Chapitre 23

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Cassandre

Les yeux effarés de Louna font foi de la stupidité de mes paroles. Je n'ai avancé cette excuse que pour expliquer mon manque de discernement envers ma relation avec Nathan, mais je ne le pense pas vraiment. Certes son charme fait son petit effet sur moi, mais loin de moi l'idée saugrenue d'être amoureuse.

Pas si vite, pas de cette façon.

Alors pourquoi je cède à tous ses caprices avec autant de facilité ? Je n'ai aucun raisonnement sensé pour étayer cette hypothèse. Oui, il s'est accaparé mon corps qui réagit à un simple effleurement de sa part, mais pas mon cœur. Lui, est partagé entre deux hommes totalement différents. Un coup d'œil vers Louna me met en garde de laisser ma langue à sa place. Tel un dragon prêt à cracher du feu, les narines se dilatant à chaque inspiration, elle me toise d'un regard sombre. Ce n'est cependant pas du feu qu'elle expire, mais une explosion de reproches cinglantes qui me laisse pantelante.

— Comment peux-tu être amoureuse de ce mec ? Il est égoïste, égocentrique, arrogant et j'en passe. Je n'ai parlé que dix minutes avec lui, mais ça m'a suffit à me forger ma propre opinion. On dirait que tout tourne autour de son nombril et je ne te parle pas de ses chevilles.

A bout de souffle après cette tirade, elle croise les bras sous sa poitrine en attendant que je la conforte dans ce qu'elle avance. Pourtant, même si je sais qu'il est tel qu'elle le décrit, je ne peux m'empêcher de prendre sa défense :

— Il n'est pas aussi cynique que tu le prétends. Il a de bons côtés, mais tu ne le connais pas suffisamment pour t'en apercevoir.

— Bon sang ! Tu t'entends ? grogne-t-elle en pointant son doigt vers moi. C'est quoi le problème avec ce mec ? C'est l'argent qu'il te donne qui te rend aveugle ?

C'est moi à présent qui ouvre des yeux arrondis. Est-ce que mon amie vient d'insinuer que je cours après son argent ? Je n'en crois pas mes oreilles. Ma meilleure amie me traite de michto sous prétexte que je passe du temps avec un homme fortuné.

C'est complétement ahurissant.

Stimulée par une colère sourde, je m'approche un peu trop près d'elle, les poings serrés le longs du corps :

— On dirait que tu es jalouse qu'un homme comme lui s'intéresse à moi.

Elle se recule, craignant sans doute que mes gestes se joignent à mes paroles. A cet instant, ce n'est pas son visage décomposé qui m'indispose, mais cet acharnement à vouloir m'éloigner de Nathan. Elle secoue la tête en essayant de garder son sang froid et d'une voix beaucoup plus douce, afin de calmer notre échange, elle prononce :

— Il ne s'intéresse à toi que pour une chose Cassandre. Ouvre les yeux !

Je me laisse happer par la bienveillance qu'elle montre à mon égard. Au fond de moi, je sais qu'elle veut me protéger comme elle l'a toujours fait, mais je ne peux lui concéder la promesse de tirer un trait sur Nathan.

— Cassandre ! ajoute-t-elle en me prenant la main.

Je cogite sur ses paroles qui font tanguer dangereusement mes convictions. Je sais que Nathan aime le sexe, je ne nie pas ce côté libertin de sa personnalité.

Il n'en a d'ailleurs fait une très belle démonstration.

Mon téléphone, qui vibre dans mon sac, me force à abandonner ce dilemme intérieur quelques secondes. Un rapide coup d'œil sur l'écran m'indique qu'il s'agit d'un message de Nathan.

l'emprise des sensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant