39. Making one justice.

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«Faire sa propre justice.»

[Athéna]

«T'es pas contente de me revoir?»
Me questionne cette peste avec son habituel sourire mesquin.

Elle passe derrière moi et ancre son regard dans le mien dans le miroir.
Je décide de l'ignorer et me lave les mains sans lui jeter un coup d'œil.

«Ça m'avait manqué, être avec toi, dans les toilettes.
Dommage aujourd'hui t'as un tee-shirt.»
Face à mon mutisme elle me lance ses habituelles répliques déstabilisantes.

Je passe mes mains sous le séchoir en me concentrant pour oublier sa présence oppressante et étouffante.

Un véritable poison cette fille.

Sa main vient subitement s'abattre sur mon épaule et je me retourne brusquement.
Ella passe sa main sur ma joue et fait glisser son pouce sur ma lèvre inférieure.
De l'autre main, elle passe une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille et plaque ses lèvres sur les miennes.

J'ai un mouvement de recul instantané.
«Lâches-moi.»
Formulais-je agacée par ses techniques de manipulation.

À quoi joue t-elle?

«Chérie pourquoi réagis-tu comme cela?»
Mes sourcils sont froncés et je recule un peu plus loin d'elle complètement sur la défensive.

«T'es lèvres sont délicieuses..»
Réplique t'elle avant de s'approcher de moi, ses hauts talons claquants sur le sol de carrelage.

Je ne sais pas quoi faire, elle parvient à réussir sa mission, je suis déstabilisée.
Qui ne serait pas déstabilisé lorsqu'une personne détestable se jette sur vos lèvres?
Et puis cette personne reste quand même Ella alias la fiancé de Rayan.

«Je te préfère sans ton haut.»
Continue t'elle devant mon manque de réaction.

«Pourquoi tu fais tout cela?»
Prononçais-je méfiante face au jeu malsain de cette femme.

C'est vrai Ella est une merdeuse mais je le savais déjà, mais quel est le but de tout cela?
Elle n'est pas seulement mauvaise mais malfaisante.

Sa main passe sur mon bras dénudé et elle le caresse avant que je le retire brutalement.
«Je comprend ce que Rayan te trouve.»
Poursuit-elle sans répondre à ma question.

Elle s'apprête à poser sa main sur mon bras mais je la saisis avant même qu'elle le fasse.
«Arrêtes cette mascarade ridicule et dis-moi où tu veux en venir.»
Ma phrase à peine terminée que l'ampoule éclairant la pièce grille, nous plongeant dans l'obscurité.
Seule la lumière verdâtre de la sortie de secours rayonne faiblement, me permettant de délecter difficilement les traits de Ella.

Ses yeux luisent d'une lueur presque terrifiante, sa bouche s'entrouvre pour permettre à cette langue de vipère de poursuive sa provocation.
«Je préfère cet éclairage et toi ma jolie?»

«Je préfère être loin de toi alors maintenant arrêtes ton cinéma, y'a pas de caméra.»
Finissais-je afin de terminer cette conversation qui n'a pas lieu d'être.

Or, celle-ci ne semble pas du même avis.
«Tu ne sais même pas pourquoi tu me déteste.»
Annonce t'elle et un sourire sadique vient se peindre sur son visage.

«Mais crois moi, je vais te donner de bonnes raisons.»
Me menace la sorcière en accentuant cet air sadique.

Je laisse échapper un rire sarcastique et moqueur face à sa réaction.

Un faux sourire parcours son visage elle hoche la tête en lâchant à son tour un rire jaune.
«Ne me sous-estime pas Athéna.»
Me met-elle en garde sans quitter son observation de mes yeux, comme si elle cherchait à y délecter une infime part de faiblesse. 

«Je ne t'ai jamais estimé Ella.»
Assurais-je instantanément à cet être acerbe.

«T'as du cran, il disait vrai.»
Finit-elle par lâcher avec un regard empli de dégoût.

«Qui disait vrai?»
La questionnais-je en essayant d'y voir plus clair.

«Mon futur mari.»
Répond t'elle comme si cela sonnait comme une évidence.

«Rayan..»
Murmurais-je écœurée.

«Non.»
Affirme t'elle avant de planter ses griffes en plastiques dans la chair de mes avant-bras.

Je manque presque d'étouffer un petit cri de surprise, mais je le ravale ne voulant montrer aucune faiblesse à cette peste.
Elle remonte ses ongles le long de ma chair, me faisant écarquiller les yeux sous la douleur.

«Mais..»
Elle n'a pas le temps de finir que je la fait basculer au sol en lui mettant une balayette.

Je culpabilise sur le moment mais quand je vois l'état de mon avant-bras, mes remords disparaissent.
Elle m'a lacéré la peau et du sang se déverse de ses griffures.
Je m'empresse de rincer le carnage sous le jet d'eau froide.

La fille au sol se relève et je me prépare intérieurement à sa vengeance mais elle n'en fait rien.
Elle plante ses yeux dans les miens et se griffe les joues, un liquide rouge visible apparaît.
Elle défait ses cheveux qui étaient tirés en arrière, tirant de part et d'autre de sa tête ses mèches blondes.
Sans s'arrêter de se faire du mal, elle se cogne volontairement la tête contre la parois du mur et se jette au sol en pleurant.

Malgré le mal qu'elle m'a fait, il faut avouer qu'elle possède un véritable talent pour la comédie.
Je la regarde se recroqueviller au sol en gémissant comme si elle agonisait.

Si je connaissais pas son vrai visage, j'aurai certainement eu de la pitié pour elle, mais je n'en éprouve pas.

La porte s'ouvre en grand et me tire de mes pensées.
La lumière qui s'engouffre subitement dans la pièce m'aveugle et je met quelque seconde à le reconnaître.
«Ça fait une heure que je t'a..»

Il ne termine pas sa phrase, son regard passe d'elle à moi et il se jette au sol pour la prendre dans ses bras.

Je n'allais pas me laisser faire.

•••

STINKEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant