Chapitre 93

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J'entendais, je voyais et je n'étais pas la seule. Mes camarades près de moi, n'avaient pas besoin de dons comme les miens pour comprendre que c'était à la fois un appel à l'aider, mais aussi un soutien. C'était nouveau pour eux tout ça, et pour une fois, je vis dans les yeux de Ceylan à quel point ça le touchait profondément. Malgré ses crises de nerfs, il aimait la nature plus que n'importe qui. Il aimait cette vie plus que n'importe qui.

Contre toute attente, il s'avança de deux pas face aux animaux et il inclina sa tête de peu. C'était sa manière de leur dire qu'il ferait son nécessaire, qu'il acceptait formellement ce deal. Je pensais que cela s'arrêterait là, mais le cerf imita Ceylan et baissa lui aussi son museau. J'entendis des soupirs d'émerveillement, qui me fit chaud au cœur. Je sentais la joie qui nous entourait, j'étais si fière.

C'était rare de voir la nature communiquer ainsi avec les êtres que nous étions. De mon côté, j'en avais pour ainsi dire, l'habitude. Seulement, de voir ceci arriver avec d'autres personnes, c'était extra. J'étais ému.

Sans plus attendre, Ceylan se tournait et nous intima de continuer notre route. Je lançais un dernier regard vers ce petit être qui semblait avoir pris la forêt sous son aile, puis je repris mon chemin. Les alphas souhaitaient s'arrêter l'espace d'un petit instant afin de pouvoir nous nourrir.

Au bout de cinq petites minutes seulement, on arriva face à un grand mur de hautes herbes. Celles-ci étaient vraiment grandes et nous surplombaient d'un bon mètre. Je me demandais bien où Ceylan nous emmenait. Nous marchions désormais tous dans cette forêt d'herbe qui se trouvait être assez impressionnante. Je ne voyais pas grand-chose, mais j'avais confiance en mon âme qui avait récupéré ma main.

Je pouvais sentir les brindilles chatouiller mon visage, c'était doux et fait d'une façon si apaisante. L'odeur humide de celles-ci se frayait un chemin vers mes narines. Je me sentais soudainement vivre grâce à ces petites choses, était-ce parce que j'avais peur d'être proche de la mort ?

Après un bout de temps à se battre contre tout ça, je fus surprise de découvrir le fameux endroit. C'était une sorte de clairière au milieu de la forêt et fermer gracieusement par ses hautes herbes, c'était très grand, mais je pouvais deviner que celles-ci nous entouraient. Un peu comme un très grand cercle. J'étais étonnée par sa grandeur.

Les personnes se dissipaient et s'installaient un peu partout. Il y avait une distribution de sandwich, ce n'était pas le meilleur des repas pour un loup-garou, mais ça pouvait le faire. J'allais pour m'installer à côté de Ceylan, mais en plein vol, il m'attrapa et me posa sur ses genoux. Je le regardais, légèrement éberluée par ce culot qu'il avait de faire des choses comme ça sans me prévenir. La seule chose qu'il trouva à faire, c'était de froncer les sourcils, soucieux de savoir pour quelle raison, je le regardais ainsi.

Je laissais un rire fuir l'entre de ma bouche et attrapais finalement mon casse-croûte qui ne demandait qu'à être dégusté. Nous discutions tous entre-nous, comme si le temps s'arrêtait l'espace d'un instant, comme si nous n'étions pas sur le point de terminer une guerre qui avait commencé depuis bien trop longtemps. On riait, se taquinait, on partageait des moments le sourire aux lèvres.

Seulement, l'un d'entre-nous ne souriait pas, ne rigolait pas et ne discutait pas non plus. Son regard était bien vide, dépourvu d'une quelconque émotion positive. Un néant effrayant et presque étourdissant dominait celui-ci. Gordon était dans son coin, avec la compagnie d'un silence de mort. Mon cœur se serra aussitôt.

Je le vis se lever subitement, et s'éloigner. Je pouvais d'ores et déjà entendre ma conscience me crier de le rejoindre. C'est ce que je fis rapidement. Il était allé se cacher près du mur qui nous cachait.

Who do you love ? [TERMINÉE]Where stories live. Discover now