Nessma - Seule, j'ai du faire face aux épreuves.

Chapitre 1.

Plus que quelques heures avant mon anniversaire. Mes affaires sont prêtes, il reste encore quelques petits détails, mais le plus gros est rangé. Je suis dans mes pensées lorsque j'entend toquer à la porte. Je pars ouvrir et c'est sans surprise que je découvre Nagia, se tenant face à moi.

-Nagia : Ma fille ça va ? Qu'est-ce que tu fais isolée et toute seule ?

-Moi : Rien tata, je regardais si j'avais tout.

Elle s'assoit sur mon lit, je prend place à ses côtés.

-Elle : Tu sais ma fille, tu vas beaucoup nous manquer, sache que si tu as besoin de quoi que se soit, tu n'hésites pas, on ne sera pas bien loin. Tu as nos numéros. Si tu as le moindre problème, tu viens ici, d'accord ?

-Moi : Oui t'en fais pas, vous allez me manquer vous aussi, ça va me faire un grand vide..

Ma phrase terminé, elle s'approche de moi et me prend ses bras.

Je suppose que vous ne devez pas tout comprendre ?

Il s'avère qu'à l'âge de mes trois ans, j'ai perdu mes deux parents dans un accident de la route. J'étais fille unique et par conséquent, la seule survivante. Très vite, j'ai été placé dans un foyer, celui-ci se situe dans le quatre-vingt-treize. On m'a souvent dit que je ressemblais beaucoup à ma mère. Apparement, j'aurai ses yeux et ses cheveux. J'ai quelques photos en ma possession, mais à part ça, rien, aucun souvenir. J'étais beaucoup trop jeune je suppose. J'ai donc vécu ici, de mes trois ans, à mes dix-huit ans. Nagia est une femme de cinquante-trois ans, d'origine algérienne. C'est elle qui s'est occupé de moi ici, elle m'a prise sous son aile et ma élevée comme sa propre fille.

Je qualifierai les personnes d'ici comme une sorte de deuxième famille, enfin, famille tout court. Voilà pourquoi je n'ai pas « d'amis ». C'est, pour ma part, un très grand mot. Cependant, je les apprécie énormément. Dans quelques heures, je vais souffler mes dix-huit bougies, ce qui signifie mon envole et donc, qu'il est temps pour moi de partir.
Le foyer possède des logements avec des partenaires sociaux, je vais dans l'un de ces logements.

Pour ce qui est des études, j'ai eu mon brevet et mon bac ST2S avec mention assez bien, j'ai toujours été sérieuse à ce niveau. Le foyer détient une école intégrée au sein des locaux pour que les enfants puissent bénéficier d'un apprentissage.
J'ai par la suite effectué les démarches afin d'intégrer un BTS SP3S, qui est la suite logique de mon bac. Cependant, je compte par dessus tout devenir infirmière. Je dois donc passer mon concours d'entrée à l'institut de soins infirmiers en parallèle.
Le BTS est une sorte de roue de secours pour m'éviter de me retrouver sans rien.
Néanmoins, le loyer ne va pas se payer tout seul. Il me faut donc trouver un travail. Le foyer prend en charge seulement la première année dans logement afin de nous aider à s'insérer et se construire, et rien que ça, c'est déjà énorme.

Je suis actuellement dans la salle commune, avec tous les autres parlant un peu de tout et de rien, se remémorant quelques bons souvenirs. J'ai encore du mal à réaliser, ces dernières années sont passé si vite..

Rapidement, un chant que je reconnais que trop bien se met à raisonner dans toute la pièce.

Sans m'en rendre compte, minuit venait de retentir, nous sommes le 10 juillet et j'ai dix-huit ans. Tout le monde applaudit, puis je vois un énorme gâteaux au chocolat arriver.

-Moi : Mais... fallait pas, c'est trop.. merci.. Dis-je le coeur remplit d'émotions.

On a donc dégusté ce fameux gâteau, qui était un vrai régal au passage.
Il se fait tard, on se souhaite à tous une bonne nuit car le réveil n'est que dans quelques heures.

⏰9h00⏰

Je me lève doucement puis pars sous la douche. Une fois prête, je descend dans la salle commune rejoindre tout le monde pour mon dernier petit déjeuner.
On aborde mille et un sujets. J'ai l'impression qu'on gagne du temps afin de faire reculer ce départ au maximum mais je ne peux éviter l'inévitable.
Mes valises sont déjà prêtes, je n'ai pas grand chose à embarquer de toute façon.
Nous nous dirigeons tous vers la voiture afin de charger cette dernière.
Ça y est, nous y sommes.

Je dis au revoir à tout le monde, ce qui me déchire le coeur surtout quand je vois les larmes de certaines personnes.
Nagia me ramène, c'est à une trentaine de minutes environ. On a beaucoup parlé, puis on a fini par arriver dans cette grande cité. Une bonne ambiance y règne, il fait bon, les petits jouent tous ensemble, ça respire l'été et la bonne humeur à plein nez.

Je suis Nagia jusqu'au quatrième étage et pour mon plus grand bonheur, il y a un ascenseur. L'appartement est déjà meublé, c'est très beau et très simple, ce qui me suffit largement. Il y a deux chambres, une grande pièce à vivre avec la cuisine ouverte, une salle de bain, des toilettes et un placard qui apporte de nombreux rangements.

Il est l'heure pour Nagia de partir. Je lui fais un gros bisous, sentant ses larmes couler en même temps.
Je lui essuie donc ses larmes, et lui embrasse le front.
Un dernier au revoir avant de fermer la porte le coeur lourd.
Une fois mes esprits repris, je me décide à ranger le peu d'affaires que j'ai, puis nettoie un peu.

Je me rend compte que les courses sont déjà faites, et je les remercie interieurement. Je fais un peu le tour de cet apparement, mon appartement. Il est très simple, toutes les pièces sont peintent en blanc, je dois y ajouter un peu de décoration histoire d'y mettre ma petite touche personnel, mais tout ça peu largement attendre.

Je suis en train de faire à manger quand ça sonne à la porte. Je me demande qui ça peut bien être car je ne connais personne ici. C'est sûrement khalti, elle a peut être oublié quelque chose, je m'empresse donc d'aller ouvrir.