Chapitre IXL

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en média: How to save a life -> The Fray

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[deux jours plus tôt]

Courir.
Mentir.
Fuir.
Voilà à quoi se résumait ma journée.

J'avais dit à ma mère que j'allais chez Brian, et à mon meilleur ami que j'allais voir des gens de ma famille. Quelle minable je fais.

Pardonnez moi. Je suis désolée.

Je ne préférais pas imaginer la réaction de ma mère quand elle rentrait de son cours d'ikebana et qu'elle découvrirait mon petit mot.

Je suis désolée maman. Je t'expliquerai tout lorsque cette histoire sera terminée...

Ma conscience me soufflait de faire demi-tour. J'avais promis à Brian que je ne me mettrais pas en danger. Il avait du mal à supporter l'absence de Léna et cela me faisait de la peine de lui briser le cœur. J'étais quelqu'un de confiance et je tenais ma parole. Mais sur ce coup-là, je m'en sentais incapable. Je me devais de protéger ma meilleure amie. Peu importe où elle était, j'arriverais bien à la retrouver pour l'aider.

J'avais enfilé une tenue de sport, à l'opposé de mon style vestimentaire ordinaire, et avais chaussé mes baskets ce matin en quittant la maison, car je me doutais bien que les sentiers seraient caillouteux. Mais jamais je n'aurais imaginé que la forêt serait si vaste et si dense. Les arbres touffus respirant la vie me barraient souvent le passage. Je passai la main dans ma queue-de-cheval, où des petits morceaux de feuilles vertes s'étaient agrippés. Je les retirai du bout des doigts et continuai mon chemin. Comme disait la fable Le Lièvre et la tortue, que j'avais étudié dès la primaire, «rien ne sert de courir, il faut partir à point». Appliquant les conseils de Jean de la Fontaine, je marchai une grande partie de mon voyage, ne voulant pas me fatiguer inutilement. Il fallait que j'économise mes forces car je ne voyais pas la fin de ses rangées d'arbres.

Je m'arrêtai un instant et sortis une bouteille d'eau fraîche de mon sac à dos. Quelques barres énergétiques et quatre bouteilles d'eau occupaient donc l'espace de mon sac prévu pour l'excursion, chose que j'avais appris à préparer à force de regarder maintes films de science-fiction ou autres où le héros devait partir seul se débrouiller en forêt ou dans d'autres lieux où les conditions n'étaient pas les plus rêvées.

Je remis mon sac sur les épaules et repartis le long du sentier. Faire des pauses était une chose essentielle lorsque l'on marchait de longues distances, et je me sentais ressourcée après chacune d'entre elles. Au top de ma forme aurait dit maman. À cette pensée, mon cœur se serra.

J'avais de la peine pour Ame, ma génitrice. Depuis que Kyle, mon grand frère, avait quitté la maison pour s'installer avec sa copine, j'étais la seule enfant dont elle pouvait encore s'occuper. Elle avait toujours eu cet instinct maternel, cette envie de nous protéger et de prendre soin de nous. Mon père n'était pas très souvent à la maison, au plus grand desolement de ma mère. Pas qu'il ne nous aimait pas, non non. Son travail lui prenait juste beaucoup de temps et il était souvent contraint de voyager dans des pays étrangers, comme les États-Unis, l'Afrique du Sud, la Colombie, l'Inde ou encore l'Australie. Ses déplacements dans dans les pays européens se faisant rares, il s'absentait en conséquent plus longtemps, cela pouvait varier de une à trois semaines pour chaque voyage. De plus, nos familles paternelle et maternelle vivant encore pour certaines en grande partie au Japon, il leur rendait souvent visite lorsqu'ils étaient dans le besoin. Le temps où mon géniteur était auprès de nous était donc précieux.

Papa, maman, je suis vraiment désolée de ne pas vous avoir prévenus que je partais en forêt à la recherche de Léna.

J'essayais de me concentrer pour penser à autre chose que ma famille, sinon, les larmes finiraient par couler. Le cœur gros, je poursuivis mon chemin, semé d'embûches. De nombreux obstacles comme des pierres ou des branches tombées au sol, me battaient souvent la route, m'obligeant à dévier par d'autres sentiers battus et plus en retrait. Ce périple en montagne me souriait totalement de ma zone de confort, mais j'aimais cette autre facette de moi qui s'en dégageait. Une Lee-Lou plus sauvage, plus courageuse et combattante.

J'étais partie de chez moi pleine d'espoir. Retrouver Léna n'était pas quelque chose qui me semblait difficile à première vue. Mon plan, que je cogitai depuis plusieurs jours déjà, était simple: aller en forêt, trouver la piste de ma meilleure amie et faire en sorte de la ramener saine et sauve au village. Pourtant, plus je marchai et plus mon objectif semblait s'éloignait. Il s'avérait que l'endurance de la marche en montagne se révélait plus physique que je ne l'aurai cru.

Je regardais l'heure qu'il était sur mon téléphone. Même si je ne disposais pas de réseau dans la forêt, il m'était tout de même utile pour rythmer mes pauses. Je m'arrêtai et sortis une barre énergétique de mon grand sac. Je déchirai l'emballage en aluminium qui la recouvrait et mordis à pleine dent dedans. Mon ventre gargouilla tandis que je déglutis cette première bouchée savourée. J'ignorais combien de temps j'allais devoir rester ici avant de retrouver mon amie et be préférais être prévoyante avant que les provisions commencent à manquer. Je mastiquai la dernière bouchée, avalai une gorgée d'eau et rangeais l'emballage vide et ma bouteille dans mon sac à dos. La pause terminée, je repartais de plus belle, m'enfonçant davantage en plein cœur de la forêt.

Je marchais depuis une demi-heure lorsque j'entendis des bruissements de feuille derrière moi. Comme des bruits de pas. Je me retournai. Ne voyant personne, je me remis en route. Cela devait être le fruit de mon imagination. La chaleur et le manque de repos devaient commencer à me faire délirer sûrement. Soudain, quelques mètres plus loin, je sentis une main se plaquer contre ma bouche, m'empêchant de continuer d'avancer. Je n'eus pas le temps de hurler que tout devint noir.

~🌙~

Hello !

Comment allez vous ?

Deuxième chapitre du point de vue de Lee-Lou, j'espère que ça vous a plu ^^

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Prenez soin de vous :)

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