55 : Rain, Teen Spirit, and goodbyes

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Zayn

Je cours après Violette, et pousse violemment les portes de sortie. Elle a pris de l'avance et descend rapidement la rue, donc je continue à courir. Elle doit comprendre que ça n'est pas si facile. Elle doit comprendre qu'elle n'est pas la seule à avoir peur.

« Hé ! » Je crie et je la vois tressaillir. Toutes mes émotions se sont mélangées et je décide qu'il est temps de les libérer. C'est à mon tour de révéler mes sentiments. « Tu n'as pas à faire ça ! »

Elle se retourne, ses cheveux encadrant son visage comme pour la protéger. « Faire quoi ?! » Elle crie. « Je me protège. C'est ce que je dois faire. Je pars, Zayn. Je prends le bus et je pars aujourd'hui. »

« C'est tout alors ? Tu fuis ? »

« Je ne fuis rien ! » Elle recommence à marcher mais je ne peux pas la laisser partir aussi facilement. Je cours après elle.

« Tu fuis toujours tout ! » Je m'exclame. « Tu penses que si tu tournes le dos à tout ça, ça va s'en aller. Mais ça ne s'en va pas ! Ça ne peut pas ! » Je la regarde pencher la tête de côté pour éviter de me regarder. « T'es une putain de lâche. »

« Je suis une lâche ? » Elle s'exclame en retour. « Regarde-toi avant de parler, Zayn ! Tu es qui, au juste ? Tu te caches derrière tellement de couvertures que je n'arrive même pas à savoir qui tu es vraiment. Tu agis comme si tu pouvais gérer tout ça, mais tu ne peux rien faire. Tu es un moins que rien. Tu es stupide et inutile et je voudrais ne jamais t'avoir rencontré. Tu ne fais jamais rien pour te sortir de tes emmerdes, tu es pathétique, Zayn. Tu comptes toujours sur tout le monde. Donc, ne t'avises pas de me traiter de lâche sans te regarder d'abord. »

Mon souffle se coince dans ma gorge et je sens quelque chose se briser en moi. Elle recommence à marcher et je la suis de nouveau. « Va te faire foutre. » C'est tout que je peux dire à travers les larmes qui picotent mes yeux.

« Ah oui ? Toi aussi. Va te faire foutre Zayn. » Elle crache.

« Arrête d'agir comme si tu étais forte. » Je dis. « Parce que tu ne l'as jamais été. Tu as toujours été vulnérable, toujours fragile. »

« Je ne suis pas fragile ! »

« Si ! Tu as juste à te regarder. Je ne suis pas aveugle. Je sais qui tu es réellement. »

Ses yeux lancent des éclairs. « Tu ne sais rien. » Elle répond furieusement.

« Tu attaches tes cheveux, » je commence, « et ce n'est pas parce que c'est une couverture. Ton visage n'est jamais couvert, il est toujours naturel et ouvert. Tu t'habilles confortablement, avec des vêtements décontractés. Tu te fonds dans la masse, princesse, parce que tu as peur de te faire remarquer. Tu détestes l'attention parce que tu as peur du jugement des autres, tu as peur qu'il soit trop proches de toi et qu'il comprenne qui tu es vraiment. Tu restes dans ta zone de confort parce qu'il n'y a aucun risque qu'un danger apparaisse et te fasse peur. L'idée que quelqu'un puisse réellement savoir qui tu es vraiment te terrifies. » Je fais une pause en continuant de la regarder. « L'idée que ce soit moi, et que je t'ai acceptée et il y a un bon moment, c'est ça qui te terrifies le plus, non ? »

Elle pleure encore plus maintenant, et essuie ses yeux pour essayer de se protéger. « Arrête ça. » Elle dit. « S'il te plait, ne fais pas ça. »

« Je ne pense pas que c'est moi le lâche ici. » Je réponds. « Parce que je sais ce que je veux. Mais toi, est-ce que tu sais ? »

When Worlds Collide - VFWhere stories live. Discover now