Chapitre 57

8.4K 286 56
                                    

J'ai arrêté de pleurer. Dans mon lit, Ashton m'enlace, mais j'ai le coeur encore serré par la vision de mon père à genoux devant moi me demandant pardon.

Et je ne sais toujours pas si mon choix était le bon. Est-ce que j'aurai du lui pardonner? Est-ce que ai bien fait de partir. Je me déteste d'envier une petite fille. Mais sa vie à l'air bien plus parfaite que dans mes rêves les plus fou et ça me rend dingue, et j'ai cette sensation malsaine qu'elle m'a volé.

Si tu continues à être crispée comme ça, tu vas te froisser un muscle.

Je détends mon corps. J'arrive à sourire. Je crois qu'il arrive toujours à me faire sourire. Sa présentation de tout à l'heure ne m'a pas échappé. « Ami ». On est ami. On s'aime mais on est ami? Ça sonne trop mal dans mon oreille. Mais pour l'instant je suppose que je peux me contenter de ça. Je suppose...

On est que mercredi. Seulement mercredi il s'est passé tellement de chose depuis lundi, c'est insensé. Depuis le premier jour du festival d'automne. Depuis mon anniversaire. C'est vrai. J'ai 18 ans maintenant. Est-ce que ma vie ne ressemblera plus à un long fleuve paisible? Mais plutôt à ce qui s'apparente à la mer en plein ouragan. Enfaite je n'en sais rien, qui peut le savoir. J'ai l'impression que des jours ce sont écoulés.

Tu veux aller au festival d'automne?

Je suis trop fatiguée pour bouger et j'ai vraiment beaucoup pleuré. Je ne pense pas que mon esprit divaguant et moi puissions sortir ce soir. Même si les Jones y sont déjà de bonne heure, ils ne risquent pas rentrer de si tôt.

—Non et toi?

—Qu'est-ce que je ferai là bas, si mon attraction préférée ni est pas?

Je souris puis relève les yeux vers lui. « Attraction » je sais qu'il rigole, mais pour moi chaque mot ont du sens, et je pensais qu'il en valait de même pour lui. « ami », ce n'est certainement pas mon « ami ».

Des mèches de cheveux lui tombent sur le front, je les repousse du pouce. Il me laisse faire, jusqu'à ce que je caresse son arcade entaillé profondément. Brusquement il me stoppe.

Comment tu t'es fait ça?

Il réponds du tac au tac.

—Oh tu sais une histoire comme dans les films, j'ai sauvé un chiens d'un accident tout ça, tout ça, la routine quoi.

Il tourne tout à la rigolade dès l'instant ou il veut diriger le sujet vers autre chose. Il est fort. Je suis encore plus forte, mais pas aujourd'hui. Je n'ai pas la force de me battre contre lui et mon envie de réponse. Je dois sûrement avoir l'air déçu puisque je le vois plisser les yeux dans ma direction.

Alors je repose ma tête sur son torse. Son coeur c'est accélérer légèrement. Peut-être devrais-je écouter les battements de son coeur lorsque je lui pose une question? Le coeur ne ment jamais n'est-ce pas?

Il ne dit plus rien, peut-être qu'il ressasse ses souvenirs, peut-être qu'il pense à tout autre chose, peut-être que c'est ce qui cause ses cauchemars. À cette fameuse question « quel super-pouvoir tu voudrais? » ma réponse à toujours été lire dans les esprits des autres. Il est trop facile de tromper, de cacher aux gens.

On a encore deux jours de repos sans compter le week-end. Il n'est même pas tard, et malgré toutes les questions que je me pose sur lui, sur nous, sur moi, je ne peux m'empêcher de m'accrocher à lui. Comme à une bouée au milieu de la mer. Je finirai bien part être remontée par le bateau.

Tu as faim?

J'émets un grognement contre son torse musclé.

J'ai pas faim.

Bloom T.1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant