Chapitre 36

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MAI 2019



Comme le petit a réclamé des frites, que je n'avais pas la force de m'y coller et que Mathieu n'avais pas le courage de dire non, nous voilà en route pour le restau. On a décidé d'y aller à pied pour profiter des premiers beaux jours de la saison. Je marche à côté de Mathieu alors que Léo est devant nous et s'amuse à sauter uniquement sur les bandes blanches du passage piéton.

- Je savais que t'avais des petits, mais je savais pas que t'avais une grande sœur, je lance en entendant Mathieu marmonner le prénom de Léo qui cueille les fleurs municipales.

- On à zéro lien de sang, c'est la fille de mon beau-père. Avant qu'elle ait le petit on s'calculait même pas, en vrai.

- Ah bon ?

- Ouais bah t'sais quand nos darons se sont mis ensemble elle était d'ja partie de la maison depuis un moment. Elle avait déjà sa p'tite vie et j'avoue que j'allais pas si souvent chez ma mère donc j'la voyais jamais.

- Et comment ça a changé ?

- J'étais en GAV, il ricane. J'avais pas envie d'appeler ma grand-mère, et mes parents allaient me defoncer donc je l'ai appelé elle, elle a payé la caution, elle m'a hébergé pour la nuit et on a grave discuté. Elle m'a un peu poussé à me mettre à fond dans l'rap pour nexter les merdes que j'faisais à côté. Et elle m'a couvert en mythonant à nos parents, comme une vraie grande sœur et c'est parti de la.

Je souris en le voyant gêné mais je ne réponds pas puisqu'on est arrivé devant le restaurant. Mathieu entre alors que j'attrape la petite main de Léo dans la mienne. Je savais déjà que le blond était un habitué des lieux mais je ne m'attendait pas à voir tout le personnel s'exclamer à sa venu. A coup de grandes embrassades, ce qui semble être le gérant nous conduit tout les trois à une table au fond de la salle. J'aide le petit avec son blouson et m'installe face à Mathieu.

- Je veux des frites tonton, Léo croise les bras sur la table et regarde Mathieu avec de grands yeux.

- Tu vas les avoir mon grand, t'inquiète.

Alors que je lis la carte pour faire mon choix, un serveur sort de la cuisine pour aller vers une table, les assiettes en main. J'ai un temps d'arrêt en voyant la quantité astronomique de bouffe dans l'assiette. Jamais je ne mangerai tout ça ! Je passe mon temps à manger, mais toujours en petite quantité et à moins qu'on soit là jusqu'à demain, je ne finirai pas mon assiette. En prévoyance de gaspillage, je prends au moins le plat qui semble être le plus attractif mais moins cher possible. On restera dans le classique, à savoir des pâtes ou un truc du genre. Je part dans cette optique jusqu'à ce que mes yeux s'arrêtent sur le magret de canard, je vais finalement racler mon assiette jusqu'à abîmer la céramique.

Quand le serveur vient prendre notre commande, il amène avec lui une boîte de cinq mini crayons de couleur et un set de table en papier avec des jeux pour distraire Léo. Mathieu et moi discutions de tout et de rien dans le calme, il me raconte pas mal d'anecdotes qui lui sont arrivées dans ce même  restaurant.

- J'ai la flemme de prendre le train demain, je soupire.

Je viens de recevoir un message de la sncf me confirmant mon train de demain matin. Ça commence à devenir fatigant. Je devrait profiter de mes week-end pour me reposer mais au lieu de ça, je les passe à moitié en vadrouille. J'ai le temps de me poser un peu quand je suis chez Mathieu mais là encore, ça ne dure pas longtemps parce que monsieur ne sait pas tenir en place. Ça ne me dérange pas dans l'absolu, mais mon corps réclame du repos.

𝐏𝐋𝐊 | 𝙄𝙢𝙥𝙖𝙧𝙛𝙖𝙞𝙩 - ʟᴀᴅʀOù les histoires vivent. Découvrez maintenant