Nessma - Seule, j'ai du faire face aux épreuves.

Chapitre 15.

Mais attendez, je reconnais cette voix, je me tourne et je vois que c'est le mec de la boutique.
Je savais qu'il était louche, je lui lance un regard noir avant de monter accompagné des mêmes hommes.

On arrive devant une porte. L'homme de devant toque et patiente.

-? : Entrez.

On rentre et c'est sans surprise que je tombe sur le visage de Naïm accompagné de son petit sourire de vainqueur. J'aimerai tellement lui arracher son putain d'air condescendant à ce connard.

-Naïm : Comme on se retrouve -Dit-il d'un sourire narquois. Laissez-nous.

Ils sortent, me laissant face à lui.

-Lui : Nessma, tu sais pourquoi tu es là ?

-Moi : Tu sais que rien n'a changé depuis la dernière fois, j'ai toujours pas envie d'te parler.

-Lui : T'as pas besoin de parler, tu vas m'écouter.

Il allume sa clope tout en me crachant sa fumée au visage avant de reprendre la parole.

-Lui : Depuis notre fameuse rencontre je me suis renseigné sur ta personne. Je t'avoue n'avoir pas trouvé grand chose mis à part ton petit prénom. Mais ce qui m'a par dessus tout interpellé, c'est les filles avec qui tu étais. Kamilia et Naïla, j'ai bien appris mes leçons ? -Dit-il en rigolant.

-Lui : Je t'ai surveillé et j'ai pu voir que tu étais assez proche de la petite sœur de Kaïs, mais pas seulement. Tu es proche de lui aussi. Alors j'ai envoyé un de mes hommes pour tâter le terrain, mais il n'y a pas eu grand chose non plus. Il t'a surveillé et c'était lui l'auteur des petits messages. N'y vois rien de personnel, c'était rien de bien méchant, il fallait te faire un petit peu peur.

-Lui : Maintenant, je vais te dire pourquoi tu es là. Kaïs m'a pris certaines choses il y a trois ans, et j'attends toujours. Je suis patient hein mais bon là, tu vois Nessma -un frisson me parcours l'échine à l'entente de mon prénom- ça commence à faire long. Je voulais prendre sa sœur au départ mais on va dire que c'était trop facile. S'il ne vient pas, ça sera une manière différente pour que tu puisse voir son vrai visage.
Si j'ai pas ce que je veux, à ce moment là, je prendrais sa sœur et puis toute sa famille si il le faut. Je ne compte pas te faire de mal, je veux juste récupérer ce qui m'appartient.

Je le regarde tellement mal, j'ai qu'une envie, c'est de lui arracher ses yeux.

-Moi : Écoute moi bien. Kaïs ne viendra pas, je ne sais pas ce que t'espère de moi, mais ça ne fonctionnera pas. Tu perds ton temps avec moi, mais bon, je peux comprendre qu'au vu des personnes minables que vous êtes, personne ne peut vous voir, alors je peux bien vous tenir compagnie. Je serais l'une des seules à le faire, bien que ce soit contre mon gré.

-Lui : Tu sais c'est quoi le pire ? C'est que je t'apprécie vraiment bien. Ton audace me plaît.

-Moi : Et je peux savoir ce que j'en fais de cette information ? C'est pas réciproque, dommage.

-Lui : Tu verras qu'on est pas si différent toi et moi.

Je préfère ne pas répondre, je me contente seulement de le fusiller du regard. Bien sûr, et puis quoi encore ?

-Lui : Lève toi, je vais te faire visiter. Je sens que tu vas rester pas mal de temps ici.

Je me lève et le suis. Il me fait un tour du propriétaire et me montre l'endroit où je vais dormir.
Une petite pièce isolée avec le strict minimum c'est-à-dire un lit, un bureau, une armoire. Ni plus, ni moins. Les murs sont délabrés, cet endroit est juste à l'abandon.
Il allait sortir mais je le retiens..

-Moi : Je.. je prie.. c'est possible d'avoir de quoi faire ma prière ?

Il plonge son regard dans le mien le temps de quelques secondes avant de sortir et de fermer la porte à clé.
D'accord, super, j'aurai au moins essayé. Je m'allonge sur le lit en pensant à tout ce qui vient de se passer.
J'entend la porte s'ouvrir, laissant apparaître un homme que je n'avais encore jamais vu. Je me lève brusquement.

-Moi : T'es qui toi ? Pourquoi t'es ici ?

-Lui : Calme toi, je suis là pour les soins. Ta tête saigne, il faut que je regarde.

Je me détends un peu plus, mais ne lui fais pas confiance pour autant.

-Moi : ah.. je..

-Lui : Je sais. -Dit-il en me coupant.

Je m'assois à nouveau sur le lit, il s'approche.

-Lui : Je peux ?

En un hochement de tête, je lui donne mon accord pour le laisser faire ce pourquoi il est venu.

Il soulève mes cheveux et regarde.

-Lui : Ce n'est pas profond, je vais juste te mettre deux points pour fermer un peu et les fils tomberont tout seul.

Je serre les dents lorsque je sens l'aiguille rentrer en contact avec mon crâne. Bordel, ça fait un mal de chien.

-Lui : J'ai fini. Tiens, j'ai ça aussi pour toi, on m'a dit de te ramener dans la salle d'eau.

Il me tend un tapis de prière accompagné d'une longue abaya avec un voile.

-Moi : Mais t'as eu ça ou ?

-Lui : c'est Naïm qui me la donné.

Il me ramène dans la salle de bain et je fais mes ablutions. Une fois fini j'enfile tout et je retourne dans ce qui me sert de « chambre ».

-Moi : Je ne sais pas du tout ou on est, c'est possible de me donner la direction de la Mecque ?

-Lui : Pas de soucis, c'est par la. -Me dit-il en me montrant la direction.

Je prend donc position et je pose mon front au sol.
Mes larmes s'échappent sans que j'en ai le contrôle, mais ça me fait un bien fou. Je lâche toute la pression de ces derniers jours.
Je suis toujours dessus sans compter les minutes qui défilent.
J'entends la porte s'ouvrir puis se refermer aussitôt. Je pense que la personne a du sortir m'ayant vu prier.

Lorsque je juge qu'il est enfin temps de me redresser, je me tourne vers la porte quand...