48. Beautiful day to die.

12.5K 462 9
                                    

«Jolie journée pour mourir.»

[Athéna]

Connaissez-vous la palinopsie?
Par exemple, c'est fixer une ampoule allumée et la voir toujours lorsqu'elle est éteinte.
C'est le phénomène des images fantômes.
La version extrême étant la palinopsie.
C'est un trouble de la perception visuelle qui littéralement veut dire voir encore.

J'ai beau fermer les yeux, les rouvrir et même après quatre mois c'est toujours la même chose.

Je le revois, prêt à tirer.
Je nous revoit prêt à être tués.

La mort m'obsède, je la sens proche, j'ai le sentiment de mort imminente.
Je n'ai pas un âge canonique. Mais je reconnais que j'angoisse, j'ai peur de mourir.
Je pourrai le résumer de cette façon;
Du haut de mes vingt et un an, je n'ai rien vécu, rien vu et je sens que je sombre dans trépas, je suis Athéna.

Je ne souffre pas d'Ankylose, je suis juste terrifiée à l'idée de sommeiller éternellement.

Mais la chose la plus étonnante n'est pas ma crainte du grand voyage, mais au contraire là sérénité de Rayan ces derniers temps.

Comme si il c'était le calme avant la tempête.


Athéna ne pouvait se résoudre à la peur de mourir.
Cette peur omniprésente n'était pas injustifiée, elle était même bien plus que ça..

Comme Aragon le disait, il n'y a pas d'amour heureux.
Peu importait les moments heureux qu'ils avaient vécus, ce sentiment de mort imminente les rongeaient tous les deux mais pas de la même manière.

Prédiction ou paranoïa, elle terrait sa peur au maximum, ne sachant pas qu'ils ressentaient chacun le même étrange pressentiment.
Cependant, il n'avait pas peur.

Rayan, lassé de faire les cent pas au milieu du séjour, vint chercher sa dulcinée qui ressassait les mêmes songes dans le froid.

Rayan fit coulisser la porte fenêtre, et la détailla quelques instants.
La vue nocturne, et les lumières illuminaient faiblement son corps que le froid n'épargnait pas.
Ses cheveux bruns retombaient en cascades dans son dos, bercés par le vent qui agitaient ses longues mèches, et ses mains posées sur la rambarde étaient d'une finesse qui n'était pas contraire à son élégance.
Elle avait un élan, ou bien juste une aura qui dégageait une véritable élégance.
Droite, de marbre, son profil se dessinait à la perfection, comme si elle avait été peinte.

Rayan, s'avança accompagné de son éternelle assurance.
Il vint se poster derrière la jeune femme qui l'avait entendu arriver.
«J'ai quelque chose à te montrer.»
Souffla le milliardaire dans l'oreille de la grecque.

«Ne faudrait-il pas renforcer la sécurité du bâtiment? Ajouter des agents?»
Rajouta-t'elle peu sûre d'elle.

«Je n'ai pas peur.»
Renchérit le businessman qui ne voulait pas se résoudre à augmenter la sécurité.

Athéna déglutit péniblement mais se sentit rassurée par la phrase.
Il n'y avait rien de plus rassurant que de savoir que tout était sous contrôle.

Elle délaissa son point d'observation, elle saisit la main que tendait le jeune homme.

Parée d'une longue robe de soie émeraude dont le bout glissait le long du sol, la main dans celle du milliardaire en costume noir, elle n'avait plus peur.

Ils parcoururent l'appartement jusqu'à une porte qui était toujours restée verrouillée.

Monsieur Abdas sortit la clé, ouvrit la double porte noire, saisit la poignée dorée et la laissa entrer.

La belle resta les yeux émerveillés quelques instants, c'était magnifique.

La pièce immense offerte à ses yeux était une salle de réception, le sol était particulièrement glissant, avantageux pour la danse.
Les couleurs et l'architecture inspiraient le luxe, la grandeur, la classe et l'élégance.

Rayan, vint poser une main sur la taille d'Athéna et l'entraîna dans une douce danse, tandis que la musique résonnait dans l'immensité de l'espace.

La musique se faisait plus rapide, plus entraînante mais toujours si majestueuse et grandiose, leur danse devint plus rapide également, plus amoureuse...

Il la faisait tourner, et lorsqu'ils étaient tous deux face à face, il ancrait son regard dans le sien, il aimait la lueur dans ses yeux, l'étincelle de son regard.

Ce n'était pas une simple danse, c'était un requiem.

C'était féerique, la complicité qui émanait d'eux était irrémédiable.

Un bruit de fracas vient interrompre ce savoureux moment.
Cependant ils continuèrent leur danse jusqu'à la dernière note, ils n'avaient pas peur.

Rayan allait appeler des agents et tout rentrerait dans l'ordre.

Athéna lui faisait confiance, elle s'armait d'assurance pour tenter de réprimer cette peur.

Après un dernier mouvement, ils s'arrêtèrent et mirent court à leur danse.
Le milliardaire prit la main de la jeune femme, il ancra son regard dans celui des assaillants qui pointaient leurs armes sur eux.

Qui étaient t'ils?
Que voulaient-ils?
De l'argent?

Rayan, appuya sur sa montre et déclencha une alarme qui lança un son strident.
Les lumières s'éteignirent, laissant place aux néons rouges de l'état d'urgence de l'immeuble.
De la fumée
« Rayan c'est pas le train fantôme, tu peux stopper ces artifices. T'es un homme mort. »
Une voix rauque comme étouffée par la fumée se fit entendre.

L'air conditionné devint asphyxiant, une odeur chimique se rependait rapidement.
Tout le monde se plaqua au sol pour ne pas s'évanouir.

Rayan attrapa une main en cherchant Athena, mais prit un coup dans le visage et devina que c'était la mauvaise personne.
Il continua ses recherches à tâtons, le tee-shirt remonté jusqu'au nez pour emprisonner l'air encore respirable.

Soudain, il trébucha sur un corps qui semblait en apparence être sa copine, bien que les contours en soient flous.

Il tenta de la soulever mais elle ne se laissa pas faire, ignorant qui essayait de l'enlever.

«Chuttt, c'est moi. »
Le milliardaire chuchota pour qu'elle cesse de se débattre.

Il lui prit le bras, ils se mirent alors à courir jusqu'au bout de la longue pièce à en perdre haleine.
Le temps pressait, ils ne voulaient pas y rester.

À bout de souffle, les yeux sortants presque des orbites, injectés de sang, le jeune homme cherchait une chaise ou quoi que ce soit pour se surélever.

Or, la piste de danse était épurée, et seul le piano trônant quelques mètres plus loin pouvait les aider.
Sans perdre de temps, il courut et poussa le piano de toutes ses forces jusqu'au point précis qu'il avait choisit.

Il escalada le magnifique instrument de musique, souleva le faux plafond et aida Athena à le rejoindre.
Rayan l'aida à se hisser jusqu'a l'intérieur, et avant de la rejoindre leva son majeur à l'homme qui l'observait.
La fumée se dissipait, une fenêtre avait été brisée, l'homme observait Rayan avant de s'écrouler au sol comme une mouche.

Cependant, ils n'étaient pas seuls et une orde d'hommes armées jusqu'aux dents voulaient la peau du célèbre monsieur Abdas.

STINKEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant