Chapitre 26

3.5K 140 8
                                    

MARS 2019



Je claque fermement mon casier pour pouvoir tourner la clef, je salue mes collègue qui papote gaiement et font leur relève dans les vestiaires, et je me tire. Il est treize heure et je suis debout depuis une dizaine d'heures, si j'adore être de matin, le lundi devrait pourtant être une option. Surtout après un long week-end de quatre jours. Je pose mon badge contre le détecteur à la porte de sortie mais je me fais arrêter dans ma course par ma responsable.

- Andréa ! Quelqu'un a fait livrer ça pour toi pendant que tu te changeais.

Un sourire au bord des lèvres, elle ouvre davantage la porte de son bureau et me laisse voir un énorme bouquet de fleur. Pourtant ce n'est ni ma fête, ni mon anniversaire, ni quoique ce soit. Le bouquet forme un amas de fleurs blanches, de toute sortes. Je suis relativement nulle niveau flore alors il me serait difficile de les énumérer mais je dois admettre que la combinaison est magnifique.

Virginie, ma chef, se baisse pour attraper le bouquet à la base et me le tends en me souhaitant une bonne après-midi. Je bredouille des remerciements pour en tentant de me stabiliser avec mon sac et ce truc qui me donne envie d'éternuer. Jolie mais drôlement peu pratique, je sais même pas où je vais le mettre.

- Bah alors André ! T'as un admirateur secret ?

Ce surnom que m'a donné Mathias a la suite de mes nombreux grognement peu féminin, me fait lever les yeux au ciel. Il s'approche de moi et tente de choper la carte rouge qui dépasse des pétales mais je me retourne pour l'en empêcher.

- Touches à ton cul mec !

Sur ces douces paroles, je déboule enfin sur le parking où les fumeurs de l'après-midi sont déjà en train de m'harceler de commentaires, je les ignore et ouvre la portière passagère de ma voiture pour tenter de faire tenir et surtout survivre mon cadeau.

A vrai dire, quand je m'installe à mon tour, je me fait violence pour ne pas lire le contenu du petit mot, déjà pour me faire languir au maximum mais surtout parce que les yeux de vipère de mes collègues me scrutent. Je leur tends mon majeur de loin et enclenche la première pour dégager d'ici. Sur le trajet, je louche un peu à ma droite pour être sure que les fleurs ne seront pas impactées par ma conduite un peu brusque. Et puis merde j'ai envie d'ouvrir cette foutue carte !

Quand j'arrive en bas de mon bâtiment, je redouble de précaution quand je vois que certaines feuilles n'ont pas supportées les dix minutes de trajet. Je grimpe les marches deux à deux et même si je crève la dalle, une fois la porte de chez moi verrouillée derrière moi, je pose le bouquet pour sortir le carton de l'enveloppe.

« il me reste un vœux : je veux que tu débloque mon numéro et que tu écoutes ce que je vais t'envoyer. J'espère que tu en tiendras compte. Je suis désolé
Mathieu. »

Oh... a ce point la ?

Vu les mots qui sont inscrits, c'est sur qu'il n'en est pas l'auteur. Mais je ne peux empêcher mes lèvres de s'étirer dans un sourire, à savoir si ce dernier est attendrit, contrit, ou moqueur. J'ai moi plus un doute.

Si je me fis à mon instinct, il devrait m'envoyer une chanson. Mon côté Spielberg commence à s'imaginer un tas de chansons romantiques, mon côté Mr. Bean s'imagine un son ou il raconte de la merde, juste bon à donner le change auprès de ses potes.

Ça y est, je panique encore.

Bref, j'ai faim. Alors je me prépare un truc en deux minutes trente, ouais j'ai fait chauffer les restes. Je suis concentrée sur mon épisode de Lucifer et même quand mon repas est terminé, j'enchaîne le reste de la série. Objectif : ne pas s'endormir sinon cette nuit sera terrible et demain, JE serai terrible.

𝐏𝐋𝐊 | 𝙄𝙢𝙥𝙖𝙧𝙛𝙖𝙞𝙩 - ʟᴀᴅʀWhere stories live. Discover now