Chapitre 88

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Son rire résonnait toujours en moi, il me collait à la peau et me paralysait. La colère s'emparait de tout mon être, mais pour quelle raison réellement ? Parce qu'il me narguait ? Parce que je n'arrivais pas à le détester autant que je le souhaitais ? Cet homme jouait beaucoup trop à mon goût. Il contrôlait mes sentiments et j'avais horreur de ça. Je voulais me délivrer, m'enfuir de cette emprise. Mon corps refusait de bouger, la seule chose que je pouvais faire, c'était de serrer mes poings.

Je criais intérieurement, m'insultant de tous les noms, m'ordonnant d'émettre un simple et petit mouvement. La mâchoire serrée et les yeux fermés, j'étais déterminée. Au bout d'un certain temps, mon corps se décida enfin à avancer. J'avais l'impression d'avoir manqué d'air, de mettre perdu au fond d'un lac et d'avoir mis une éternité avant d'avoir pu rejoindre la surface. L'effet que Rosko avait sur moi était affriolant. Cela ne changeait pas avec le temps, non, ça empirait. Une partie qui, malgré moi, le désirait et une autre où je me sentais telle une incapable, une prisonnière.

Toujours dans mes songes, je réfléchissais à un endroit où m'entraîner, quand j'entendis soudainement mon nom être appelé. Je me tournais aussitôt, reconnaissant la voix de mon cousin. Kitai courrait dans ma direction, l'air grave et sérieux. Je me stoppais donc, et l'attendais silencieusement.

- Changement de plan ! Il commença. Ceylan a des doutes, il pense que Rosko essaye de nous tendre un piège.

- Je n'étais pas sûre, mais je me posais des questions vis-à-vis de cela également. J'avouais pensive. Explique toi, qu'est-ce que Ceylan a en tête ?

- Tu vois les salles d'entraînements souterraines ?

Je hochais positivement de la tête. Kitai se positionna en face de moi et inspira un bon coup avant de continuer sur sa lancée. Les traits de son visage était aussi ferme que lors de notre première rencontre, mais quelque chose avait tout de même changé chez lui.

- Quand tu t'enfonces un peu plus loin, on y trouve une sorte d'énorme cave qui fait la taille d'une très grande usine. Vraiment, c'est immense. C'est une planque que le père et la mère de Ceylan avait fait construire au cas où un danger nous menacerait.

- Et Ceylan veut faire emmener les habitants là-bas ?

- C'est ça, et aujourd'hui même ! Il m'a demandé de te prévenir, parce qu'il sera en charge de tout ça avec les autres. Ils ne seront donc pas là de toute la journée.

C'était la meilleure des solutions pour pouvoir les protéger. J'imaginais bien que les habitants devaient être préparés et ils devaient sûrement avoir des provisions en cas de problème comme celui-ci. Ça me rassurait de savoir qu'ils ne seraient pas en danger.

Je voulais moi aussi aider, après tout, j'étais leur Luna. Kitai dû voir cette étincelle dans mes yeux, parce qu'il riait instantanément. Il me connaissait bien désormais, et se doutait sûrement de mes intentions. Je ne pus m'empêcher de l'imiter. J'avais prévu de m'entraîner, je le savais bien, mais je ne voulais pas laisser tomber les autres. Je ne voulais pas être mise de côté. Pourquoi je ne ferais rien pour les épauler également ?

- Ceylan se doutait bien que tu souhaiterais venir, c'est d'ailleurs pourquoi je suis là. Suis-moi !

Sans me faire prier, je suivis mon cousin qui me fit bien comprendre que nous n'avions pas le temps. Apparemment, Ceylan avait prévenu tout le monde par le biais de notre lien de meute. La voix de Rosko dans ma tête avait sûrement dû m'empêcher d'entendre l'annonce. J'étais contente qu'il ait pensé à moi, au point d'envoyer Kitai me chercher.

Who do you love ? [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant