Chapitre 15

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DÉCEMBRE 2018



Début décembre. Deux mois. Il a largement pu s'en passer des choses pendant ce temps là. Et en même temps pas tant que ça. Ma vie a pas vraiment bougée : je me lève, je travaille, je sors avec mes potes, je rentre chez moi, et le lendemain je recommence.

Deux mois, c'est approximativement huit week-end, quatre pendant lesquelles j'étais pas libre. Les quatre autres, il s'est avéré compliqué pour moi de venir sur la capitale. Malgré la manière dont on s'est quitté, ce soir ça va donc être là première fois qu'on se revoit avec Mathieu. Et pour tout dire je sais pas vraiment comment me comporter.

On s'est eu au téléphone quelque fois, on s'est pas mal parler sur la fin parce que c'était plus calme pour lui. Et même virtuellement j'ai l'impression que quelque chose a changé, mais j'arrive pas à mettre le doigt dessus. Tout ça c'est peut être dans ma tête, la bas il s'y passe des choses terribles. Alors Inès m'a dit d'attendre et de voir ce qu'il se passerait ce soir, mais je suis pas fan du fait de ne rien contrôler.

Pour en revenir à ma copine, elle fredonne une mélodie un peu aléatoire pendant qu'on foule les rues de Paris. Elle a accepté de m'accompagner ce week-end pour repartir dimanche alors que je reste jusqu'à samedi prochain. On est en chemin pour rejoindre une boîte de nuit, il caille sévère, et franchement, j'espère que le mec a conscience de l'effort que je fais pour lui. Je déteste le simple fait de faire mes courses parce qu'il y a trop de monde, alors une boîte de nuit ?

J'ai mis les pieds dans ce genre d'endroit un nombre de fois qui peut facilement se compter sur les doigts d'une seule main. Et c'était pour des soirées étudiantes donc pas vraiment un vrai contexte de vrai club. Mais c'était chiant quand même, je passais les sept huitième de la soirée dehors, je rentrais seulement pour aller me chercher à boire. J'ai donc très peu d'expérience avec ces endroits.

On savait pas non plus comment on devait s'habiller donc on a opter pour du classique. Un jean, je porte un body noir tout simple et Inès un crop top de la même couleur. Des bottines pour moi et des baskets pour elle et nos veste en cuir. C'est pour ça qu'on se les pèle. On voulait pas prendre nos doudounes parce qu'à défaut d'être classe, au moins on est pas des bibendum.

- Dis à ta pote qu'on arrive dans trois minutes, me coupe Inès de mes pensées en regardant son téléphone.

J'envoie un message à Manel pour qu'elle nous attende dehors et qu'on évite de faire la queue pendant cent ans. Heureusement quand on arrive elle est avec Ormaz donc il n'y aura vraiment aucun souci pour qu'on passe par l'entrée secondaire. Ce constat est déjà une petite victoire pour mon rythme cardiaque.

Contrairement à la dernière fois qu'on s'est vu, Manel déboule calmement et me tape énergiquement la bise. Pas d'effusion, pas d'embrassade, ça me convient. Ormaz a sa suite, il a un petit sourire au coin des lèvres que je ne sait pas interpréter mais dont je me méfie. Je ricane quand en levant la tête je vois la grosse tête de Mathieu affichée à la suite de son blase. Le blanc lui va bien, je peux pas lui retirer ça.

Il est presque minuit et monsieur est sensé se produire à minuit trente. Mais le temps qu'on s'installe on décide de ne pas allé en loge le voir, on aura tout le temps de le faire après.

« Deux mois, t'es pas a une heure près » m'a dit Ines quand je lui ai soumis l'idée d'Ormaz. Je suis plutôt d'accord avec elle alors j'ai haussé les épaules et on a suivit Manel jusqu'au escalier pour atteindre le deuxième étage. C'est le coin VIP si j'ai bien compris et ça, c'est une deuxième victoire pour mon rythme cardiaque.

- T'avais pas les béquilles toi ? Je demande à Manel quand on s'installe sur les canapés.

- Si mais j'ai une attelle, je me suis dis que je pourrais m'en passer juste pour ce soir.

𝐏𝐋𝐊 | 𝙄𝙢𝙥𝙖𝙧𝙛𝙖𝙞𝙩 - ʟᴀᴅʀOnde histórias criam vida. Descubra agora