Chapitre XLV

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en média: Believer -> Imagine Dragons

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Cher journal,

Comme tu peux le constater, je n'ai pas mentionné de date aujourd'hui. Tout comme je ne parlerai d'aucun lieu, en particulier celui où nous avons élu domicile. Inutile d'attirer l'attention et de laisser des pistes derrière moi. Si ce carnet tombe entre de mauvaises mains, je ne veux qu'aucun indice puisse les mener à Léna. Je sais de quoi ils sont capables et je vais faire tout ce qui est en mon possible pour la protéger.

Simon et moi vivons cachés dans la maison que nous avons acheté depuis une année maintenant. Ils ont appris l'existence de notre fille et nous voulons l'élever dans le calme et l'insouciance, loin d'eux. Inutile de lui remplir les idées de toutes ces lois que nous cherchons à fuir. Simon s'était révélé être un excellent père. Il était très attentionné envers Léna et lui apportait beaucoup d'amour. Cela contribuait à son bonheur et par conséquent, se répercutait sur le nôtre.

Malheureusement, j'avais bien peur que cela ne suffise pas. Je faisais des cauchemars depuis plusieurs nuits déjà. Des prémonitions s'immiscaient dans mon esprit. J'avais peur. Je sentai qu'ils approchaient. Avec Simon, nous nous étions préparés à cette situation. Nous étions bien conscients qu'elle arrivera un jour. Nous leur avions désobéi et ils venaient nous faire payer.

Je ne pensais juste pas que cela arriverait aussi vite. J'aurais aimé profiter davantage de mon enfant mais ce n'était pas par dépit que je me sacrifierai. Je voulais que Léna puisse avoir une enfance heureuse et grandisse jusqu'à développer ses pouvoirs. Elle est notre Élue, celle que tout le monde attend et en qui tous les peuples croient. Il faut qu'elle est puisse mener à bien sa destinée.

Dehors, il faisait nuit noir. Tous nos volets étaient fermés et Léna s'était endormie, dans son petit lit. Un sourire paisible illuminait son visage angélique d'enfant. Il y a quelques temps, nous avions fêté son premier anniversaire. J'étais émue de voir à quel point mon bébé grandissait vite. J'entrouvris légèrement le volet, jetant de coups d'œil furtifs aux rues passantes du village. La neige tombait à gros flocons et recouvrait les toits et les réverbères. J'avais toujours aimé ce spectacle hivernal, la danse de ces flocons légers et froids, qui fondent sur la langue lorsqu'on est enfant.

Je laissai un instant Léna, et descendis rejoindre Simon dans le salon. Assis sur le canapé au creux de la cheminée, il lisait son livre, ses lunettes sur le nez. Je m'approchai de lui et m'assis à ses côtés, me blotissant dans le plaid près de lui. Il passa son bras autour de mes épaules et m'embrassa le front.

Dans la rue, des cris commençaient à se faire entendre. Puis, on frappa à notre porte d'entrée. Simon se leva et l'ouvrit, afin de voir ce qu'il se passait. Je me rappellerais toujours la tête horrifiée qu'il arborait lorsqu'il a vu qui se trouvait en face de lui. 

Je m'empressai de monter à l'étage. Chaque mouvement était presque machinal. Prendre Léna. Sortir par la porte de derrière. Courir. Ce scénario,  nous l'avions répété maintes fois. Ce n'était pas le moment de faire un faux-pas. Je me hâtai de récupérer un cape et l'enfilai. Cela me permettrait de dissimuler ma silhouette et celle de ma fille et passer plus inaperçue. Je partis en vitesse dans la chambre de Léna et la souleva délicatement, en faisant attention de ne pas la réveiller. Je détachai la chaîne de mon médaillon à mon cou et lui mis. Ce pendentif en forme de croissant de lune qui m'avait accompagné durant mon enfance et mon adolescence, lui appartenait désormais. Pour qu'elle n'oublie jamais qui elle étais et d'où elle venait.

Je sortis par l'arrière et courus en forêt. Ne pas m'arrêter. Courir jusqu'à ce que j'atteigne mon but. Je savais ce que je devais faire. Lorsque nous avions envisagé cette issue, son nom m'était apparu comme une évidence. Elle qui ne pouvait pas avoir d'enfant, ferait une excellente mère. Sa maison n'était pas bien loin de la nôtre, mais je devais passer par la forêt pour ne pas attirer leur attention. Cela me faisait faire un long détour mais Léna serait bientôt en sécurité.

Essoufflée, je m'arrêtai un instant. Blottie contre ma poitrine, Léna s'éveilla et se mit à pleurer. Je tentai de la calmer en lui chuchotant une petite berceuse, celle qu'elle aimait tant pour s'endormir le soir.

Je continuai ma course jusqu'à arriver devant la maison de mon amie. Par chance, celle-ci était chez elle. Linda m'ouvrit aussitôt, un sourire aux lèvres. Ce dernier s'effaça vite lorsqu'elle comprit ce qu'il se passait. Les larmes me coulaient sur les joues désormais. Elle prit délicatement Léna et me serra dans les bras. J'étouffais mes sanglots dans son épaule. Elle m'assura qu'elle prendrait soin de ma fille. Je n'avais pas de soucis à me faire de ce côté là. Linda serait une merveilleuse mère, aimante et protectrice. Je déposai un dernier bisou sur le front de mon enfant, qui s'était paisiblement rendormi et lui dis au revoir. J'adressai un dernier signe de la main à Linda et m'enfonçais dans l'épaisse forêt. Les ombres m'engloutirent jusqu'à ce que je revienne au village.

Arrivée devant mon bâtiment préféré sur la place principale, je sortis de mon sac sous ma cape, cette boîte que j'avais préparé en amont. À l'intérieur, se trouvait mon carnet. Toutes les réponses à apporter à Léna lorsqu'elle serait en âge de comprendre. Je la déposai dans la boîte aux lettres de la bibliothèque municipale, à l'intention de Nathalia. Je savais que la bibliothécaire envisageait de prendre sa retraite mais elle m'avait assuré, lors de notre dernière entrevue, qu'elle s'occuperait de transmettre tout ceci à ma fille.

Après cette courte escale, je repartis en direction de ma maison. Lorsque j'arrivais sur place, je constatai avec effroi qu'elle avait été rasée par les flammes. Les larmes s'amplifièrent de plus belle tandis que je rejoignis Simon. Les hommes, dissimulés sous leurs capes noires, nous emmenèrent ensuite, en nous faisant prisonniers. Je n'avais jamais imaginé ma vie sous cet angle, mais je n'avais aucun regret. Aimer Simon, fuir avec lui, avoir un enfant, tous ces détails qui faisaient de nous des Reniés ne m'apportaient aucun remords. Et même si je devais mourir pour trahison aux côtés de celui que j'aimais, savoir que ma fille était en sécurité était le plus beau des cadeaux. De plus, j'avais toujours cet espoir qu'elle accomplisse sa destinée et nous venge tous...

~🌙~

Coucou !

Ce chapitre était le dernier du point de vue d'Annabelle, j'espère que découvrir ce personnage au travers de son journal vous aura plu ^^

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