte d'entrée entrouverte, je me faufile et avant de la refermer je jette un coup d'œil aux deux tourtereaux qui ont l'air très proches.
J'attrape mon jean en similicuir qui traîne sur un tabouret de l'entrée, j'avais du l'oublier la dernière fois.
Je ne prends pas le reste de mes affaires qui sont dans la chambre, je veux partir et quitter cette vision de
Alla qui est assise sur les cuisses de Rayan.
Ils s'échangent de langoureux baisers.
C'est plus fort que moi, une vive douleur s'empare de moi et je préfère m'en aller au plus vite.

Ce n'est que lorsque j'arrive devant les ascenseurs que je prends conscience de ma légère tenue constituée seulement d'une chemise.
J'entre dans la cage de verre et attends d'arriver au rez-de-chaussée.
Dans le reflet du mirror, je tente de recoiffer correctement mes boucles brunes en pagailles.
Mais les lumières verdâtres indiquant les étages ne s'arrêtent plus et j'arrive au sous-sol.
Les portes s'ouvrent sur un parking  avec pour seul éclairage les néons du plafond aux couleurs violacés.

Sous-sol numéro 2.
Indique un petit écriteau situé sur une colonne dans mon champs de vision.

A l'intérieur de cette galerie, des rangées de voitures luxueuses sont alignées et intriguée je décide d'y faire un petit tour.
Alors que je fais un pas en avant, je trébuche et me retrouve à genoux dans une flaque de ce qui me semble être de l'essence.

«Merde!»
Je ne peux réprimer ce juron par mon manque de maladresse.

Je me relève et retire la chemise blanche désormais humide de pétrole.
J'enfile mon jean de cuir noir et réajuste correctement mon soutient-gorge rouge qui sont désormais ma seule tenue.
Je jette le vêtement du milliardaire au sol et commence à explorer ce garage souterrain. 
Je récupérerais la chemise de Rayan avant de partir.

Je passe dans les rangées de voitures correctement alignées.
J'observe les plaques d'immatriculations, les marques toutes plus onéreuses les unes que les autres, de mon doigt je passe sur la carrosserie de certains véhicules qui attirent mon attention.

Une splendide Aston Martin se démarque des autres et je ne peux m'empêcher d'imaginer monsieur Abdas la conduire, j'imagine ses mains tatouées agrippées au volant, son regard d'acier ancré sur la route et son incroyable prestance dans l'habitacle...

Mais stop! Athena revient à la réalité! Tentais-je de me raisonner.

Perdue dans mes pensées je n'étends pas les bruits de pas dans mon dos.

«Elle te plaît?»
Je sursaute mais ne me retourne pas, je regarde la personne s'avançait dans le rétroviseur du véhicule garé.

Je ne réponds pas et la personne poursuit.
«C'est une DB11.»

Il s'approche de l'automobile, du côté opposé au mien et fait glisser sa main sur le toit de celle-ci.
La voiture étant assez basse nous permet de se voir relativement bien.

«Elle est très rapide, son moteur permet de fortes accélérations, néanmoins il peut arriver qu'elle ne suive pas le rythme lorsque les vitesses ne sont pas adaptées au moment présent... Il arrive qu'elle désobéisse... dans ces moments elle me met dans tous mes états et pourtant elle reste garée ici, parce que sans moi elle ne va nulle part.»
Sa voix douce est terriblement lente et terriblement basse.

Je comprend les sous-entendus qu'il fait passer par le moteur du véhicule.
Mais il ne s'arrête pas là et poursuit.

«Cette voiture est spéciale à mes yeux, tu as du le remarquer et pourtant j'en utilise d'autres parce qu'elle ne me donne pas tout...
j'aime quand elle est auprès de moi, à l'abris des regards.
Dans ce garage je sais qu'elle m'appartient, que je la possède..»

Il fait le tour de l'Aston Martin et dans le rétroviseur je peux voir sa carrure se dresser derrière moi.

Son bras vient me retourner au niveau l'épaule pour que je sois face à lui.

Je le regarde d'un œil mauvais et de l'une de ses mains il agite ses clés de voiture devant mon visage.

«Je peux t'emmener à l'équitation?»
Me propose t'il en faisant référence à notre conversation de tout à l'heure.

Devant mon mutisme Rayan tente un rapprochement en remettant la bretelle gauche en place.

«Tu prends des bains d'essence maintenant?»
Me questionne t'il le sourire aux lèvres.

Mais nous sommes de nouveau interrompus par l'arrivée d'une personne qui ne m'est plus étrangère.

Ça devenait complètement malsain...

                                •••

STINKERWhere stories live. Discover now