Chapitre 28

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P.O.V Abigail's


C'est anéantie qu'il m'a laissée, seule sur le sol de sa chambre après la gifle qu'il m'a donné. Après ça, il m'a fallu beaucoup de force pour me relever et prendre la décision que je n'avais pas besoin de lui dans ma vie. Ses mots ont été bien plus brutaux que sa gifle en elle-même. Mon « bâtard » et moi, n'avons pas besoin de lui dans notre vie. Je n'ai pas besoin d'un homme qui me fait me sentir encore plus mal que je ne le suis déjà. J'ai quitté son domaine, malgré l'heure tardive et malgré que c'était le jour de mon anniversaire. Depuis ce jour, plusieurs sont passés. Plusieurs sans nouvelles d'Andrea, je ne sais pas s'il est toujours à Palerme ou ailleurs mais je comprends qu'il était sérieux en me demandant de sortir de sa vie.

C'est ce que j'ai fait, en reprenant mon petit train de vie mais cette fois je ne suis plus seule car il y a un petit être qui grandit à l'intérieur de moi. Je compense mon chagrin dans la nourriture, je mange sans cesse. Que ce soit des pots de glace, du chocolat ou même un plat de pâtes à trois heures du matin. J'ai sans cesse faim, peut-être parce que je mange pour deux, j'en sais rien. Chaque fois que je me regarde dans le miroir, je vois mon corps qui commence à changer et je trouve ça beau. J'ai dû m'acheter une nouvelle garde-robe car plus rien ne m'allait. Aujourd'hui j'ai opté pour une robe noire fluide avec un gros gilet blanc et noir, accompagné de grandes chaussettes bordeaux et de bottines marron. J'ai accompagné tout ça de quelques bijoux et je trouve le résultat presque acceptable.

J'ai passé un peu de temps avec ma mère, ça m'a fait un bien fou car même si elle n'est pas d'accord pour que je garde ce bébé, elle me soutient dans mes choix et c'est important pour moi. Elle m'a même accompagné chez le médecin pour une visite de contrôle et apparemment tout se passe bien. Il m'a même demandé de faire des prélèvements si je souhaite connaître l'identité du père avant l'accouchement. Je l'ai fait mais sans être convaincue car mon bébé et moi, nous n'avons pas besoin d'un homme dans notre vie, surtout si c'est un sale con. On s'en sortira mieux seuls, qu'importe qui est le géniteur.

J'ai totalement arrêté les cours de self-défenses depuis que j'ai appris ma grossesse mais ça ne m'empêche pas de continuer de fréquenter Elioz et je l'avoue, je le fais en grande partie pour faire chier Andrea. Quant à Anna, elle était occupée avec un projet personnel donc on ne s'est pas trop vu. Je pense qu'elle m'évite un peu à cause de ce qui s'est passé avec Andrea, elle ne le dit pas mais je suis sûre qu'elle se sent honteuse et je ne le dis pas mais ça reste très douloureux pour moi de les imaginer ensemble.

Lorenzo n'a pas refait surface dans ma vie et c'est mieux ainsi car cette fois, si je devais être à nouveau confronté à lui, je me sais capable de le tuer. J'ai tellement de rage après lui, avec tout ce qu'il m'a fait vivre, que cette fois, je n'hésiterais pas à tirer.

Voilà comment une nouvelle journée de boulot débute. J'enfile mon tablier que je ne peux plus fermer en faisant un double nœud à cause de mon ventre qui prend de la place. Je salue mes collègues et m'occupe des clients qui sont drôlement nombreux aujourd'hui. Sans doute avec l'approche des fêtes, les gens veulent s'accorder un moment de détente en mangeant au restaurant. Je ne peux que les comprendre même si ça me rend triste car cette année, noël aura un goût totalement inédit pour moi. Je ne sais même pas encore ce que je vais faire.

Je me faufile entre les tables, crapahute jusqu'aux cuisines pour transmettre les commandes et enchaîne avec d'autres clients. Je suis d'ailleurs en train de noter une commande sur mon carnet quand je sens une présence chaude dans mon dos. Sans même me retourner, je sais de qui il s'agit et ma colère revient au galop.

— Il faut qu'on parle.

— Tu me traites comme de la merde, après ça tu pars pendant des jours sans me donner de nouvelles et il faudrait que je fasse ce que tu exiges de moi, à ton retour? Ne compte pas sur moi. Va-t-en, Andrea. Je travaille, réponds-je froidement sans même le regarder.

Last dayWhere stories live. Discover now