Chapitre 12 : Don casse-pied

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—Il ne viendra pas aujourd'hui.

Dans la salle d'entraînement, je fis volteface vers la porte. J'aurais aimé clamer que je n'attendais pas Jungkook dans notre salle habituelle, mais c'était faux. Il avait visiblement séché les cours toute la journée, ce qui ne m'empêchait pas d'espérer sa venue pour moi. De quoi avais-je rêvé ? Après la tentative des Perfectium, Jungkook devait s'être allié corps et âmes à sa famille afin de les débusquer.

—Je m'en doutais, vous savez.

Je souris à M. Nam, dont je ne comprenais pas la présence. Il était lié à mon binôme, puisque celui-ci l'appelait par son prénom. Cependant, il ne l'était pas suffisamment pour servir de messager.

—J'ai appris ce qu'il t'est arrivé.

Je haussai les épaules. Quelle importance avait-ce ? Les Perfectium étaient sur toutes les lèvres depuis quelques temps. Il me semblait qu'il n'y avait pas un seul jour sans un article qui ne leur était pas dédié.

—Je ne suis pas traumatisée, répliquai-je.

—Il en faut plus pour effrayer une Hwang.

Je secouai la tête. Je pensais que lui au moins comprenait mon ressenti.

—Suni a été ajoutée à leur liste des victimes.

L'annonce faillit me faire pied. Alors, j'avais bien raison : Jungkook transmettait les informations à son papa d'amour. Je n'étais pourtant pas certaine qu'elle soit une de leur victime...

—Pourquoi m'en parlez-vous, M. Nam ?

Il pénétra dans la pièce, comme si ses futurs propos étaient blasphématoires.

—J'étais enquêteur avant de devenir professeur. J'ai côtoyé de près les guerres silencieuses de pouvoirs. Les Jeon vont te suivre à la trace après ces événements, ils ne te lâcheront pas.

—Vous me conseillez d'éviter Jungkook ?

Alors que c'était lui qui nous avait mis sur le chemin de l'autre ? Lui qui avait insisté sur le fait que nous pouvions nous apporter quelque chose ?

—Non. Je veux te mettre en garde : les Jeon ont tous un pouvoir de l'esprit. La seule différence entre les membres de cette famille, c'est qu'ils ne s'utilisent pas sous les mêmes conditions.

Je me rappelai le geste qu'avait Jungkook : il avait stoppé son paternel grâce au vent, pas en le touchant. Sa condition était-elle d'avoir un contact physique ? Comment fonctionnait celui de mon binôme ?

—Je te suggère d'apprendre à défendre ton esprit.

—Pourquoi ? Ils sont du côté de la justice, non ?

C'était entièrement ironique. Leurs méthodes étaient parfois trop extrêmes.

—Nous n'avons pas tous le même sens de ce qui est juste ou non.

Il sourit, puis se leva.

—Merci du conseil, M. Nam.

Il me jeta un dernier regard avant de disparaitre. Que venait-il de se passer ?

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Je serrais mes bras contre moi. Jungkook n'était toujours pas revenu en classe. Reviendrait-il un jour ? Les Perfectium étaient un enjeu de taille, s'il parvenait à les éliminer, il n'aurait plus besoin de venir ici. Mes entraînements s'arrêteraient, cela me préoccupait. Il était mon défouloir, que serais-je sans lui ?

Un vent glacé souffla soudain et je me retournai. Il était là et souriait.

—Je pense qu'on doit parler un peu.

Derrière les masquesWhere stories live. Discover now