Chapitre 99

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Il y a en nous un espoir qui ne veut pas être déçu, qui nous fait voir plus loin, croire en l'incertain et tabler sur demain. L'espoir a toujours raison. - Laurence Devillairs.


Mamata. Une âme juste, qui avait toujours prit soin de moi malgré toutes ces fois, ou j'avais eu l'impression du contraire. Je ne connaissais toujours pas la raison de sa venue ici. Je ne faisais que contempler cette femme qui avait prit la place d'une mère pour moi. C'était comme rentrer d'un long voyage dans le froid glaciale de l'hiver, et de pouvoir enfin boire ce chocolat chaud. Celui qui faisait incontestablement relaxer chacun de nos muscles. Je me sentais plus légère.

Il y avait un cerf à ses côtés, et j'aurais pu parier tout l'or du monde qu'il s'agissait de celui qui me suivait depuis le début de cette aventure. Ses yeux étaient délicats, et m'observaient tendrement, comme elle. Cette sérénité qu'elle dégageait semblait apaiser mon cœur qui venait de se prendre une claque phénoménale. C'était si douloureux, cette souffrance et cette paix me tuait.

J'étais toujours à terre, aux côtés de mon âme. Cet homme que je refusais de voir partir. Mamata semblait marcher vers nous, et plus elle se rapprochait, plus mon corps tremblait. L'air n'était plus respirable, plus agréable, plus frais. Les longs cheveux de Mamata étaient détachés, et ceux-ci glissaient sur sa peau avec l'aide de cette petite brise qui venait d'arriver également. Cette simple action faisait l'effet d'un sédatif lorsqu'on la regardait. Tout chez elle m'apaisait.

Elle se rapprochait de plus en plus, sous les regards curieux de chaque individu présent. Personne n'osait l'approcher, malgré cette douceur qu'elle dégageait, une puissance écrasante contrastait. Elle n'était pas une simple manitou, et tout le monde le savait, le sentait. Comme moi, ils devaient tous être, surpris par cet élan de calme.

Une main sur le dessus de ma tête, c'est ainsi qu'elle venait de me saluer affectueusement. Au contact de celle-ci, je sentis l'enfant en moi réagir. Elle s'agenouilla en face de Ceylan et moi, et mes larmes ne firent que s'accentuer. Je réalisais une énième fois, la mort de l'homme de ma vie et celle que je considérais comme ma mère, était la seule avec qui je pouvais me laisser aller. Je n'avais pas besoin de faire semblant avec elle.

- Mamata.. Je gémissais. Ceylan, il est.. Je ne sais pas si je vais y arriver, sans lui, je..

- Chut.. Elle me consolait tendrement, caressant ma main qui se trouvait sur le torse de mon âme. Je suis là jolie Keren.

Je sentis plusieurs présences se rapprocher de nous. Je remarquais les quatre bêtas de Ceylan, ainsi que Jane et Gatar. C'était étrange, d'avoir un Brent aussi silencieux à mes côtés. Le lien de meute était secoué, en total désarroi et je m'en voulais de ne rien pouvoir faire pour y remédier. J'étais moi-même dans le déni. Incapable d'éclairer mon propre chemin.

Jackson tenait Brent contre lui, Levy s'était agenouillée avec moi et Kitai se tenait près de Mamata. Il ne quittait pas Ceylan des yeux, comme avant. Il semblait impatient, ce qui m'intriguait en premier lieu. Il finit par se décider à changer son attention de cible, en se tournant vers notre manitou.

- Kitai. Commençait Mamata. Il y a certaines petites choses que je n'avais pas précisées à Ceylan.

De quoi parlait-elle ?

- Qu'est-ce que tu veux dire ? Il lui répondit.

Celle-ci leva sa main vers le ciel et ferma les yeux. Elle murmura une chose, que je n'avais pas pu percevoir, puis laissa deux de ses doigts frôler sa bouche. Mamata se mordit jusqu'au sang et traça une ligne de celui-ci, du bout de son nez à la fin de son menton.

Who do you love ? [TERMINÉE]Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt