Chapitre 62.

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-Moi : Naïla ne te fou pas d'ma gueule !

Elle soupire.

-Elle : Bah... t'as vu maintenant que t'as retrouvé tes frères, forcément ils ont le même ADN que toi, le même sang.. je me suis dis qu..

Je la coupe de suite.

-Moi : NON !

Elle me regarde surprise.

-Moi : Je sais très bien ce que t'allais dire Naïla et la réponse est NON ! Je refuse ! Je ne leur ai pas dit et je ne leur dirais pas ! Je viens de retrouver ma famille, c'est pas pour les perdre à nouveau ! Mais bordel c'est quoi votre soucis ? J'ai pas le droit d'être heureuse ? Hein ? J'ai pas le droit à ce putain de bonheur ne serais-ce qu'une fois dans ma misérable vie ? Après tout ce que je viens de vivre ? Non c'est vrai, je n'en ai plus pour longtemps alors tant qu'à faire !

-Elle : Dis pas ça Nessma.. je.. je voulais pas te vexer, excuse-moi. Et non, au contraire, t'as le droit d'être heureuse ma soeur, c'est tout ce que je te souhaite..

Je ne réponds pas. Je préfère ne pas répondre et de laisser la colère redescendre un peu.
Le trajet se fait en silence. Elle se gare et je sors sans même l'attendre.

Au fond, je ne lui en veux pas mais c'était juste pas le moment d'en parler.
Je vais en cours et elle de même.

Entre temps, elle m'a envoyé un message.

-Elle : Excuse moi pour tout à l'heure, je ne voulais vraiment pas te blesser Nessma. Ça tient toujours pour l'auto-école ? Je t'attend après les cours ?

-Moi : Non, j'irais seule t'inquiètes.

Ouais je suis une gamine mais au bout d'un moment, j'en ai ras le bol qu'on me dicte ma vie, quoi faire et ne pas faire. C'est mon choix et je l'assume pleinement. Ils sont égoïstes, ils pensent juste à me garder près d'eux en me poussant à le dire à mes frères. Mais moi, je ne veux pas les faire fuir. C'est si dur à comprendre ? Est-ce que quelqu'un se met à ma place ne serait-ce que deux secondes ?

Je sors du lycée et enfile mon foulard, une fois mis, je prend la route de l'auto école mais je vois une voiture au loin que je reconnais très bien. Non, ne me dites pas que c'est...
Je fais celle qui ne voit pas en avançant le plus vite possible. Je sens la voiture s'approcher jusqu'à s'arrêter à mon niveau.
La vitre se baisse et je le vois face à moi.

-Lui : Ness ?! C'est bien toi ? J'ai eu du mal à te reconnaître ! Masha'Allah petite sœur, ça te va super bien.

-Moi : Merci, qu'est-ce tu fais là ?

-Lui : Ness on s'inquiète pour toi, t'as pas répondu aux appels, ni aux messages. Je suis donc venu de moi-même.

-Moi : Ok bah tu le vois de tes propres yeux la non ? Je vais très bien, maintenant, tu peux partir.

-Lui : Nessma ne joue pas à ça ! Je crois que tu n'as pas compris qui j'étais ! Ça ne marchera pas, maintenant monte, je te dépose.

Je rigole nerveusement. Je disais quoi déjà ? Ah oui, qu'on me dicte quoi faire.

-Moi : Ah bon ? Pourquoi ? T'es qui ? Je ne joue à rien et t'inquiètes pas, je vais marcher, apparement c'est bon pour la santé.

-Lui : Ness tu nous en veux toujours pour ce qu'il s'est passé ? Je comprends wAllah je sais que c'est pas facile mais je te jure qu'on y est pour rien ! Abdel est mort, on s'est occupé de lui.

Un frisson me glace le corps à l'entente de son prénom, j'en ai la chair de poule.
Je pense qu'on vient de me perdre.
C'est tout ce que je souhaitais, ne plus entendre son prénom. Je demandais juste ça putain !

Je me tétanise sur place, mes muscles se crispent, je tremble.
Un flash back me revient, je vois cette scène en boucle, je sens son odeur, c'est horrible.
Je perd le contrôle de moi-même et tombe au sol.
Il est sur moi, je le sens, il me touche, je l'entends me chuchoter ces trucs dégueulasse à l'oreille.

-Moi : Non ! Laisse-moi, tout mais pas ça ! Arrête je t'en supplie..

Je suffoque, j'ai de plus en plus de mal à respirer.
De l'air, je manque d'air.

-Lui : NESSMA !! -Hurla t-il.

Il sort de sa voiture et se précipite vers moi.

-Lui : Nessma ! Qu'est-ce qu'il y a ? C'est moi, tout va bien Nessma, calme toi.

Je l'entend mais j'ai comme l'impression d'être dans une autre dimension, je suis coincée dans cette bulle, ou seul Abdel est présent.

Je sens qu'on me porte, je suis à l'arrière d'une voiture. Il m'attache et démarre en passant une à une les vitesses.
Je suffoque toujours autant, puis je me met à vomir du sang, j'ai super mal.
Je reprend mes esprits et je me rend vite compte que j'en ai partout, le sang est beaucoup plus important que d'habitude, la quantité que je rejette est impressionnante, me faisant peur.

Je le vois rien qu'à son regard qu'il panique lui aussi.

-Lui : Nessma putain ! Tient bon, on arrive dans trois minutes à l'hôpital.

-Moi : Je.. aïe..

Je me tient le ventre, me tordant de douleur.
Ma cage thoracique se compresse, j'ai mal au coeur, je le sens s'emballer à une vitesse folle.

Il attrape son téléphone et le porte à son oreille.

-Lui : Ouais allo ! Ramène toi à l'hosto B***** c'est Nessma ! -Hurla t-il avant de raccrocher.

Il freine d'un coup sec. Nous sommes devant l'entrée des urgences.

-Lui : S'il-vous-plait ! Un médecin !! -Cria t-il en me portant dans ses bras.

Je sens mon corps me lâcher, je sens mes yeux partir, j'entends plus rien.
Les voix me paraissent si loin.
Je vois flou, la lumière disparaît peu à peu laissant place à l'obscurité et la froideur.

Nessma - Seule, j'ai du faire face aux épreuves.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant