Derrière les masques

Chapitre 17 : Visite désagréable

—Tu vas vraiment bien ?

Pour la énième fois, Ae-Sook me demandait, tout en tâtant mon visage. Mon message l'avait effrayée -à juste titre- et depuis elle craignait que je m'envole à chaque seconde.

Nous étions assises l'une face à l'autre, dans ce burger du centre-commercial.

—Jungkook m'a empêchée de faire une bêtise, ne t'inquiète pas.

Elle sourit, comme à chaque fois que je prononçais son nom. Je levai les yeux au ciel. Il n'y avait rien, tant que je ne savais pas ce que mon binôme cherchait.

Son sourire fana.

—Jure-moi de plus jamais essayer une telle connerie.

Je pinçai mes lèvres, parce que j'étais certaine de ne pas pouvoir suivre une telle promesse.

—Les Perfectium m'auront un jour ou l'autre. Je m'y prépare, Ae-Sook.

—T'es pas obligée d'en arriver là. On peut...

—... les trouver ? Sois réaliste, les Jeon ne leur ont toujours pas mis la main dessus. Et...

Je baissai la voix, pour que la suite de mes propos reste entre nous.

—... je suis la Lux, j'ai besoin de Suni. C'est pour ça que j'ai toujours su qu'elle allait mal ou que j'avais cette impression de ne pas pouvoir vivre loin d'elle. Je la rejoindrai, et personne ne m'en empêchera.

Ae-Sook soupira.

—Ne disparais pas sans rien dire.

—Promis.

Nous étions à la fin de notre burger, lorsqu'Ae-Sook entama le sujet qui la passionnait depuis quelques jours : Jungkook et moi.

—Du progrès du côté de Jungkook ?

Son ton était faussement innocent. Je saisissais parfaitement ce qu'elle sous-entendait.

—Toujours aussi fermé. Un « Oui », un « non », un « encore », la routine, lui souris-je.

Elle leva les yeux au ciel, avant de me réprimander. Ces banalités lui étaient égales.

—Tes pouvoirs lui donnent du fil à retordre ?

—Non, pas vraiment.

Nos entraînements s'axaient désormais sur mes dons que j'apprenais à maitriser. J'avais tout à apprendre et à maitriser, car hormis le feu, j'étais une incapable pour le moment. Mes progrès étaient lents et laborieux. Je soupirai en y pensant, car c'était en grande partie dû à mon impatience. J'avais du mal à me concentrer.

—Ça n'a rien changé ?

Elle haussa un sourcil, l'air de me mettre au défi. Visiblement, elle avait remarqué quelque chose.

—Pas à ma connaissance.

Ae-Sook claqua sa langue contre son palet.

—Tu vois vraiment rien, toi ! s'agaça-t-elle.

Je soupirai, avant de finir mon burger.

—Il n'y a rien à voir, Ae-Sook. Jungkook ne me regarde pas de la même façon que Jimin te regarde, minaudai-je.

L'effet fut immédiat et mon amie rougit. Je comparai son teint à la tomate qu'elle n'avait pas mangé : elles étaient similaires. J'en ris immédiatement.

Je n'avais jamais mis mon grain de sel dans ses histoires de cœur, mais Jimin et elle ne faisaient que se tourner autour. Leur flirt était flagrant, sauf pour eux. Je supposais qu'ils se voilaient la face.