Chapitre XVI

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19h30.

- Et bien, je vois que tu t'es enfin décidé à faire de la cuisine. Pas trop tôt à 17 ans.

J'écoutais attentivement la conversation depuis la chambre de Guillaume, mais je n'entendis pas celui-ci répondre.

- Tu pourrais répondre quand on te parle !

- T'as pas d'ordre à me donner, tu n'es pas mon père.

Guillaume paraissait très calme dans ses propos, ce qui me faisait peur pour la suite de la discussion. Je ne savais pas si Guillaume contenaitses nerfs, ou s'il était sur le ton de la provocation. Je n'osais pas venir dans le salon, mais malheureusement, le four m'appelai.

Je sortis de la chambre, en chaussettes et pyjama, la boule au ventre, et rejoins le salon.

- Bonjour, monsieur.

Ce devait être le "bonjour" le moins assuré de ma vie, après celui que j'avais dit à Guillaume lorsque Silohe l'avait invité à la plage.

- Ah, t'es là, toi ? Je comprends mieux pourquoi il y a une bonne odeur qui vient du four.

- Merci... Je pensais que ça ferait plaisir à Guillaume, vu ce qu'il vit en ce moment.

- Hm.

Le père de Guillaume n'avait apparemment rien d'autre à répondre que "Hm".

- D'ailleurs, profitons que vous soyez là pour manger, les lasagnes sont prêtes, rajoutai-je en sortant le plat du four. Guillaume, tu peux m'aider à mettre la table, s'il te plaît ?

Il s'exécuta. Je lui fis une tape dans le dos compatissante lorsqu'il me rejoint  dans la cuisine pour mettre la table.

- Vous comptez rester où bien on met que deux assiettes ? demandai-je poliment au père de Guillaume.

- Je vais faire honneur aux lasagnes du chef, quand-même !

- D'accord.

Nous nous installons à table tandis que je servais le repas dans les assiettes de chacun. Oui, les rares fois où Guillaume, son père et moi étions tout les trois réunis dans la même maison, j'avais la nette impression d'être la maman du foyer, à la seule différence que moi, je couchais avec le fils.

Le dîner se faisait dans le plus grand des silences, ce qui me permis de remarquer que la décoration de la cuisine était quand-même assez belle. Je trouve que ca fait contraste avec la personnalité du détenteur de cette maison. On aurai quand-même dit qu'une touche féminine était passé par là. Peut-être que chacune des conquêtes du père de Guillaume venait rajouter un cadre où un pot de fleur dans la décoration de la maison.

- Tes lasagnes sont délicieuses Gabriel, me fit le père de Guillaume, ce qui me surprit.

- Merci ! Je suis content que ça vous plaise.

Je ne savais pas trop comment agir avec lui. On ne peut pas dire que ce soit quelqu'un possédant un comportement exemplaire, mais je n'avais pas envie de me montrer malpoli envers une personne qui me recevait chez elle. Je me contentais donc de faire le plus cordial possible.

- Tu devrais garder la recette Guillaume, au cas où vous veniez à ne plus vous voir.

Hein ? Pardon ? Il dit quoi le vieux là ? Gabriel garde ton calme. Je ne comprenais pas comment Guillaume faisait pour supporter ça. C'était clairement de la provocation que lui faisait son père.

- Je me passerai de tes remarques "papa".

- Écoute, je te demande quand-même un minimum de respect, parce que c'est grâce à moi que tu as la chance d'avoir de quoi te nourrir, et un toit pour vivre.

Dis moi  "Je t'aime" en anglaisWhere stories live. Discover now