Chapitre XXX

462 62 48
                                    

en média: Didn't I -> OneRepublic

en média: Didn't I -> OneRepublic

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.

Samedi 7 août:

Cher journal,

Écrire cette phrase après tant de temps me paraît si étrange. Tant de choses ont changé depuis la dernière fois que j'ai écris. À vrai dire, je dois bien avouer que tenir ce journal m'était sorti de la tête. Quelle heureuse surprise de retomber sur tous ces souvenirs ! Cela me semble si étranger, si loin, si passé, et pourtant, cela n'était que l'année dernière.

Me voilà désormais bachelière. La cérémonie de remise des diplômes était une merveilleuse journée et son souvenir restera gravé à jamais dans ma mémoire. Toute ma famille était présente. Je pouvais lire la fierté dans leurs yeux embués de larmes. Ma mère, sous le coup de l'émotion, se mouchait toutes les minutes. Lorsque mon nom avait résonné dans la salle, c'était avec tellement de fierté que j'étais montée sur l'estrade récupérer mon diplôme. Un sourire flottait sur mon visage et n'avait pas quitté mes lèvres de toute la cérémonie. Les festivités de ma vie d'adulte qui commençait s'étaient ensuite poursuivies avec l'ensemble du clan Susans, dans le domaine familial.

Mon père ne s'était pas abstenu de me faire la morale sur ma sécurité, le fait que j'étais une Héritière et qu'il fallait absolument que je conserve notre secret. J'avais hoché la tête, légèrement agacée par ce discours sermonné qu'il me tenait en boucle depuis un petit moment.

Dans quelques mois, je rentrerai à l'université. L'école de journalisme dont j'avais longtemps rêvé. L'aboutissement de mon projet professionnel qui me tenait tellement à cœur. Lorsque j'avais appris que j'étais acceptée, j'étais aux anges. Malheureusement, plus je pensais à l'année prochaine, plus les regrets s'immiscaient en moi.

Quitter ma famille signifiait aussi quitter Simon. Louise, ma sœur cadette, était la seule à être au courant de notre idylle. Mise dans la confidence, elle m'aidait ainsi à me couvrir auprès de nos parents lorsque je sortais le retrouver.

Car oui, ma vie actuelle était loin d'être celle que j'avais espéré. L'homme que j'aimais m'était interdit et je devais redoubler d'efforts pour ne pas éveiller les soupçons dans ma famille. Simon représentait énormément pour moi, mais je savais que notre relation n'avait pas d'avenir possible. Du moment que je vivrais chez mes parents en tout cas. Il m'avait avoué que ses parents n'étaient pas aussi fermés d'esprit que les miens et que, même si les lois étaient ce qu'elles étaient, le plus important était qu'il soit heureux. Hélas, dans ma famille, malgré tous les arguments que je pourrais défendre, ils ne seraient pas aussi compréhensifs.

Dans notre clan et dans nos croyances, et en particulier chez les Susans où les traditions ancestrales sont plus qu'idolâtrées, c'est à l'homme de choisir son épouse parmi les prétendantes qu'on lui destine. Il n'a aucun droit de regard lors de la sélection de ces prétendantes, choisies par ses géniteurs et venant pour la majorité de familles riches et alliées dans l'espoir d'améliorer leurs relations et étaler leur puissance. Les mariages se faisaient avant tout pour garantir une descendance à la lignée, avant de penser à l'amour. Mes parents étaient l'exemple même de cette décision, ils formaient en apparence un couple amoureux et respectueux mais en vérité, avaient appris à s'aimer avec le temps.

Fille de la Lune Where stories live. Discover now