Chapitre XXXI

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en média: Castles -> Freya Ridings

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Courir.
Ne jamais s'arrêter.
Courir.
Avant que les regrets ne s'installent.
Je n'avais plus que ce choix.
Fuir.
J'avais blessé trop de gens que j'aimais mais je n'avais pas le temps pour les remords.
Cela me déchirait le cœur de devoir quitter ceux que j'aimais mais l'enlèvement de Linda m'avait donné l'effet d'une gifle. Ces gens qui étaient après moi, n'avaient aucun scrupules à s'attaquer à moi par le biais de ma mère adoptive.

Depuis deux jours déjà, je cavalais en forêt. Fuir était la seule chose qu'il me restait à faire de toute manière. Je n'avais plus personne sur qui compter. J'avais administré un sort à mes deux meilleurs amis afin qu'ils oublient mon existence. Il le valait mieux ainsi mais cette décision me désolait à haut point. D'autant plus que le dernier souvenir que j'avais avec Brian avant qu'il ne m'oublie était un baiser. Un baiser que je n'aurais pas dû faire, auquel je n'aurais même pas du penser. Ma mère disait que l'amour était le plus beau des sacrifices. Je pensais surtout que l'amour était un sentiment douloureux. Penser aux visages de ceux qui m'avaient entouré depuis mon enfance me faisait monter les larmes aux yeux.

Je les chassai du revers de la main et décidai de m'arrêter un instant pour souffler. Je courais depuis pas mal de temps déjà mais je tenais à atteindre mon objectif. Adossée à un arbre, je reprenais mes esprits et respirais bruyamment sous le coup de l'effort. La louve tapie au fond de moi apparaissait à de nombreuses reprises et nous nous relayions pendant cette course endiablée en forêt. Cela nous permettait, à l'une comme l'autre, de souffler et d'économiser nos forces pendant que l'autre prenait le dessus et contrôlait ce corps que je partageais.

La voix de mon mentor faisait silence depuis que j'avais quitté mes proches. Je me débrouillais pas si mal seule finalement. Mon instinct me soufflait les directions à emprunter et, j'en étais certaine, je pouvais bien l'écouter. Il me l'avait déjà démontré auparavant, il ne se trompait rarement.

Mes jambes gravissaient des mètres de forêt sans que mon corps ne les contrôle réellement. Je savais pertinemment vers où je me dirigeais. Le manoir Susans. Le lieu de toutes les réponses à mes questions. Ma mère mentionnait souvent leur demeure familiale dans son journal et je savais qu'une partie de la clé de mon passé s'y trouverait.

Je soupirai à l'idée de ce carnet. Avais-je bien fait de le confier à mon meilleur ami ? Oui certainement. Il pourrait enfin découvrir comme ça tout ce que je n'arrivais pas à aborder puis lui partager. Et puis, j'étais sûre qu'il était entre de bonnes mains et que Brian en prendrait bien soin. C'était une partie de moi, de mon héritage familial que je lui avais laissé là, j'y tenais comme à la prunelle de mes yeux, mais je savais que mon meilleur ami saurait en prendre soin.

J'arrivais bientôt à l'orée d'une clairière. Plusieurs chemins s'offraient à moi mais mon instinct me soufflait de prendre celui qui menait plus vers la montagne. Je suivis donc ces indications et repris ma course effrénée.

Fille de la Lune Où les histoires vivent. Découvrez maintenant