Trois Princesses Et Un Roi ""TOME 1"": << L' élue>>TERMINÉ

29~ Qu'est-ce qui se trame....

- Tu m'expliques ce qui te met dans cet état ?

Le silence était presque insoutenable. Enfin, c'est ce qu'essayait de se faire croire Layela. La vérité, ce silence lui donnait carrément envie de hurler, de crier, et même de taper sur quelqu'un. C'était un exploit qu'elle ait pu se retenir durant les six longues minutes passés dans cette chambre à poser des questions sans avoir de réponses en retour. C'était signé. Sa sœur était devenue muette ou peut-être en passe de le devenir.

Balançant sa tête en arrière pour retenir un cri de rage, Layela se mit à harpenter la chambre de son aînée de long en large, les traits tirés par la sévérité de cet instant, mais aussi par la rage de ne pouvoir attirer l'attention de sa sœur qui était endormie sur son lit, sa couverture tiré jusqu'à envelopper entièrement sa tête. Elle ne percevait que la forme de cette dernière et si elle ne voyait pas son corps trembloter faiblement à cause de sa respiration, elle aurait été allée jusqu'à croire qu'elle avait rendue l'âme. Et ça aurait été mieux que le silence qu'elle lui imposait. Pensa sournoisement la jeune femme avant de souffler exagérément.

- Mirwanda... Je ne sais pas ce qui t'arrive mais je te jure que la menace de tout à l'heure tient toujours. Pesta Layela d'une voix sèche. Mais d'abord que t'arrive-t-il ? Où est donc passé la superbe Mirwanda, maîtresse d'elle-même, celle qui n'est jamais perturbé par quoique ce soit? Hein... Tu vas te décider à parler bon sang... Aaaaaaaaaaaaa.... J'ai envie de te tuer. Je jure, j'ai envie de te tuer. S'écria la jeune femme en ferma ses mains crispés en poings, les dents serrés.

Se remettant à faire les cents pas, Laya se mit à repenser au bribes de la conversation entre son père et Anielle qu'elle avait pu entendre. Elle aurait aimé entendre davantage, mais bien-sûr, il avait fallu que les murs de la chambre au trésor soit si large et épais lui rendant la tâche plus difficile. Mais de toute manière, elle avait entendu le plus important. Oui, ce qu'elle craignait depuis longtemps s'avérait être vraie: Anielle n'était pas sa sœur. Du moins, elle n'était que sa demie sœur. Ainsi, leur mère avait eu l'audace de tromper leur père. Voilà qui expliquait tout. Sa mère avait sûrement dû s'accoupler avec un sorcier pour avoir engendrer une telle énergumène. Et dire qu'elle les avait abandonnés pour elle?

La rage au ventre, Laya fit un tour sur elle-même se retenant de péter un câble. Leur mère les avait tromper, et les avait abandonner. Comment leur père avait pu accepter cet affront, et pire comment avait-il pû aimer cette bâtarde plus qu'elles, ses propres filles? C'était indigne de leur mère mais aussi de leur père. Tous deux, ils avaient trompés et la famille et le royaume entier. Ils ne cessaient de proclamer qu'elles soient fidèles à leurs engagements, qu'elles se comportent comme des princesses respectables. Voilà qu'une reine avait déshonoré son mari, son statut, son royaume et ses enfants. Non, elle n'allait pas en rester là. Se promit Laya en passant sa main sur son visage.

Maintenant, il lui suffisait de penser à une tactique intelligente pour mettre à terme à cette mascarade, faire comprendre à Anielle ce qu'elle était, lui briser le cœur comme le sien a été brisé, jadis, et enfin faire en sorte d'être celle que le roi Céleste choisira pour se marier le soir venu. Elle avait tout le temps pour mettre la pagaille. Mais il lui fallait le moyen le plus atroce qu'il soit. Elle voulait savourer la tristesse qu'elle verrait dans les yeux de sa demie sœur lorsqu'elle lui dirait en face que dans ses veines coulait un sang malsain, souillé et que son honneur ne tenait plus à rien. Lui dire qu'elle avait tué une femme qui, depuis le début, l'avait déjà prédit monstre et sorcière. Lui faire comprendre qu'elle ne partageait pas les même gènes qu'elles. Lui dire tout simplement qu'elle avait raison de se haïr, qu'elle n'était pas des leurs, qu'elle n'était même pas une princesse. C'était jouissif rien que d'imaginer la tête que ferait Anielle après ça.