Chapitre 9

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SEPTEMBRE 2018



- Mais putain tu me soûles ! Assumes que t'as tord !

Je soupire, fatiguée par l'énergie que met Ormaz à tenter de me rallier à son camp.

- J'ai pas tord sombre fou ! Je m'en pète un rein.

- T'as quand même dit qu'à choisir tu supportais plus Marseille à Paris.

- Mais t'es doublement con ou quoi ? Je vis à Marseille, et jusqu'à preuve du contraire je suis pas suicidaire.

Ce débat stérile a débuté quand je suis calmement venue m'aérer et fumer ma cigarette. Ormaz est venu avec Lesram me taquiner sur la célèbre rivalité entre l'OM et le PSG. Rivalité qui n'a plus lieu d'être depuis des années étant donné que l'OM est éclatée.

J'ai beau lui répéter que le sport au ballon rond ne m'intéresse que vaguement, il continue de s'acharner. En effet, j'ai admis qu'à choisir, je choisi ma ville mais au fond, je m'en tape royalement.

Ils me regardent ahuris mais sont coupé dans leur élan par la fenêtre qui s'ouvre et qu'une ultime personne s'ajoute à notre groupe.

- Dis lui Polak, s'écrie Lesram. Dis lui que si elle porte pas un maillot de Paris on veut plus la voir !

- Laissez la...

J'écarquille les yeux en l'entendant me défendre. C'est quoi l'embrouille encore ? Même les garçons semblent déboussolés par ce que dit leur ami.

- Elle à des goûts douteux.

- T'as raison mon con ! Ormaz tape dans la main du blond.

- Ouais, c'est pour ça que j'suis là en train de parler avec vous au lieu d'être chez moi avec mes potes qui me trouvent méga cool, je lève les yeux au ciel.

- Tes potes aussi ont des goûts douteux, dit Lesram en tirant sur son joint.

- Je suis archi géniale Marcel ! C'est pas de ma faute si vous êtes pas assez évolués pour vous en rendre compte.

Mathieu pouffe de rire en recrachant sa fumée et je lui donne un coup dans le tibia pour le calmer.

- On va rentrer parce que tu deviens sauvage jeune fille.

Encore une fois il se marre avec son vieux rire qui résonne comme le cri d'un animal marin. Si j'avais pas les trois mousquetaires ligués contre moi, je lui ferais ravaler son rire mais bon. Le minimum de dignité qui me reste me pousse à me taire.

Ses potes se joignent à lui pour rire, c'est pas si drôle en plus mais je ne m'en formalise pas plus. Je leur tends mon troisième doigt et je retourne à l'intérieur.

Presque tout le monde est parti. Il ne reste que les derniers bouffons trop stones pour rentrer chez eux. C'est pitoyable à voir. Et dire que les gens continuent à me regarder de travers quand je leur dit que je ne bois plus d'alcool mais si c'est pour finir comme un légume, je passe mon tour.

Je continue de rassembler mes affaires sous les chants immonde d'un gars bizarre. Gilbert Montagné aimerait devenir sourd en plus d'aveugle s'il entendait cet abruti massacrer sa chanson.

Mathieu avance vers ses potes après être rentré pour leur dire au revoir et me rejoint. Je fais signe de loin au deux derniers membres du Panama et on s'arrache.

PLMescouilles descend les escaliers en sifflotant pendant que je galère à le suivre avec mon sac à main, ma petite valise, ma veste et mon téléphone en main.

𝐏𝐋𝐊 | 𝙄𝙢𝙥𝙖𝙧𝙛𝙖𝙞𝙩 - ʟᴀᴅʀWhere stories live. Discover now