Nessma - Seule, j'ai du faire face aux épreuves.

Chapitre 5.

Je m'occupe d'un jeune garçon quand je vois Nabil et une fille.
Il me regarde surpris puis vient directement vers moi.

-Lui : Salam Ness' ça va ? Tu travailles ici ?

-Moi : Salam oui et toi ? Oui, c'est mon deuxième jour aujourd'hui.

-Lui : Ah stylé bah je te présente ma soeur, Alya Nessma, Nessma, Alya.

-Elle : Enchantée.

-Moi : De même, vous avez besoin de moi ?

-Elle : Oui, j'aimerai avoir cette paire en trente-sept s'il-te-plaît.

Je finis avec le jeune garçon puis je vais avec eux. Je pars dans la remise lui chercher sa paire, et je les envoie en caisse.
Ils règlent, me remercient puis s'en vont.

C'est enfin l'heure de ma pause.

-Kamélia : On va manger ?

J'accepte et on sort de la boutique.
C'est ma collègue, avec qui j'ai super bien accroché.
On va au quick qui se situe dans le centre co'. On prend nos commandes et on part s'installer.
On a fait connaissance donc elle s'appelle Kamélia, c'est une tunisienne/marocaine, elle a vingt-et-un ans et ça fait deux ans qu'elle travaille ici pour payer ses études. Elle fait du droit. Je la trouve vraiment investie dans ce qu'elle fait, elle est adorable en plus d'être une belle personne.

J'ai appris qu'elle habitait pas très loin de ma cité. Elle a le permis et vu qu'on a quasiment les mêmes horaires elle a décidé de m'attendre le matin et de me déposer le soir, quand c'est possible. Qu'est-ce que je disais ? Elle est adorable.

Notre pause se termine, nous retournons bosser.
Une fois la journée terminée, on se change et on part en direction de la voiture de Kamélia. J'y songe beaucoup, il faut que j'aille m'inscrire dans une auto-école parce que la vie active sans voiture risque d'être compliqué.
On a bien rigolé à chanter comme des folles jusqu'à ce que nous soyons arrivés.
Elle me dépose, je descends, la remercie et lui dit à demain.
Je marche pour rentrer, quand j'entend..

-... : À peine arrivé qu'elle fait déjà sa keh la petite nouvelle.

J'suis tellement fatiguée que je n'ai pas la force de répliquer. Et puis à quoi bon ? J'ai passé l'âge de me justifier devant trois mec que je connais ni d'Adam, ni d'Eve. Ils sont culotté de parler comme ça sans connaître la vie des gens, mais bon, on va pas leur refaire une éducation à leur grand âge.

-Moi : La keh elle vous emmerde. Allez vous occuper de vos sœurs au lieu de parler avec moi.

J'avance pour monter mais je sens une poigne dans mes cheveux, me faisant hurler de douleur.

-Moi : Lache moi ! -Hurlais-je à plein poumon.

C'est mal me connaître s'il pensait que je n'allais pas me défendre et me laisser faire. J'me détache de son emprise en lui donnant un coup de coude en pleine face, le faisant reculer et donc, lâcher mes cheveux.
Il me regarde longuement, assez choqué puis une fois ses esprits repris, il revient à la charge.
Les deux autres regardent la scène comme s'ils étaient au cinéma, ou plutôt au cirque, ils rigolent en se foutant d'la gueule de leur pote.
Aucun de nous ne veut lâcher, jusqu'au moment ou j'entends un gros bruit faisant écho dans le hall du bâtiment, puis plus rien, je ne le sens plus sur moi.

Je me lève et je vois que Kaïs est sur lui. Les deux autres essaient de séparer tant bien que mal mais rien à faire. Il hurle sur lui comme s'il était possédé.

-Kaïs : Tu frappes les meufs maintenant petite saloppe ? Va-y frappe moi si t'es un homme maintenant ! Frappe ! -Cracha t-il plein de rage.

-Mec : Arre.. Kaï.. je..

Le mec a le visage tuméfié et remplit de sang.

Moi : C'est bon, tu vas le tuer, il n'en vaut pas la peine, lâche-le.

Il ne m'écoute même pas alors je me mets en face de lui, le forçant a arrêter.

-Kaïs : Prenez cet enculé et barrez-vous !

Il a dit ça tellement calmement, que même moi j'en frissonne.
Ils n'ont même pas bronché. Ils l'ont pris et se sont tiré.
Il me regarde avec insistance, m'obligeant à baisser le regard.
Mes yeux se posent sur ses mains écorchées et pleines de sang. J'écarquille les yeux et lui prend le bras sans réfléchir. Il ne parle pas et m'observe, respirant fort toujours sous le coup de la colère.