Chapitre 5

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P.O.V Abigail's

Bon sang, que vient-il de se passer à l'instant ? Qu'il ne me dise pas rien car j'ai beau être encore sous le choc de ce qu'il vient de faire sous mes yeux, de ces scènes atroces, je suis encore consciente de ce qui se passe. L'instant d'avant il était furieux et détruisait ce miroir à coups de poing et l'instant d'après, il semblait totalement différent quand ma main était sur sa joue. Je sais que ce n'était pas très malin de faire ça et je ne sais pas pourquoi je l'ai fait d'ailleurs, sûrement un geste automatique. Je voulais juste me montrer gentille pour essayer de le calmer mais pourquoi est-ce que je fais ce genre de choses ?

J'en ai rien à faire de lui. Je n'ai pas changé d'avis à son sujet et encore moins depuis que j'ai vu de quoi il était capable. Il n'a pas été capable de me kidnapper lui-même mais par contre quand il s'agit de défoncer à l'arme blanche des gens, il s'y colle parfaitement. C'est un monstre, un psychopathe, un tueur et j'en passe d'autres qualificatifs car sinon la liste serait longue. Il me fait toujours aussi peur mais je ne sais pas comment l'expliquer, pendant une fraction de seconde, quand ma main était sur sa joue et que son regard était plongé dans le mien...il s'est passé quelque chose que je ne m'explique pas.

Ça m'a fait un petit quelque chose dans la poitrine mais ça n'a pas duré car il redevient aussitôt un être détestable. Que je retourne dans ma chambre ? Très bien, c'est sans doute mieux ainsi car j'en ai assez qu'il fasse la girouette avec moi. Je lui jette un dernier regard puis quitte la salle de bain pour rejoindre sa chambre, ma main se pose sur la clenche mais je ne l'ouvre pas. Qu'est-ce que j'attends ? Son autorisation peut-être ? C'est un monstre, je ne le sais que trop bien mais moi je ne suis pas un monstre et je ne peux pas le laisser dans un tel état. Il a besoin qu'on soigne sa main et je sens que ça ne va pas être une mince affaire.

Je regrette déjà ma décision quand je fais demi-tour pour retourner dans sa salle de bain où il a retiré sa chemise. Je beug un instant en découvrant son dos musclé, sa peau légèrement hâlée et ses tatouages éparpillés un peu partout sur sa peau, ses bras, son dos, sa nuque. Je ne l'imaginais pas ainsi. A vrai dire, je n'avais pas vraiment eu le temps de l'imaginer tout court vu l'enfer que je vis depuis que je suis enfermée ici. Il ne semble pas m'avoir entendu car il ne se retourne pas et c'est tant mieux car ça me laisse le temps de mieux l'observer.

Comment un homme si beau, peut-il être si cruel ? Je n'ai pas la réponse à cette question, bien que je sais pertinemment que la beauté ne fait pas tout. Je suis quand même troublée par lui. Il est tellement déconcertant comme homme et je crois, non je pense, que j'aurais aimé le connaître dans d'autres circonstances mais pas comme ça. Il remarque enfin ma présence car il se retourne et son regard devient noir à nouveau.

— Qu'est-ce que tu fous encore ici toi ? T'as pas compris ce que je t'ai dit ? Retourne dans ta chambre ! aboie-t-il comme s'il ne savait faire que ça.

Pour qui se prend-il franchement ? Je ne suis pas son chien et il n'est pas obligé de parler comme ça aux gens. Tout le monde mérite un minimum de respect. Je lève les yeux au ciel en soupirant, me maudissant d'avoir de l'humanité en moi car visiblement c'est une chose que cet homme ne connaît pas. Je ne lui réponds pas, je me contente de marcher jusqu'à lui pour attraper le matériel médical qu'il a sorti. Je dois faire abstraction de cette vision de son corps que j'apprécie tout autant que son dos car je ne suis pas ici pour ça et que je suis fiancée. Mais après tout, il n'y a pas de craintes à avoir car cet homme me laisse indifférente en dehors de son physique et pour que je craque, il faut plus qu'un beau physique donc qu'il aille se faire foutre. Je pose ma main sur son torse et appuie fortement dessus pour qu'il s'assoit sur la chaise derrière lui.

Last dayWhere stories live. Discover now