Trois Princesses Et Un Roi ""TOME 1"": << L' élue>>TERMINÉ

42~L'impensable

Le temps s'était arrêté, presque tué et désarmé. Un froid glacial régnait en maître entre les quatres murs qui entouraient Anielle, livide. Le cœur alourdit, la tête martelée par des pensées atroces, et l'esprit tourmenté, la jeune femme essayait de trouver une pensées à laquelle s'accrocher pour ne pas totalement perdre pied à cet instant. Elle tentait de trouver du bon en ce qu'elle voyait, en ce qu'elle croyait être la vérité. Mais elle aurait tant aimer ne pas avoir raison aujourd'hui, oh oui, qu'est-ce qu'elle aurait aimé avoir tord en cet instant.

Et pourtant, devant elle, Layela la surplombait de toute sa splendeur, ses cheveux bouclés encadrant son visage angélique. Quiconque la voyait en cet instant ne pouvait imaginer le fond diabolique qui habitait à l'intérieur d'un corps aussi parfait. Mais ne dit-on pas que le diable a été un jour un ange?

Anielle sentit toute once d'espoir se faire emporter avec cet air glacial qui venait de passer dans la salle, soulevant un nuage de poussière. Mais Layela resta impassible à la regarder de haut, un sourire amusé en coin, soulignant ses lèvres pincées. Les larmes affluèrent en masse dans les yeux de la jeune femme mais elle fit de son mieux pour les retenir. Il était hors de question de pleurer devant sa sœur, non elle ne lui ferait pas ce plaisir.

- Qui y'a-t-il petite sœur? Tu n'es pas heureuse de me voir? S'éleva alors la voix mesquine de Layela. Elle fit quelques pas dans la cellule, car oui c'était une cellule dans laquelle Anielle avait été enfermée, et admira les lieux d'un regard dégouté.

- Tes nouvelles appartements sont si... parfaits, tu ne trouves pas?

Anielle garda le silence et continua à fixer sa sœur à la recherche d'une réponse, bien qu'elle ne voyait que ce voile sombre qui habillait à présent cette dernière. Sa robe noire mettait en valeur la noirceur qui se dégageait d'elle comme une nouvelle peau, si bien que la jeune femme prit quelque peu peur. Les talons de Layela continuaient de claquer au sol produisant un bruit désagréable à mesure qu'elle continuait d'arpenter la petite salle.

- Hum...les murs auraient bien besoin d'un coup de peinture, ils sont vraiment crasseux et...en mauvais état. Il serait dommage qu'un morceau de brique te tombe sur la tête. Tu ne crois pas? Reprit Layela, la tête inclinée et un doigt passant sur le mur défraîchi.

Mais Anielle ne pipa mot. Le visage de Layela se peignit  soudainement d'un agacement évident. Il était clair qu'elle n'avait pas prévu que sa petite sœur serait aussi calme en se rendant compte de ce qui lui arrivait. Elle l'avait plutôt vu paniquée et même agitée, enfin un comportement avoisinant la folie. Au lieu de quoi, cette dernière restait appuyé à un mur, ses genoux relevés et une main posée sur sa cheville enchaînée qui semblait enflée.

Layela s'en aperçut si bien qu'elle feignit l'inquiétude en approchant avec rapidité de la jeune femme. Elle s'accroupit devant elle et analysa sa cheville avec une expression horrifiée, une main plaquée sur sa bouche. Elle releva le regard et regarda avec peine Anielle qui ne faisait que la fixer, sans plus.

- Ma pauvre, tu t'es blessée. Souffla Layela d'une voix traînante. Tu as mal? Elle approcha sa main pour venir toucher la cheville de Anielle mais celle-ci recula son pied pour le mettre hors de portée.

- Anielle, je veux juste t'aider. Regarde ta cheville mon Dieu, tu as du te fouler un tendon. Je devrais peut-être appeler un guérisseur. Se hâta la brune en se levant et en partant vers la sortie. Mais tout d'un coup, elle s'arrêta nette et se retourna vers Anielle lentement.

- Mais attend... Fit elle semblant réfléchir. Castride n'est pas accompagné de guérisseur. Comment on va faire à présent ?

Les yeux de Anielle s'ecarquillèrent d'un coup alors que son cœur arrêtait de battre subitement. Elle eut même l'impression que son muscle cardiaque l'avait lâché lorsque le nom du barbare qui servait de roi à l'Iystre fut prononcé. Elle observa sa sœur avec un regard paniqué, outrée.