Chapitre XXIV

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en média: 7 years -> Lukas Graham

Je fixai l'écran de mon téléphone, espérant qu'un nombre apparaisse à côté de l'icône message

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Je fixai l'écran de mon téléphone, espérant qu'un nombre apparaisse à côté de l'icône message. Je soupirai. J'étais, depuis trois jours maintenant, sans nouvelles de Léna. Elle laissait mes nombreux messages sans réponses et se débrouillait pour ne pas me croiser au lycée. Même si nous partagions la majorité des cours, elle me fuyait dès que je me trouvais près d'elle.

Est-ce que j'avais fait quelque chose qui l'avait blessé ? Je ne le savais pas, tout comme je ne savais pas la raison qui la poussait à m'ignorer.

Je donnai un coup de pied assez nerveux sur ma planche pour la ramener vers moi. D'ordinaire, aller au skate park, seul ou avec des amis, réussissait à me détendre et à me changer les idées. Mais pas aujourd'hui.

Mon regard dériva sur le ciel, recouvert de gros nuages grisonnants. Le soleil était aux abonnés absents en ces derniers temps, et il pleuvait sans discontinuer. J'avais profité de cette petite éclaircie, si on peut appeler ça comme ça, pour sortir me changer les idées. J'étais assez hyperactif comme garçon, toujours obligé de bouger, sous peur de s'ennuyer. J'aimais être en extérieur et, même si j'adorais ma famille et notre maison, je me sentais à l'étroit dans ma chambre. Mes parents s'étaient fait à cela, et par conséquent, étaient plus souples quant à mes activités. Du moment que je ne mettais pas en danger inutilement, il ne voyait aucune objection à ce que je vive ma vie. Tous ces passe-temps que j'affectionnais, comme aller faire du skateboard dans la journée ou plus tard dans la soirée, voir mes amis ou encore me rendre au magasin de disques, m'étaient donc accessibles, dans la mesure du raisonnable. J'étais parfaitement conscient qu'ils ne voulaient que mon bien et ma sécurité.

Je frissonai, malgré la veste matelassée que je portais. Les nuées sombres au dessus de ma tête annonçaient une forte probabilité d'averse pour les prochaines minutes. Il valait mieux que je rentre. Je remis mon sac sur mon dos et quittai le parc. Mon casque vissé sur les oreilles, je montai sur mon skate et repartis en direction de notre habitation, slalomant entre les réverbères et sautant sur les bordures de trottoir.

Je passai devant l'enseigne du disquaire, encore en service, même à 18h30. Je m'arrêtai un instant, observant cette façade que je connaissais par cœur. Les néons du mot 《ouvert》 sur la devanture de la porte grésillaient, signe qu'ils commençaient à fatiguer légèrement. Je poussai la porte, ce qui fit retentir la petite cloque annonçant les clients. Aussitôt, cette chaleur conviviale s'installa en moi. J'aimais l'atmosphère qui se dégageait de cette boutique. Des posters de groupe de musique ou de concert s'étalaient sur les murs, accompagnés par des vinyles et des pochettes de disques, accrochés eux aussi. Un quarante cinq tours, situé sur une table, diffusait un disque de Queen, un de mes groupes de rock préférés. Son ambiance vintage, très 70's et 80's, me faisait immédiatement me sentir chez moi. Je retirai mon casque. Laissant mon regard parcourir de fond en comble les rayons de vinyle, j'aperçus M. Maurice, le propriétaire. La soixantaine, les cheveux grisonnants sur les tempes, une calvitie naissante et un petit ventre bedonnant, il se tenait derrière son comptoir, son éternel sourire chaleureux et accueillant sur le visage. Je m'approchai de lui, ma planche à la main.

Fille de la Lune Where stories live. Discover now