HYBRID : Release - T3 [Le Final]

26/ Lonàn

Cela fait trois jours que Shadow, Sacha et Orias sont partis pour l'Egypte, nous laissant à Luminesca, Milah et moi le soin de nous occuper des centres de déliaison. Nous parcourons les différents pays de caste en caste, cherchant à libérer le plus de créatures possible. Je ne sais pas trop ce que cela va donner à la longue, mais je fais confiance à mon frère et ma sœur pour gérer.

-Lonan ! M'appelle ma petite sœur en arrivant, un dossier à la main.

Nous avons pris place dans un entrepôt dans l'Est de la ville, à côté de la Caste de Rouge corbeau. La petite Caste du Nord de la France ne paye pas de mine vue de l'extérieur mais elle renferme un nombre incalculable de couple de Liés. Je lève les yeux vers Lumie qui semble contrariée.

-Qu'as-tu encore ? Lui demandé-je en souriant.

-On va se faire remarquer si on continu à libérer autant de démons. Milah dit que les Gardiens Français s'inquiètent et commencent à se douter de quelque chose.

-Il serait temps. Ces idiots sont tellement égocentriques qu'ils ne voient pas que leurs membres à diminué de la moitié.

-Et ça te fait rire ! S'exclame-t-elle. Ils nous tombent dessus...

-S'ils nous tombent dessus on met les voiles, finis-je.

Alors qu'elle s'apprêtait à répliquer comme elle sait si bien le faire, un bruit fracassant retentit de l'étage en dessous. Je me lève, lasse. Les démons n'arrêtent pas de se battre sans discontinuer ce qui les différencie bien de nous. Les hybrides sont certes plus agressifs, et je le conçois très bien, mais nous sommes aussi moins impulsifs quand il le faut.

J'arrive dans la salle d'attente pour la déliaison où un démon Schinus, réputés pour leurs crocs de tigre à dents de sabre, domine un combat contre un Imps rieur. Le petit démon humanoïde se débat le plus possible contre le Schinus qui lui broie une jambe.

-Cela suffit ! J'ordonne d'une voix ferme.

Le hangar bondé devient soudain très silencieux mais le Schinus est tellement absorbé par sa dégustation de l'Imps qu'il n'obéit pas et m'ignore. C'est avec un sourire aux lèvres que je libère ma chevelure de son élastique. Mes cheveux dansent autour de moi avant de se ruer sur le démon. Ils s'enroulent autour de sa nuque, de ses bras, le soulevant dans le vide jusqu'au plafond. Mes cheveux peuvent s'agrandir pour faire ce que je leur ordonne. Même s'ils arrivent à mes mollets, ils peuvent atteindre plusieurs mètres grâce à ma magie et sont réputés pour être incassables.

-Prince Lonan, siffle le démon animal.

Ce surnom m'amuse. Depuis que nous avons commencé à délier les démons de leur Gardien, ma famille est devenue aussi célèbre que royale. Orias, Shade, Hilder, Luminesca et moi avons hérités du titre de Princes et Princesses.

-Je ne veux pas de bagarre, Schinus ! C'est l'une des règles primordiales ici. Si votre Gardien se rend compte que vous vous battez, dis-je à l'assemblé, il va s'inquiéter et chercher à comprendre ce que vous faites.

-Oui, je comprends, mon Prince.

-Non, tu ne comprends pas, vu que tu te battais ! Je gronde en resserrant ma prise autour de son torse. De plus, ton allégeance à l'Armée de mon frère t'oblige à faire ce que je t'ordonne ! Je ne veux pas de têtes brûlées dans cette Armée.

-Oui, Prince Lonan, balbutie le démon.

-Relâche-le Frangin, Orias ne veut pas que l'on fasse régner la peur mais le respect, intervint Lumie en posant sa main sur mon bras, trop petite pour la mettre sur mon épaule.

Ses yeux verts me transpercent comme des centaines de petites lames tranchantes. Je m'incline psychiquement et relâche le démon qui tombe lourdement sur le sol froid de l'entrepôt. J'envierais toujours le calme et la douceur de ma petite sœur. Elle sait faire régner le respect sans hausser le ton, même si sa petite corpulence la fait souvent passer pour une enfant.

-Merci, Princesse, souffle de Schinus en se fondant dans la masse de démons autour de nous.

-Reprenez votre travail, dit-elle d'un ton sec en ignorant le Schinus tandis que je repars vers mon bureau. Il faut que l'on ait finit ce soir. Nous plions bagage.

Un sourire s'étire sur mes lèvres. Je ne pus continuer à penser à cette petite dictatrice car mon portable se mit à sonner brusquement. Le nom d'Hilder s'affiche sur l'écran. Je décroche.

« Il y a un problème ? » Dis-je d'emblée.

Une respiration saccadée me répondit si bien que j'eus un désagréable frisson dans le dos.

« Hilder, répond-moi ! »

« Ils ont pris les enfants... » Parvint-il à dire mais je ne reconnus pas sa voix

Le choc me cloue sur place.

« Silver, c'est toi ? »

«Oui. Il faut que vous arrêtiez tout. Ils ont les jumeaux. »

« Où est mon frère ? »

« Blessé, gravement blessé. Mais il survivra. Ils nous ont attaqués. Je suis désolé, je ne pouvais pas appeler Shade ou Sacha, ils paniqueraient. »

« Parce que je ne paniquerais pas moi ! » M'indigné-je en sentant la terreur s'infiltrer dans mes veines. « Ecoute, je viens vous chercher. Vous êtes toujours à la planque ? »

« Oui. »

« Il faut prévenir Orias. » Décidé-je.

« Non, non ! On peut encore récupérer les jumeaux. Les Gardiens ne se déplacent pas aussi vite que nous en volant. Ils n'ont pas de Porte des Enfers pour se téléporter au Centre. Lonàn je n'en pris, viens et aide-nous à reprendre Zack et Nicky de leurs mains. »

Ses supplications me firent mal au cœur mais il avait raison. Si on pouvait retrouver les jumeaux, il ne nécessitait pas le besoin de prévenir leur parent.

« Shade n'a pas réussi à lire ta peur, hein ? Fais en sorte de bloquer tes émotions, elle sait parfaitement rentrer dans vos esprits, à toi et Sacha. J'arrive tout de suite. »

Je raccroche. Il faut que je me dépêche de trouver les filles pour leur expliquer rapidement la situation avant de partir. Heureusement, je tombe vite sur Milah et lui explique rapidement que je dois partir et qu'elles doivent quitter l'entrepôt dès le soir. Elle tente de m'arracher des infos mais je ne lui en laissais pas le temps. J'ouvre mes ailes couleurs nuit et traverse le plafond à toute allure, sans faire attention aux briques, pour rejoindre le cœur des campagnes allemandes où se trouve la petite maison qui nous servait de planque.