HYBRID : Release - T3 [Le Final]

14/ Cadeau empoisonné

Depuis quelques heures je me sentais plus légère, mieux dans ma tête et dans mon corps. La pression sur mon coeur semblait avoir disparu alors que je sondais mes liens avec Sacha et Silver. Je ressentais les deux dans le château, comme s'ils étaient une extension de moi même. Toujours les yeux fermés et allongée dans le lit moite, je me force à respirer et à leurs envoyer des ondes positives. Ils m'avaient apporté beaucoup durant les deux ou trois jours qui s'étaient écoulés.

Je me redresse lentement, la main sur le ventre, les yeux toujours clos. Aujourd'hui était le jour de ma Renaissance. Finis la jeune fille perdue et impuissante, j'allais redevenir la démone que j'avais été, pour protéger ma famille. La lumière brûle mes iris quand je me décide enfin à regarder autour de moi. Lonàn dort dans un fauteuil un vieux livre ouvert posé sur le ventre.

Je me lève lentement en prenant gare à ne pas me faire mal. Ma cicatrice commence à être belle mais elle est encore rouge et menace de se rouvrir à tout moment. Je m'approche de mon frère et passe une main dans ses long cheveux. Il remut dans son sommeil et émerge en douceur alors qu'un sourire niais est fixé sur mon visage.

-Soeurette ? Balbutie Lonàn en se frottant le visage.

-Merci d'avoir veillé sur moi, petit frère, murmurais-je en lui embrassant la joue.

Je me dirige vers la porte avec la ferme intention d'aller voir mes enfants quand Lonàn m'attrape par le poignet en bondissant sur ses pieds.

-Tu devrais rester coucher, me conseille-t-il. S'il te plaît, retourne dans ton lit.

-J'ai suffisamment dormie, dis-je en posant ma main sur sa joue.

Il avait beau être mon jeune frère, il me dépassait d'une bonne tête.

-Et puis nous avons beaucoup de choses à faire, repris-je. Nous devons vite nous remettre au travail.

-Sacha ne va pas être content, soupire mon frère en se rasseyant sur le fauteuil avec lassitude et inquiétude.

-Pourquoi me parles-tu de Sacha ?

-Il a vécu l'horreur, m'expliqua-t-il. Te voir dans ton état l'a profondément touché, plus que d'habitude. Je ne pourrais pas t'expliquer clairement tout mais... Je sais pas.

Ma queue s'est glissée le long de la jambe de Lonàn alors que je faisais demi-tour.

-T'en fais pas pour ça.

Après un clin d'œil à son égard je claquait la porte derrière moi et m'aventura dans les sinueux couloirs du château. J'avais beau avoir dit à Lonàn que j'allais bien, je dû m'arrêter à un croisement pour reprendre mon souffle et me tenir à un mur. Mes poumons avaient sûrement été gravement touché et j'allais mettre plus de temps à retrouver mon endurance d'autrefois.

C'est transpirante et hâtelante que je croisais Hilder et Peter qui avait l'un des jumeaux dans les bras. Ils eurent un moment d'incompréhension avant de se précipiter vers moi. Hilder me choppa par l'aisselle pour m'aider à me redresser alors que je lui offrais un sourire réconfortant.

-Qu'est-ce que tu fais debout, putain ! S'exclama Peter.

-Je vais te raccompagner dans ta chambre, enchaîna Hilder en commençant à me faire faire demi-tour.

-Non ! Les garçons je vais bien, les rassurais-je en me libérant de la poigne d'Hilder.

Ils me fixèrent incrédule avant de se jeter eu même des regards perplexe. Je les ignorais royalement et tendis les bras pour que Peter me donne ma fille. Il obtempéra facilement en se radoussisant et la déposa dans mes bras.

Ses yeux noirs sans pupille s'accrochèrent à mon unique oeil valide alors qu'un énorme sourire éclairait une nouvelle fois mon visage. Depuis mon réveil je me sentais tellement mieux que je n'imaginais pas avoir été gravement blessé.

-Tu es radieuse, me complimenta Hilder alors que nous marchions vers l'endroit où devait se trouver Sacha.

-Je me sens bien, confirmais-je. C'est comme si je me sentais plus en harmonie avec moi-même. Je n'avais jamais ressenti cela avant.

Alors que je parlais, je pus intercepter des regards étranges entre mes deux compères.

-Vous me cachez quelques choses, soupçonnais-je en plissant mes yeux.

Une gêne s'installa pendant une éternité dans le couloir comme une chatte sur un coussin chaud. Aucun des deux ne voulu parler et si je n'avais pas eu Nikaël dans les bras, je les aurais plaqué au mur pour avoir des réponses. Au lieu de ça, je me contentais d'utiliser mon esprit.

Mon aura les foudroya et ils furent tous les deux à genoux au sol devant moi en gémissant. La douleur devait être supportable car aucun des deux n'ouvrit la bouche alors j'accentuais la pression un peu plus.

-Arrête de les torturer, s'amusa une voix dans mon dos. C'est moi qui leur ait demandé de ne rien te dire.

Orias arriva les mains dans les poches et les cheveux décoiffés en face de moi. Il joua un cour instant avec ma fille alors que Peter et Hilder se relevaient difficilement. Quand mon frère releva ses yeux vers moi, c'est une véritable passion qui dansait dans ses pupilles.

-Je suis heureux que tu sois en forme, murmura-t-il. Il y a eu du mouvement ici. Rien vraiment d'innabituel mais... Bref, viens avec moi.

Il me prit Nikaël alors que je lui grognais dessus et la posa dans les bras d'Hilder.

-Ramène la petite dans son lit, demanda-t-il, et rejoins moi dans la cave. Peter ? Tu nous accompagnes ?

Mon meilleur ami hocha la tête avant de passer un bras autour des mes épaules. Ma bonne humeur sembla s'effriter un peu alors que nous nous enfoncions dans les tréfonds du château. Orias ne disait un mot et Peter, toujours aussi patibulaire que lui, resta silencieux.

Nous arrivons vite devant la porte du cachot de la cave ou je pouvais entendre des bruits de chaînes de cogner les une aux autres.

-Qui est là dedans ? Demandais-je inquiète.

-Avant de te révéler cette information, je dois avant tout te dire que ce n'est pas aussi grave que ça en a l'air.

Je dûs devenir blanche car Peter commença à me caresser doucement le dos pour m'appaiser.

-C'est Sacha, soufflais-je.

Orias hocha la tête en même temps qu'il ouvrait la porte. Sacha était enchaîné au mur par de lourdes chaînes d'acier et ruait comme un diable pour s'en défaire. Ses articulations saignaient et son visage exprimait une réelle fureur.

-Oh mon dieux, lâchais-je en reculant.

Mes doigts rencontrèrent mon menton tremblant alors que des larmes commençaient à perler dans mes yeux, brulant mon oeil malade.

-Rappelle toi ce que je t'ai dis, ce n'est pas si terrible, répéta Orias.

-Explique moi, ordonnais-je. Explique moi maintenant !

Ma voix claqua dans la cave et Sacha porta toute son attention vers moi. Il me grogna dessus en montrant les deux, les yeux rouges. Jamais je ne pensais le voir un jour dans cet état, un état que j'avais subit toutes les nuits de pleines lunes sous ma forme démoniaque absolue.

-C'est moi qui lui ais fait ça, gémis-je alors que j'en prenais conscience.