Last day

Chapitre 32 Last Day

P.O.V Andrea's

Tout s'est passé si vite que je n'ai pas eu le temps de réagir alors que je suis habitué à ce genre de scène. Le père d'Abigail a surgi de nulle part et il a ouvert le feu sur sa femme. Abigail s'est précipitée sur sa mère mais je savais qu'elle était déjà morte. J'ai cru naïvement que ce cauchemar s'arrêterait là jusqu'à ce que ce fils de pute de Pestriani apparaisse de l'autre côté, à son tour. Son arme pointait sur ma femme. J'ai essayé de m'interposer malgré que je n'étais pas armé mais elle m'a poussé pour me faire perdre l'équilibre et quand j'ai relevé la tête, sa robe blanche était couverte de sang et elle s'est écroulée dans mes bras.

Je ne me suis jamais senti dans un tel état de panique alors que cette vie, c'est la mienne. Je n'étais pas prêt à ça. Je n'étais pas prêt à voir celle qui venait juste de devenir ma femme, s'écrouler dans mes bras et perdre autant de sang. Je sais que ce n'est pas bon signe, je sais qu'elle perd bien trop de sang pour que ce soit bon. Pestriani a pointait son arme sur moi, prêt à m'abattre aussi mais si tel était le cas, je n'ai pas bronché car tout ce qui m'intéresse c'est l'état d'Abigail. Elle me tient la main et tient son ventre. Elle est glacée. Je déteste me sentir si impuissant, moi qui d'habitude est tant de pouvoir.

Un coup de feu retentit et je sais que l'un de mes hommes vient d'abattre Pestriani sinon c'est moi qui serait mort.

Je la supplie de rester avec moi en la tenant de toutes mes forces dans mes bras. J'en ai vu des gens mourir tout au long de ma vie. J'ai eu si mal en perdant Lila que j'ai cru que plus jamais je pourrais avoir aussi mal mais aujourd'hui, maintenant c'est pire que tout. Mon cœur explose dans ma poitrine. Je ne peux pas la perdre, je ne le supporterais pas. Je ne veux pas revivre ce que j'ai déjà vécu. Abigail est devenue toute ma vie et je refuse de la perdre, surtout pas à cause de mes putains d'affaires. Elle ne peut pas mourir, elle ne peut pas.

Elle ne réagit plus, ses paupières sont ouvertes mais elle est inerte. Qu'est-ce que font ces putains de secours ? Je hurle pour que les gens se pressent à lui venir en aide mais personne ne réagit. Je reste seul, au milieu des invités qui s'enfuient en courant, au milieu de ces corps sans vie et celui de ma femme. Ce n'est qu'après un moment qu'un visage familier apparaît à côté de moi et que je reconnais ce Elioz. Il me demande mon accord d'un regard et tente de faire un massage cardiaque à ma femme.

Elle ne réagit pas mais elle saigne toujours autant. Je deviens fou, la douleur me fait perdre les pédales. J'aurais dû tuer Pestriani quand j'en ai eu la possibilité. Il ne peut pas me l'avoir pris, il ne peut pas. Je me tiens la tête en répétant des choses absurdes. Je ne veux pas que tout ça, soit réel. Ça ne peut pas l'être. Tout me paraît durer une éternité avant que les pompiers ne débarquent pour enfin la prendre en charge. Je les suis dans le camion où ils tentent un nouveau massage cardiaque mais le monitoring ne reprend pas le moindre rythme . Ils se regardent alors que je ne lâche pas la main pleine de sang, de ma femme.

— Monsieur...je suis désolé mais elle est morte.

Ces mots me déchirent plus qu'une balle pourrait le faire en se trimballant dans mon corps. Je me lève d'un bond dans l'ambulance et empoigne par le col, cet abruti de pompier.

— Non ! Non ma femme n'est pas morte alors faites votre putain de travail et occupez-vous d'elle, occupez-vous d'elle et du bébé.

— Je suis sincèrement désolé, Monsieur mais elle n'a plus de pouls.

Les mots qu'il prononce ne me sont pas audibles. Je ne veux pas les entendre ni les accepter. Je tente moi-même de lui faire un massage cardiaque vu que ces incompétents ne sont pas capables de faire correctement leur travail. Je la supplie de revenir alors que ma vision est brouillée de larmes. Je m'épuise à la faire revenir mais elle ne revient pas et elle ne reviendra plus jamais, c'est ce que je réalise en la voyant inerte.