Chapitre 24

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P.O.V Abigail's


S'il existait une cérémonie récompensant les plus idiotes de la terre, je remporterais la palme d'or ! Quand je suis venue jusque chez lui, c'était dans la ferme intention de le démolir. Je voulais le castrer pour avoir osé se taper ma meilleure amie. De toutes les femmes sur terre, il a fallu qu'il se tape ma meilleure amie. Ce n'est pas un hasard, il l'a fait exprès pour m'atteindre et je ne sais même pas pour quelle raison car nous ne sommes même pas ensemble. Je venais pour lui cracher ma haine au visage et tout mon mépris mais au lieu de ça, face à son calme bien trop énervant, j'ai perdu l'objectif de ma visite tardive. J'aurais mieux fait de me préparer davantage à cette confrontation et réfléchir plus avant de venir.

Je ne pensais pas que les choses déraperaient à ce point et qu'on finirait par avoir ce rapport comme deux animaux sauvages incapables de se retenir, un peu comme dans sa voiture. Je n'avais pas l'intention de coucher avec lui car savoir qu'il a couché avec ma meilleure amie, ne passe vraiment pas mais quand je l'ai vu si près de moi, que j'ai senti son odeur. Tout ce qui était encore raisonnable en moi, a disparu. Je ne voulais que lui et seulement lui. Je voulais son attention et ses mains sur moi. Je n'ai même pas songé à Lorenzo et aux traces invisibles qu'il a laissé sur mon corps et qui me poursuivront toute ma vie. Je n'ai pas non plus songé à mes peurs, je voulais juste que mon corps ressente à nouveau toutes ces sensations et c'est ce qui s'est produit quand on a, ou plutôt quand j'ai débuté ce petit jeu de séduction en écartant les cuisses comme une idiote.

Je ne regrette pas le moment intense qu'on vient de partager mais je regrette d'avoir cédé si facilement. Andrea est un homme habitué à avoir tout ce qu'il veut, quand il le veut. J'étais pareil avant mais depuis que j'ai démarré une nouvelle vie, beaucoup de choses sont différentes. Qu'il n'aille pas croire que ce qu'on vient de faire, aussi explosif c'était, change quoi que ce soit à ma colère. Je lui en veux pour Anna mais aussi pour Elioz. Il n'avait pas le droit de s'en prendre à lui comme il l'a fait, Andrea ne doit jamais apprendre que nous nous sommes embrassés. Le temps semble comme figé. Seules nos respirations rapides se font entendre dans la pièce car rien d'autre ne bouge, pas même nos deux corps. Nous sommes toujours emboîtés comme deux pièces de puzzle mais dès l'instant où mon regard se pose sur les hématomes de son visage et ceux de ses mains, je me rappelle ma présence ici. Je pose mes mains sur son torse pour le repousser et qu'il sorte enfin de moi.

L'instant d'avant je gémissais son prénom et maintenant je deviens distante et froide alors que je descends de la table pour rassembler mes affaires et me vêtir convenablement. Je ferme le zip de ma jupe et m'approche de la porte, prête à sortir sans rien dire mais la porte se referme brusquement et je comprends que c'est parce qu'Andrea vient d'appuyer dessus. Je m'écarte de lui, non pas parce que j'ai peur de lui mais parce que j'ai peur de céder une fois de plus à mes pulsions.

— Tu comptes sérieusement te barrer sans rien dire ?

— Pourquoi ? Je ne pense pas que tu sois du genre à échanger de longues phrases après t'être envoyé en l'air avec l'une de tes poufs en général.

— Je parle de nous, là, Aby. Je ne parle pas de mes autres coups. Qu'est-ce qui te prend de réagir comme ça subitement ?

— Qu'est-ce qui me prend, Andrea ? Tu as vraiment besoin que je te rappelle le pourquoi de ma colère après toi ? Tu as frappé un homme qui compte beaucoup pour moi et comme si ça ne suffisait pas, tu t'es tapé ma meilleure amie. Ce n'est pas suffisant pour toi ? Tu voulais me faire mal, tu as réussi. On a recouché ensemble mais c'était la dernière fois donc j'espère que tu en as bien profité.

— Que j'en ai bien profité ? Mais qu'est-ce que tu me fais là ? C'est toi qui t'es jeté sur moi, je te rappelle ! Pas l'inverse ! se défend-il en hurlant.

Last dayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant