Chapitre 19

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P.O.V Abigail's


J'ai passé la nuit avec Andrea, ou plutôt la journée à dormir dans ses bras. Juste dormir. Il n'a pas cherché à avoir plus et je lui suis reconnaissante pour ça. Il me surprend en me prouvant qu'il peut se comporter bien quand il le décide. Je me voile un peu la face à son sujet, j'en ai conscience. J'essaie de le diaboliser au possible pour ne pas rendre réel ce qu'il me fait ressentir mais la vérité c'est qu'il a de bons côtés ainsi. Je parle notamment de la fois où il a su être à mon écoute quand j'ai réussi à m'échapper de chez moi.

Je pourrais parler aussi de la fois où il m'a sorti des flammes ou bien encore de sa douceur dans la voiture. Je suis terrifiée à l'idée que cet homme pourrait être plus qu'un sale con, comme je le prétends. Je sais qu'il a envie de moi, je l'ai senti avant de m'endormir mais il n'a pourtant rien tenté. Combien d'hommes font ça ? Il me respecte, c'est ce que son geste m'a inspiré et je dois reconnaître que ça me chamboule pas mal, tout comme notre position pour dormir.

Le sentir contre moi, être dans ses bras, ça m'a fait faire des rêves incontrôlables qui m'ont donné des bouffées de chaleur. Je ne pensais pas qu'un jour je serais capable d'en avoir envie après ce que j'ai vécu  mais dans mes rêves, c'est comme si rien de tout ça n'avait existé. J'étais juste une femme, pleine de désir pour un homme incroyablement beau. J'espère ne pas avoir gémi pendant mon sommeil, sinon c'est vraiment la honte.

Il a réveillé en moi, les souvenirs de cette nuit-là dans sa voiture. Je n'ai rien oublié de cette nuit, malgré ce que je prétends. Chaque détail est parfaitement gravé dans chaque cellule de mon cerveau, dans chaque pore de ma peau. C'était tellement intense que je ne pourrais jamais l'oublier. Tout mon corps a vibré d'une façon que je ne pourrais jamais oublier.

J'ose bouger alors que je le sens immobile contre moi. Je le découvre endormi et cette vision me fait sourire. C'est idiot, j'en ai conscience mais il est encore plus séduisant quand il dort. En plus, on est en pleine journée et il s'est endormi alors qu'il aurait pu partir. N'a-t-il rien de plus important à faire ? Je suis sûre que si, et pourtant il est resté pour veiller sur moi. Je suis touchée par ce geste.

Mais ça ne change rien à la réalité, lui et moi, c'est impossible. Il va voir ailleurs dès que l'occasion se présente et ne se cache même pas. Il a des accès de colère qui m'effraie. Il veut me contrôler pour que j'agisse comme il le souhaite et c'est au-dessus de mes forces, je ne veux plus revivre ça avec personne. Pourquoi est-il si craquant quand il dort ?

Je crois que je me sens un peu mieux, je n'ai plus la nausée ni la tête qui tourne. Je reste un moment allongée à le regarder dormir paisiblement jusqu'à ce que mes doigts, incontrôlables, ne commencent à caresser le bout de sa barbe. Et si je n'étais pas si morte de l'intérieur, comme je le croyais ? Non c'est trop tôt. Je sais que c'est trop tôt pour accepter le contact d'un homme à nouveau mais j'ai besoin de savoir que je peux encore plaire à un homme, j'en ai besoin pour me rassurer.

Alors je laisse mes doigts glisser sur son corps jusqu'à son entrejambe que je caresse par-dessus son pantalon. J'étouffe un gémissement entre mes lèvres que je mords. C'est lui que je touche mais c'est dans mon corps que ça irradie. Je crois que mon toucher l'a réveillé car il ouvre les yeux et aussitôt, ils se remplissent de malice. Est-ce qu'il a senti ce que je faisais ? Je sens mes joues devenir rouge pivoine en un rien de temps et je baisse le regard. Il glisse un doigt sous mon menton et le relève. Son regard perçant, captive le mien et l'instant d'après je sens ses lèvres sur les miennes. Il réclame l'accès à ma langue et je ne sais pas pourquoi, je lui accorde.

La seconde d'après, il grimpe sur moi en posant sa main sur ma joue pour rendre ce baiser plus intime. Je gémis contre sa bouche mais je ne suis pas sûre que ce soit pour les bonnes raisons. Le plaisir et la peur se mélangent dans ma tête. J'ai la sensation que ce n'est plus Andrea qui m'embrasse, c'est Lorenzo. J'ai la sensation qu'il est là, sur moi et qu'il va encore me forcer... Mon corps se tend brusquement et je pose mes mains sur son torse pour le faire arrêter. Il se redresse mais sans bouger de sur moi.

Last dayWhere stories live. Discover now