Chapitre 11

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SEPTEMBRE 2018



On marche dans les rues de la capitale alors que la nuit commence à tomber. Ce soir, on est dans le quatorzième arrondissement et le Polak me traine encore dans une soirée. En vrai c'est cool, sinon on se ferait chier chez lui. Mais cette fois-ci on est venu en transport donc on va sûrement dormir sur place. J'ai de mauvais souvenir avec ce genre de plan galère.

- Tu sors vraiment tous les soirs ou t'essayes de me faire croire que t'es archi sociable ?

Blondinet sourit mais ne réponds pas. C'est son truc depuis un quart d'heure, jouer au muet. Juste parce que je lui ai froidement dit de se la fermer alors qu'il hurlait à mon oreille quand j'avais ma mère au téléphone. Et mon but à moi c'est de le prendre par surprise pour qu'il réponde à une de mes questions sans s'en rendre compte.

On arrive devant un immeuble dont apparement il connaît le code puisqu'il le tape et entre sans réfléchir. Il ne m'ignore pas totalement puisqu'il me tient la porte pour que je le suive. Dans l'ascenseur c'est toujours un silence de mort. On est chacun appuyé sur une paroi de la cage, face à face. Je lui fonce dessus quand il sort un sourire moqueur face à mon regard faussement mauvais. La tête la première dans sa poitrine, je me prends pour un taureau. Il rigole et pose ses mains de chaque côté de ma tête pour me maintenir dans cette position ma foi, pas du tout confortable.

- Allez ! Je m'exclame. Parles ! T'es chiant...

Depuis qu'on se connaît, j'ai rêvé un bon nombre de fois qu'il ferme un peu sa bouche, mais c'est pénible en fait. Je soupire et sens mon corps se détendre quand la pulpe de ses doigts masse mon cuir chevelu. Il embrasse mon crâne et me repousse quand les portes de l'ascenseur s'ouvrent. Je le suis jusqu'à une porte qu'il ouvre sans frapper.

- On est la ! Hurle-t-il dans l'appartement.

Des effusions de joie lui répondent et j'ouvre les yeux en grand. Apparement, dans son jeu il n'y a qu'à moi qu'il n'adresse pas la parole.

Les personnes présentent viennent accueillir Mathieu avec une accolade, une tape dans le dos ou une simple poignée de main. Ils viennent ensuite vers moi pour me faire la bise.

Je n'avais pas remarqué en entrant, trop obnubilée par la façon dont Mathieu se moque de moi, mais je suis face à... l'entourage je crois. Ou du moins une partie. Il y a une majorité de gars, mais aussi quelque filles.

- Tu présentes pas frelon ? Demande Doum's je crois.

- C'est pour toi, dit-il en faisant un signe de tête vers Deen.

Pardon ? J'étais pas au courant... je suis quelle genre de pute ? Juste pour savoir.

- Je t'ai ramené un produit du terroir, il explique. Tu te plaignais du mal du pays la semaine dernière.

Je frappe son bras de toute mes force mais il ne m'accorde qu'un regard noir. Quand mes sourcils se froncent pour avoir l'air plus méchante que lui il sourit, toujours pas décidé à me parler.

- Aaaaah ! J'ai faillit pas comprendre, j'suis un ouf, nous dit le principal concerné en s'approchant de moi. Deen, enchanté.

- Andréa, je lui réponds.

- T'es pas enchantée ? Je crois que c'est Framal qui prend la parole.

- Euh non... pas plus que ça. Je viens d'apprendre que je suis un objet alors bon, je hausse les épaules.

Je lui souris, mal à l'aise. Pendant notre échange, tout le monde ou presque a les yeux rivés sur nous et je déteste ça.

On me sert a boire et contre toute attente, je suis facilement intégrée dans les discussions. C'est vraiment étrange de faire connaissance avec des gens que tu connais déjà à travers un écran. Je comprends qu'on est chez Alpha Wann, pour l'anniversaire d'Antoine. Ils me gavent à être autant, sans coordination en plus ! Si Deen n'avait pas pris le temps de tout m'expliquer pendant une bonne demi heure, j'en aurais encore mal au crâne de déchiffrer leur organigramme bizarre. De ce que j'ai compris, Antoine est un des meilleurs pote de la bande et aussi le manager de Mathieu, c'est pour ça qu'on est là.

𝐏𝐋𝐊 | 𝙄𝙢𝙥𝙖𝙧𝙛𝙖𝙞𝙩 - ʟᴀᴅʀWhere stories live. Discover now