Chapitre XXII

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en média: Mad world -> Jasmine Thompson

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Mon portable vibra dans ma main. Essoufflée par ma course, je m'arrêtai un instant afin de lire la notification que je venais de recevoir. Ma meilleure amie me précisait qu'elle arrivait d'ici cinq minutes au parc, lieu où je lui avais donné rendez-vous. Afin de ne pas l'affoler, j'avais précisé lors de mon appel, qu'il ne s'agissait pas d'un sujet grave. Je repris le chemin vers les grilles de l'espace vert en marchant cette fois. Je m'arrêtai devant un banc, situé en plein soleil, mais qui contenait tout de même une part ombragée. Un point de côté me tiraillait. Je pestai intérieurement. Je n'aurais jamais dû courir de chez moi au parc en bottines. Je m'assis tranquillement et patientai jusqu'à l'arrivée de ma meilleure amie.

Lorsque j'avais expliqué l'urgence de cette discussion à Linda, celle-ci n'avait pas objecté que je sorte, malgré la montagne de devoirs qu'il me restait encore. À vrai dire, plus les semaines passaient, plus je découvrais de nouvelles choses sur mes origines et plus ma vie de lycéenne banale s'éloignait.

Je vis soudain Lee-Lou arriver. Sa longue chevelure de jais flottait au vent. Un sourire traversa mes lèvres. Tandis qu'elle s'approchait et qu'elle me fit la bise, je contemplai ses vêtements. Elle portait une jolie blouse blanche fluide, un pantalon à pinces noir et une veste blazer bleu pâle. J'adorais son style vestimentaire, qui, peu importe ce qu'elle choisissait d'assembler, la mettait incroyablement en valeur. Ma meilleure amie était toujours aussi resplendissante au naturel. Je me rassis sur le banc et tapotai la place à mes côtés. J'inspirai et me lançai.

– Écoute Lee-Lou, je suis désolée de ne pas t'en avoir parlé plus tôt. C'était pas facile pour moi. Si tu savais le nombre de fois où je me suis sentie tellement coupable de ne pas te le partager. Mais je n'étais pas assez forte pour le faire. Je suis désolée. J'espère que tu ne m'en voudras pas.

– Mais bien sûr que non, Lé'. On a tous des secrets que l'on arrive pas à extérioriser, dont on n'a pas le courage pour oser en parler. Je t'écoute, me dit-elle un sourire aux lèvres et en posant une main bienveillante sur mon avant-bras.

J'inspirai profondément et commençai. Il fallait bien que je lui raconte tout depuis le début, depuis là où ça avait commencé.

– Comme tu le sais déjà, je suis sujette aux cauchemars récurrents. Depuis plusieurs mois déjà je fais chaque nuit des rêves terrifiants. Je suis souvent mise en scène dans un décor inconnu mais je ne suis pas moi. C'est assez compliqué à expliquer. Le personnage central de mes cauchemars me ressemble trait pour trait, mais je n'agis pas comme à mon habitude. Je me suis penchée dessus afin de trouver une explication mais ces scènes me sont toutes inconnues. Mais depuis peu, cela a empiré.

– Comment cela ?

– Par exemple, parmi mes rêves une nuit, il y avait un bus. Un accident. Des cris. Le lendemain, Jade manquait à l'appel et on apprend que le bus dans lequel elle se trouve a eu un accident et qu'elle est à l'hôpital.

Fille de la Lune Where stories live. Discover now