Chapitre 20 : Attaque

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Tu nous as fait faux bond, l'autre jour.

Tu en payes le prix.

Mes mains tenaient ce ridicule bout de papier, comme s'il s'agissait de ma vie. Elles tremblaient, semblaient presque convulser. Mes autres membres n'étaient pas en reste ! Je ne savais plus qui j'étais, où j'étais, ce que je devais faire. Ce n'étaient que des mots, pourtant, ils étaient empreints de cruauté.

Qu'avaient commis les Perfectium ? Qui de mes proches était la cible ?

Mon souffle me manqua et ma vue se brouilla. Qu'attendaient-ils de moi à présent ?

Je fermai les yeux, m'exultai au calme. Il fallait que je réfléchisse de façon rationnelle, au moins cette fois. Je ne pouvais pas rester tétanisée, je devais agir.

J'inspirai une nouvelle fois avant de me rendre à l'extérieur. Je marchai sans me précipiter, sans m'affoler. Je tentais de contrôler les battements de mon cœur. Puis, dans le silence de la rue, dans la nuit qui tombait, je perçus son pouvoir. Celui de Suni. C'était leur signal, à n'en pas douter.

Je suivis alors les traces de cette magie que je connaissais par cœur, malgré le temps passé. Les Perfectium me conduisirent de maison en maison, de ruelle en ruelle. Jusqu'au parc, où j'étais censée les rencontrer. Je n'eus qu'à y poser un pied pour les voir apparaitre. Comme ce jour-là, ils étaient quatre : les jumeaux, Daeho et Jinyoung. Ils sourirent en m'apercevant.

—Ah, l'invitée d'honneur fait son entrée ! s'amusa Aiden.

Je me campai sur mes pieds, prête à bondir à tout moment. Je ne comptais pas me laisser faire. Je pouvais les repousser, ne serait-ce que quelques minutes.

—Tes mains dans le dos, ordonna Atsushi.

Ils avaient les cartes en main, ils le savaient et me le faisaient bien comprendre. Tant qu'ils ne m'éclaircissaient pas sur la situation, j'étais capable de feindre ne rien comprendre.

—Sinon quoi ?

—Il y aura un mort.

Un seul ? S'ils n'avaient qu'un otage, c'était jouable ! Je concentrai mon énergie sur mes paumes et réfléchis auquel d'entre eux attaquait en premier. Il était inutile de viser Daeho, il maitrisait aussi le feu. Les jumeaux me connaissaient. Il n'en restait donc plus qu'un.

Je m'élançai vers lui, rapide comme l'éclair. Il évita en un battement de cil mon attaque et je tombai presque à la renvers face à mon élan. Je me retournais vers eux, lorsqu'Atsushi ordonna :

—Jinyoung, montre-lui.

Une espèce de portail s'ouvrit sur sa droite, me permettant d'apercevoir Jungkook, Jimin et Ae-Sook. Les mains et les pieds entravés, ils peinaient à rester assis. Des bleus, des coupures et du sang les recouvraient. Même Jungkook. Cela me semblait irréel, car même à quatre, il aurait pu les affronter. Il aurait trouvé une solution ou une parade. Jungkook m'avait prouvé qu'il en était capable.

Je me remis en position d'attaque, car cela ne suffirait pas à me faire rebrousser chemin.

—Oh ! Tu as l'air d'être enragée maintenant. Tu penses qu'on va devoir se battre Atsushi ? fanfaronna Aiden.

J'avisai le portail et la distance qui me séparait de lui. Je pouvais peut-être y parvenir...

—Daeho, lança-t-il.

Le feu embrasa la pièce où ils se trouvaient.

—Ne pense même pas à les rejoindre, intervint Jinyoung.

—Elle ne les laissera pas mourir brûlés, n'est-ce pas, Mi-Ra ?

Je serrai les poings. Je n'avais pas de solution dans l'immédiat. Je regardais les flammes gagner du terrain, s'amplifier, et le regard terrifié d'Ae-Sook. Me voyait-elle aussi ? Elle n'en donnait pas l'impression. Quelque chose clochait, mais je ne savais pas quoi à ce moment précis.

Derrière les masquesDonde viven las historias. Descúbrelo ahora