Chapitre 73

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Point de vue Ceylan (suite) :

Trois mots, il m'avait fallu trois mots pour tendre mon corps d'une extrême façon. Mamata me parlait, mais je n'étais déjà plus présent mentalement. Cette petite phrase se répétait inlassablement dans ma tête. Comme si elle cherchait à me narguer. Rosko l'avait marqué ?

J'inspirais fortement, mâchoire et point serré. Un volcan entrait lentement en ébullition, même un peu trop lentement. Il pouvait rugir à n'importe quel moment. Je décidais de sortir, je ne pouvais pas rester ici.

Je marchais sur la longue route qui traversait tout le village. Je n'étais pas surpris d'entendre l'orage gronder, de voir des éclairs décorer sinistrement le ciel. J'étais en colère, une haine profonde faisait ressortir mon aura dangereusement. J'avais du mal à respirer correctement, mon souffle s'entendait à des kilomètres. J'en étais sûr.

J'arrivais pas à croire que cet enfoiré avait vraiment osé marquer ma Keren. Il avait frôlé et touché sa peau. Il avait planté ses crocs. Mes phalanges devenaient de plus en plus blanche, tant je serrais mes mains. Mes griffes s'allongeaient, scarifiant ma peau et laissant le sang couler.

Un orage gronda en même temps que ma gorge. Ma vue était troublée par ce rouge, lequel j'étais habitué à percevoir désormais. Le vent dansait dans mes cheveux, qui eux, caressaient le bout de mon nez. Je détestais cet alpha de pacotille ! Et j'allais lui faire payer pour ce qu'il avait fait, un jour où l'autre.

Zoltar hurlait, il était hors de lui et je devais me battre contre mes sentiments, pour ne pas le laisser me dominer. Je ne pouvais pas risquer de mettre ma meute en danger. La situation était beaucoup trop intense et douloureuse. Si je le laissais, comme je faisais habituellement, il pourrait s'en prendre à n'importe qui.

Zoltar forçait le passage, je le sentais. Au point, ou je fus obligé de m'arrêter afin de mettre un genou à terre. Mon corps souhaitait se métamorphoser, mais moi, je refusais. Je n'avais plus mal depuis longtemps lors des transformations, seulement cette fois-ci, je sentis une douleur inexplicable. La cause, c'était sûrement parce que j'empêchais Zoltar et que lui, il insistait.

Je hurlais de douleur, mais pas cette douleur physique non. J'étais blessé, mon cœur l'était. Mes iris ne reflétaient plus rien, j'avais un néant sous mes pieds qui semblait se créer. Après quelques instants à faire de mon mieux pour me calmer, je me relevais finalement. Je m'avançais sans aucun but. Je ne savais pas quoi faire, ni où me rendre. Tout me rappelait Keren. La maison, cette forêt qu'elle aime tant, même ce village où elle avait su parfaitement s'intégrer. Je pouvais encore la voir s'y promener, heureuse.

Son image, me redonna finalement de la force. J'avais besoin de réponse, je ne pouvais pas rester sous ce tonnerre à me lamenter, à agoniser. Je devais me battre, pour elle, pour les autres, pour moi. L'alpha que j'étais, ne se laissait pas avoir aussi facilement et j'allais lui montrer.

Je fis demi-tour et me rendis une fois de plus chez Mamata, elle était la seule à pouvoir me répondre. Je courrais cette fois-ci, impatient et sûr de moi.

J'ouvris la porte fermement et la claquais derrière moi, signalant mon retour. Je rejoignais Mamata qui se trouvait auprès de Keren, le regard craintif. Je me tenais droit, le menton levé et le torse bombé, afin de lui montrer que je contrôlais la situation. Elle n'avait pas besoin de me craindre.

- Je veux savoir tout ce que tu sais, comment est-ce possible ? Qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ?

- Ceylan, je ne suis pas sûr que ce soit le moment, tu devrais d'abord te calm..

Who do you love ? [TERMINÉE]حيث تعيش القصص. اكتشف الآن