Le Calvaire de Junko Furuta

290 16 3
                                    

Le meurtre de Junko Furuta : quarante-quatre jours d'enfer


    Le meurtre de Junko Furuta est une affaire criminelle japonaise faisant référence au meurtre horrible d'une jeune fille de 16 ans par quatre mineurs d'âge. Ce sinistre crime a atteint un haut niveau de notoriété au Japon.

L'enlèvement


    Le 22 novembre 1988 quatre adolescents de Tokyo enlevèrent une étudiante de seize ans, originaire de Misato, une ville de la banlieue de la capitale japonaise.
La victime se nommait Junko Furuta.
Pour leur part, les auteurs étaient :

Hiroshi Miyano, dix-huit ans,

Yuzuru Ogura (alias Jo Kamisaku), dix-sept ans,

Nobuharu Minato, seize ans,

Yasushi watanabe, dix-sept ans.

    Les ravisseurs emmenèrent leur victime dans la maison des parents de Nobuharu Minato.
Dans le but d'éviter des recherches trop rapides de la jeune disparue, les adolescents contraignirent leur victime à appeler ses parents.  Sous la menace, elle fut contrainte de prétendre avoir fugué et se trouver en sécurité "chez un ami".
Pour duper les parents de Minato, la victime fut aussi contrainte de se présenter comme la petite amie de l'un des garçons.

    Junko Furuta tenta de s'échapper et réclama l'aide des parents du ravisseur.  Ceux-ci refusèrent d'intervenir car l'un des auteurs, Hiroshi Miyano, était membre d'un gang de Yakuza et avait menacé ouvertement les parents de représailles en cas d'intervention de leur part.


Les auteurs

Quarante quatre jours de tortures


    Dès le premier jour de sa captivité, l'adolescente fut torturée.
Obligée de manger des cafards et de boire sa propre urine, elle fut violée par les quatre auteurs.

    A partir du onzième jours, ceux-ci commencèrent à la battre.  Sévèrement frappée au visage, l'adolescente fut ensuite suspendue au plafond et servit de punching-ball vivant.  Son nez fut tellement endommagé que la victime fut dorénavant contrainte de respirer par la bouche.
La victime fut aussi battue à l'aide d'haltères et obligée de boire de grandes quantités d'eau, ce qui eut pour effet de la faire vomir.  En réaction, les bourreaux l'obligèrent à manger son vomis. 
Une tentative d'évasion fut punie par une longue séance de brûlures de cigarettes.

    Au vingtième jour, désormais incapable de se mouvoir, la victime fut battue à l'aide de verges en bambou, de barres de fer et de clubs de golf.  Ses mains furent fracassées.
Les auteurs s'amusèrent à placer des pétards dans l'anus de la victime et à les allumer.  Ils insérèrent également des brochettes de poulet dans ses orifices.
La jeune fille fut dénudée et placée, plusieurs heures durant, dans un congélateur.

    Après un mois de détention, nullement rassasiés, les adolescents continuèrent à brûler la jeune fille avec un briquet.  Ils introduisirent des aiguilles à divers endroits de son corps et une ampoule brûlante dans son vagin.  Ils mutilèrent également ses seins à l'aide de pinces.

    Au quarantième jour, à l'agonie, Junko supplia ses bourreaux de la tuer.

    Au quarante-quatrième jour, le 4 janvier 1989, une nouvelle séance de tabassage et de brûlures à la cire survint.
Finalement, les quatre jeunes répandirent un produit inflammable sur les jambes, les bras, le ventre et le visage de Junko avant d'y mettre le feu.  La victime mourut deux heures après cette dernière torture, d'un arrêt cardiaque.

    Les bourreaux se débarrassèrent du corps en le plaçant dans un tonneau qu'ils remplirent de ciment.  Le container fut ensuite abandonné à Koto, près de Tokyo.

    Comble de l'horreur, l'enquête établira ultérieurement que Junko Furuta avait été violée près de 400 fois durant sa détention, non seulement par les quatre auteurs principaux (qui reconnurent 105 viols), mais par près d'une centaine de personnes faisant partie de l'entourage des adolescents ou de la mouvance Yakuza.

    Pas plus que les parents de Nobuharu Minato, qui acceptèrent le déroulement de ces scènes d'horreur à l'intérieur de leur propre maison, les dizaines de personnes conscientes de la présence de Junko à l'adresse ne réagirent pour lui venir en aide.




Le procès


    Le corps de la victime fut rapidement retrouvé et les auteurs furent arrêtés à la suite des vantardises de l'un d'eux.
Pour leur défense, les quatre garçons prétendirent ne pas s'être rendus compte de l'état de la victime et avoir cru à une simulation de sa part.

    La justice japonaise décida de les juger en qualité de majeurs mais cacha leur identité.
Le journal Shukan Bunshun dévoila toutefois les noms des tortionnaires estimant que les droits des mineurs ne valaient pas pour de telles brutes.

    Kamisaku, alias Ogura, fut considéré comme le leader du groupe.

    Les auteurs plaidèrent "coupable" des coups et blessures ayant entraîné la mort mais réfutèrent l'idée de meurtre.
Mis en cause devant une juridiction civile, les parents de Miyano vendirent leur habitation afin de dédommager la famille Furuta.

    Les auteurs écopèrent finalement de peines allant de cinq à vingt ans de détention.  Cette dernière peine, la plus sévère prévue par la Loi japonaise après la perpétuité, fut prononcée à l'égard de Kamisaku.  Trois des quatre firent appel et virent leur condamnation augmentée de trois années de prison supplémentaires.

    Kamisaku, auteur principal désigné, ne purgea que huit ans, avant d'être libéré par la justice japonaise, en août 1999.
En juillet 2004, il commit une nouvelle agression, non mortelle, qui lui valut sept autres années de détention.

    Les peines de prison des complices furent réduites lorsqu'il apparut que les traces de spermes et de poils pubiens retrouvés sur le corps de la victime ne correspondaient pas à ceux des quatre condamnés.  Deux autres personnes furent identifiées sur base d'analyses génétiques mais ne furent finalement pas inquiétées, l'avocat des parents de la victime ayant refusé de les représenter plus longtemps.

    En 2000, une dizaine d'années après les faits, tous les auteurs étaient en liberté.  La plupart ont changé de noms mais des journaux japonais communiquèrent les nouvelles identités.

    L'affaire émut grandement l'opinion publique japonaise et posa la question de la réhabilitation des délinquants juvéniles.

    Divers mangas et deux livres japonais furent consacrés à cette affaire, de même qu'un chanson écrite par un groupe japonais à succès.
Trois films traitent également de cette pénible affaire :

Joshikōsei konkurīto-zume satsujin-jiken, Concrete-Encased High School Girl Murder Case (1995), du réalisateur Katsuya Matsumura avec Yujin Kitagawa dans le rôle du principal coupable,

Concrete, Schoolgirl in Cement (2004), de Hiromu Nakamura,

Shonen no Hanzai (1997).

______________________________________

Résumé

L'AFFAIRE JUNKO FURUTA


Noms : Hiroshi Miyano, Yuzuru Ogura, Nobuharu Minato, Yasushi Watanabe

Victime : 1

Lieux : Tokyo (Japon)

Dates : Entre le 22 novembre 1988 et le 4 janvier 1989

Moyens : Tortures, coups

Mobiles : Pas de véritable mobile.

Verdict : De 5 à 20 ans de détention, tous libérés avant 2000



Dark Stories (Tome 3) <Terminé>Where stories live. Discover now