Chapitre 18

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P.O.V Abigail's


Et voilà, hier était encore une soirée de gâchée à cause d'Andrea et de sa foutue manie d'apparaître là où on ne l'attend pas. Je le déteste tellement. Il n'a pas gâché seulement ma soirée mais aussi ma nuit. Mes cauchemars ont redoublé d'intensité. Je n'ai pas seulement rêvé de ce que Lorenzo m'a fait, j'ai aussi rêvé de tout ce qui s'est passé dans cette foutue baraque.

Mon réveil dans la cave, enchaînée à ce mur, en passant par le moment où je l'ai vu abattre deux hommes de sang-froid. Sans oublier mon passage à tabac, ma fausse couche...Tout s'est mélangé dans ma tête. J'étais dans une spirale infernale et je n'arrivais pas à en sortir, comme totalement aspirée par ma peur. Résultat, ce matin ma tête est encore pire que la veille. Je ne sais pas comment je vais faire pour travailler aujourd'hui mais je n'ai pas vraiment le choix.

Déjà hier soir, j'ai quitté mon travail en plein service alors je ne peux pas m'absenter encore ou je vais me faire virer. J'ai besoin de ce travail, c'est vital. Je prends sur moi, malgré mon corps tout engourdi et cette foutue nausée qui vient me prendre dès le réveil. Je vomis juste à temps dans les toilettes. La journée s'annonce vraiment géniale.

Je mets un tas de maquillage pour cacher mes cernes et mon teint pâle et comme d'habitude je quitte mon appartement pour me rendre au restaurant, à la différence que ce matin je n'ai rien pu avaler. Il faut croire qu'Andrea a le pouvoir de me couper l'appétit maintenant. Alors que je marche jusqu'au restaurant, je ne peux pas m'empêcher de regarder derrière moi car j'ai toujours peur qu'il surgisse ou que quelqu'un d'autre surgisse. Cette idée me terrifie.

Je sais me défendre grâce à mes cours de self-défenses mais contre des hommes armés, je ne fais pas le poids. Peut-être que j'aurais dû demander à Elioz, mon coach de self-défenses, de m'accompagner. Non je ne peux pas l'embêter avec mes mauvais pressentiments à chaque fois que j'en ai, il a une vie aussi. Je prends sur moi, enfile à peine mon tablier que le patron demande à me voir. Ça y est, il va me virer. Mon mauvais pressentiment se réalise, je le savais.

C'est d'un pas lourd que je me dirige vers le bureau du patron, avec cette énorme boule dans le ventre qui ne me quitte plus. Je sais pourquoi il veut me voir et je sais que ce soir, je n'aurais plus de toit sur la tête. Je toque nerveusement à sa porte et ma nausée revient plus forte encore. Il me dit de rentrer et de m'asseoir. Mes jambes tremblent alors que je m'exécute. Il n'a même pas commencé à parler que je prends la parole pour anticiper ce qu'il va dire.

— Je suis vraiment désolée pour hier soir, d'être partie comme ça. Je ne me sentais vraiment pas bien mais je vais me rattraper, je vous le promets. Je ferais des heures supplémentaires tous les soirs et toutes les fermetures si vous voulez.

— Ce n'est pas pour ça que je voulais vous voir, Abigail. Calmez-vous, mon enfant.

Ah non ? Il ne voulait pas me voir pour ça ? Pour quelle autre raison alors ? Je ne comprends pas.

— Je voulais simplement prendre de vos nouvelles. Vous avez une petite mine ce matin, peut-être que vous devriez prendre quelques jours de congés.

— Non non, tout va bien, Monsieur. J'ai juste passé une mauvaise nuit mais je suis en état pour faire mon travail correctement.

— Vous êtes sûre ? insiste-t-il, visiblement soucieux.

— Sûre et certaine.

— Très bien, alors je ne vous retiens pas.

Je me lève pour sortir de son bureau, ne réalisant pas encore ce qui vient de s'y passer. Depuis quand un patron propose à son employée de rentrer chez elle, de prendre quelques jours de congés alors qu'elle vient à peine de commencer son travail ? Je ne suis pas une experte dans ce milieu mais je dirais que ça n'arrive jamais. C'est étrange mais je ne vais pas me plaindre, j'ai toujours un boulot et ça, c'est une merveilleuse nouvelle.

Last dayWhere stories live. Discover now