Chapitre 8

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Cassandre

— Cassandre, c'est Samantha ! Tu te souviens de moi ?

Un curieux pressentiment m'envahit lorsque j'entends cette voix dans mon téléphone. Avec regret, je me dégage doucement de la chaleur des bras de Julian en articulant un "excuses-moi!" pour m'isoler à quelques pas de lui.

— Comment as-tu eu mon numéro ? vociféré-je.

— Ce n'est pas le plus important. J'ai un service à te demander, c'est super urgent.

Mon corps frisonne aussitôt. Je pensais m'être débarrassée de cette proposition débile, mais elle refait brusquement surface, me rendant par la même occasion d'une nervosité sans pareille.

— Je suis désolée ! J'ai bien réfléchis à notre conversation, je ne peux pas accepter ta proposition, argumenté-je aussi vite.

Je fais quelques pas supplémentaires pour éviter que Julian n'entende ne serait-ce qu'un mot de cet échange, que je vais abréger sur le champ.

— Ecoutes Cassandre, je ne te demanderai pas de m'aider si ce n'était pas vital. J'ai vraiment besoin de toi. Est-ce que tu peux passer chez moi, je t'expliquerai tout ?

— Je ne peux pas, je suis avec...quelqu'un et je n'ai aucune envie de le quitter.

Je me retourne vers Julian qui m'observe, assis sur le capot de la voiture. Je lui fais un petit signe de la main accompagné d'un sourire rassurant afin de brouiller les pistes, mais je me sens gênée de le laisser attendre de la sorte. Nous venons à peine de tisser des liens plutôt intimes, je n'ai qu'un désir, que cette soirée continue sous les mêmes auspices.

— S'il te plaît ! Je ne sais pas vers qui me tourner, prononce-t-elle d'une voix enrouée en reniflant.

Pourquoi faut-il toujours que je baisse la garde lorsqu'on me prend par les sentiments ?

Mon côté "Mère Teresa" fait irruption sans tarder. Je me donnerais des claques si je le pouvais pour empêcher cette phrase de poindre sur mes lèvres, puis de les franchir sans tarder.

— Ok ! articulé-je, d'un air résigné. Envoie-moi ton adresse !

— Tu me sauves la vie. Merci !

Je raccroche aussitôt en me traitant de tous les noms, puisque je viens de gâcher ma soirée avec Julian pour courir au secours d'une nana que je connais à peine. Si Louna était là, elle m'étranglerait sur le champ. D'un pas lent et mal assuré, je rejoins Julian en cherchant dans ma tête comment lui dire que notre sortie s'achève déjà. Je me poste devant lui en baissant les yeux. Je n'arrive pas à croire que je vais faire ça. Je me sens ignoble.

— Julian, je...

— Tu dois partir, c'est ça ? annonce-t-il d'une voix neutre.

La mine déconfite, je lève ma tête vers lui. A ma grande surprise, son regard ne contient aucun reproche. Soulagée, je me blottis contre lui naturellement, comme si ma place est là, entre ses bras. Il resserre son étreinte en déposant un baiser sur le haut de mon crâne, ce qui me culpabilise davantage.

— Je suis vraiment désolée !

De son index, il soulève mon menton pour me forcer à le regarder.

— Eh ! Ce n'est que partie remise, ok ?

Je hoche la tête, un sourire navré et les yeux rougis. Mes doigts glissent sur sa barbe d'un geste tendre, puis je me hisse sur la pointe des pieds pour déposer sur ses lèvres un baiser auquel il y répond sans tarder. Sa langue vient déjà divinement taquiner la mienne, ses mains passent sous ma veste pour caresser mon dos. Je frissonne en m'accrochant à lui tandis qu'un long soupir sort de ma gorge. Des sensations me titillent l'intérieur des cuisses, une chaleur que j'ai du mal à contrôler. Je me presse contre lui de manière suggestive en gémissant alors que mes mains se baladent contre ses pectoraux, que je sens se tendre sous mes caresses.

l'emprise des sensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant