CHAPITRE 27

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- Bonjour, comment allez-vous, Monsieur Mine.

- Très bien, Maitre. Et vous.

- Alhamdoulillah. Pourquoi m'appelez-vous tout le temps Maître et non par mon prénom.

- Pourquoi m'appelez-vous Monsieur Mine et non par mon prénom.

On se regarde quelques secondes, puis éclate de rire.

- Alors Safia Mouhamad, pourquoi cet air triste.

- Je ne suis pas triste.

- Je n'ai même pas envie de faire semblant d'y croire, même si j'aimerais bien que ce soit le cas.

- ...

- Alors. Vous pouvez vous confier à moi, vous savez. On dit qu'il est plus facile de se confier à un inconnu.

- Mais vous n'êtes pas un inconnu, je vous connais.

- Mais je ne suis pas non plus votre ami.

- Pas faux.

- Alors, vous partagez vos soucis.

- J'ai merdé grave. Pour prouver la culpabilité d'un suspect, je me suis infiltrée chez lui.

- Je ne savais pas que tu étais flic. Oh, pardon, continues.

- Je disais, j'ai infiltré sa maison comme bonne, mais puisque l'homme en question est un pédophile, très méticuleux, j'ai utilisé mon fils comme appât, pour le démasquer.

- Pause, vous dites que le suspect est un pédophile et que vous avez utilisé votre fils pour l'avoir.

- Ne me jugez pas. À cause de cette histoire, tout le monde est fâché contre moi et il y a pire.

- Ce ne pas tout.

- Tu vas me laisser terminer enfin, ou tu veux que j'arrête.

- Ok, ok, vas-y.

- Quand j'ai proposé l'idée à mon mari, il n'était pas d'accord, j'ai alors agi sans lui dire et pendant que mon mari me reprochait cet acte, je lui ai crié que je n'avais pas besoin de sa permission car il s'agit de mon fils. Imagine, il l'a toujours considéré comme le sien, il est allé jusqu'à l'adopter. Je sais que mes mots, l'ont blessé, mais je ne les pensais pas, j'étais juste à bout de nerfs. Depuis lors, il me fait la tête, je ne sais plus quoi faire, je suis perdu.

- As-tu essayé de présenter tes excuses.

- Bien sûr.

- Pas seulement de simples mots, mais que ça vienne du fond de ton cœur. Demander pardon, c'est une chose, mais y mettre de la sincérité en est une autre.

- Comment je fais.

- Parle-lui avec ton cœur.

Le lundi, dans mon bureau, au lieu de me concentrer sur mon travail, je pensais à comment me faire pardonner de mes parents et mon mari.

- Putain, je vais devenir folle, je ne pensais pas que c'était si dur de se faire.

En revenant de mon entrevue avec madame N'diaye, je vois un vendeur ambulant qui avait des tapis de prière, chapelet et autres. Je lui fais signe et me droite à quelques mètres, alors qu'il courait vers moi. Je lui prends des tapis, chapelets, des exemplaires Coran, parfum sans alcool. J'achète des dattes chez un vendeur de fruits, direction le bureau, pour me faire pardonner.

Je toque à la porte du bureau commun que partageaient mes parents et attends qu'ils m'autorisent à entrer.

- Bonjour, papa, bonjour maman.

BrokenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant