Chapitre 9

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Nathan

Je réajuste mon nœud papillon et balaie du revers de la main ma veste de smoking. Apparaître en public sous mon meilleur jour est indispensable, je suis perfectionniste additionné d'une légère tendance à la maniaquerie. Personne n'est au courant de ce dernier petit détail, puisque aucun être humain n'est assez digne de faire parti intégrante de ma vie. Mes vrais amis se comptent sur les doigts d'une main et aucune femme ne partage mon quotidien, ce qui est bien mieux comme ça. Je ne supporterais pas de les entendre, à longueur de temps, jacasser comme des pies pour me déblatérer leurs cancans dont je me fous royalement. Mais par dessus tout, je détesterais que l'armoire de ma salle de bain soit prise à partie de produits en tout genre, ou que mon dressing s'amoncelle d'une quantité phénoménale de vêtements féminins.

Ce que j'aime c'est ma liberté, faire ce que je veux quand ça me chante.

Il existe pourtant une "fonction" que j'alloue aux femmes, celle d'assouvir mes besoins sexuels. Je suis plutôt du genre dominant, aussi bien dans mon travail, où je me démarque par ma réputation de requin, que dans un lit où je mène la barque avec beaucoup de brio. Je dois avouer que je suis plutôt doué pour donner du plaisir aux femmes, mais aussi pour les contrôler selon mon bon vouloir. Les voir vibrer sous mes coups de rein me comble d'une certaine fierté. Mais par dessus tout, j'aime qu'on m'obéisse, même si pour arriver à mes fins, j'utilise parfois quelques stratagèmes bien rodés ou diverses supercheries dont moi seul ai le secret.

Cela fonctionne souvent, les femmes sont crédules.

Pourtant, je n'ai pas encore trouver la perle rare, la gentille naïve, celle qui pourrait enfin correspondre à tous mes critères. Toutes ne sont pas aussi dociles qu'un agneau, alors trouver chaussure à mon pied, me demande beaucoup d'efforts. Ce n'est pas non plus cette fille qui m'accompagne ce soir qui aura grâce à mes yeux, elle est bien trop perspicace pour me laisser la corrompre à ma guise.

Dommage, son corps mériterait que je m'y attarde.

Je replace une mèche de mes cheveux sur le haut de mon crâne, puis je rejoins d'un pas assuré le chauffeur qui m'attend devant la voiture. Je lui lance un bref salut avant de m'installer confortablement sur le siège en cuir crème de cette rutilante berline dont je viens de faire l'acquisition. Je profite du trajet pour me fondre dans mon personnage, cet homme fortuné, connu pour sa grande générosité et apprécié de tous, mais surtout de toutes. Je ne vais pas le nier, mon physique avantageux m'octroie ce pouvoir d'attraction que j'ai sur les femmes. Ma carrure sportive, mes yeux bleus et ma prestance les font toutes ramper à mes pieds pour ma plus grande satisfaction.

Je suis assez imbu de ma personne, mais vous l'avez sans doute remarqué.

Un petit rictus cynique déforme ma bouche quand je pense que je vais devoir faire des courbettes toute la soirée à tous ces bourgeois et leurs précieuses épouses sapées comme les reines du bal.

S'ils savaient que de les voir me lécher les pieds me fait presque bander.

La voiture s'arrête, coupant court à mes vilaines pensées. Il est temps pour moi de revêtir mon masque de courtoisie et d'homme civilisé. En gentleman, un sourire confiant sur les lèvres, je sors de la voiture pour accueillir comme il se doit cette fille, que je paie une fortune pour m'accompagner. De l'argent jeté par les fenêtres ni plus ni moins, mais cela en vaut la peine. Je préfère de loin me payer une escorte, que d'être obligé de me coltiner une de mes connaissances qui ne pense qu'à mettre la main sur mon fric en espérant se faire épouser. Connerie !

Une escort fait son job, encaisse mon argent et se casse, je n'en demande pas plus.

Curieusement, je ne reconnais pas cette silhouette qui s'avance vers moi. Le déhanché moins chaloupé, mais des formes affriolantes, la jeune femme s'approche lentement, le visage fixant le sol, comme intimidée, inexpérimentée. Ces deux qualificatifs me font déjà saliver. Je ne manque pas de la dévisager en imaginant tout ce que je pourrais faire de ce joli petit corps, qui se trouve maintenant à quelques pas de moi. Peut-être est-ce mon jour de chance après tout ?

l'emprise des sensWhere stories live. Discover now